Dayrizoar : Ch. 2
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Dayrizoar : Ch. 2
Après quelques instants d'attente, la responsable, répondant au nom de Cordialise, valide la transmission et Dayrizoar peut lui exposer la situation.
"Écoutez, ça tombe bien, j'arrive dans votre zone donc je vais vous ramener chez vous !"
"Vous êtes bien aimable, Cordialise, nous aurons toutes les informations dont nous avons besoin chez moi. Je me demande ce qui a bien pu se passer."
"Oh ! Ne vous inquiétez donc pas ! Ça arrive plus souvent que vous ne l'imaginez !"
"Mais quand même... bref, je vous attends."
"Je vous vois ! Attention à l'effet d'aura de la Navespa !"
Dayrizoar s'écarte de la zone et se retrouve tout de même poussé par la puissance de la navette au point d'en tomber quelques mètres plus loin.
"Oumpf ! Cela ne serait jamais arrivé dans les conditions habituelles ! Vivement que la situation soit réglée !"
"Allez mon beau, montez ! Et cessez de vous plaindre, c'est bientôt fini."
Dayrizoar monte derrière cette femme de caractère, manifestement très active et regarde ses longs cheveux châtains ballotés dans tous les sens à cause de leur rapidité de déplacement. Elle doit être un peu plus petite que lui, son parfum lui emplit les narines et ce plaisir temporaire l'aide à se détendre un peu.
"Le côté positif est que je me souviens du chétif que j'étais il y a tout juste trois ans, je vais encore plus apprécier de retrouver mes aptitudes tout à l'heure !"
"Ah ! Voilà ce que j'appelle un bon état d'esprit ! Je préfère ça ! J'ai eu peur de m'ennuyer pendant le trajet !"
"C'est là, appartement 537 de la Tour B12."
"C'est comme si nous y étions !"
"Merci pour le déplacement, Cordialise ! Venez à l'intérieur, je vous offre quelque chose à boire !"
"Ça ira, merci mon beau ! J'ai d'autres choses à faire, j'étais sur la route, le seul détour consistait à vous récupérer au lieu de tracer tout droit."
"Ça marche ! Je rentre, je regarde et je vous tiens au courant tout de suite !"
Dayrizoar avance jusqu'à sa porte, prend son badge et la porte reste fermée avec un bip d'erreur.
"Là, ça commence à faire beaucoup !"
"Un problème, Dayrizoar ?"
"J'imagine que mon loyer n'a pas été payé non plus."
"Sérieusement ? C'est la poisse là ! Vous me faites marcher ! Vous voulez savoir où j'habite, c'est ça ?"
"Vous arrivez à me faire sourire en plein cauchemar, bravo ! Que faire à présent ?"
"Vous remontez dans ma Navespa et je vous emmène au poste !"
"Allons-y dans ce cas ! À ce rythme, j'imagine que je ne pourrai pas vous donner une compensation pour le transport."
"Peu importe, c'est parti !"
Ils arrivent au poste quelques minutes plus tard. Cordialise part alors dans son bureau en signifiant d'un geste à Dayrizoar de s'asseoir dans le SAS d'attente. Lorsqu'elle revient, elle a l'air vraiment désolée pour lui, ça ne sent pas bon du tout.
"Alors, il y aurait plusieurs choses."
"Faites-moi rêver !"
"Votre compte a été hacké et est officiellement vide."
"Je commençais à craindre cette hypothèse..."
"Et vous avez été licencié pour recherche de mots-clés obsolètes et dégradants."
"Quoi ? C'est la meilleure ! Pour avoir des câlins ? C'est trop demander ? Sérieusement ?"
"Allez, allez, on va vous trouver une solution. Je vais voir mes collègues, je reviens."
Dayrizoar se retrouve seul, complètement abattu. Il vient de tout perdre et plus personne ne voudra de lui, sans logement et sans augmentation. Il ne vaut plus rien sur le marché du travail.
"On a une possibilité de job pour vous, vous me direz si ça vous intéresse. Et... vous allez voir où j'habite finalement. Je suis la seule à avoir un lit d'ami."
"Vous me sauvez la vie, Cordialise, je vous dédommagerai."
"Comme vous voulez, vous restez le temps de retrouver un chez vous. Par contre, que nous soyons bien au clair, c'est la première chose que vous chercherez !"
"Bien sûr, je comprends, je ne compte pas rester plus longtemps que nécessaire !"
"Bien, si nous sommes d'accord sur ce point, c'est bon pour moi ! Je vous laisse mon contacteur pour le job en question. Les informations sont là."
"Merci ! J'espère que je ferai l'affaire, dépouillé de mes capacités."
"Il n'y a que ça, il faut que ça marche !"
Le contact répond immédiatement, Dayrizoar est accepté, sans son augmentation.
Arrivé sur place, il est présenté à l'équipe, intégralement composée d'augmentés. Il comprend alors, avec les sourires en coin et les regards fermés, posés sur lui, qu'il va être la cible favorite de ses collègues.
Le travail est simple. Il faut prendre des bidons vides, rapportés par le service de ramassage, pour les placer sur le tapis roulant de l'autre côté de la cour. Le bidon sera ensuite rempli par les machines tout le long du parcours afin de retourner dans le circuit de vente. C'est donc très basique, mais ils sont payés au nombre de bidons et, même vides, ils sont lourds, lorsqu'on n'est pas augmenté. Enfin, cette comptabilisation au bidon génère une compétition à celui qui en déplacera le plus et c'est donc la guerre ouverte pour chaque bidon, tous les coups sont permis, sauf l'élimination concrète des concurrents. Plus il y a de personnel et plus ça va vite, c'est pour cela que l'employeur ne veut pas descendre en-dessous d'une dizaine d'employés.
Premier jour de travail terminé. 89 coups reçus, 57 bidons arrachés, aucun bidon déposé, sur les 360 à déplacer ce jour-là.
"Oh ! Regardez ! C'est le nouveau ! On dirait qu'il va pleurer, regardez !"
"Le pauvre, zéro bidon, c'est dommage d'être au travail pour rien ! Moi, j'abandonnerais direct !"
"Attends, il fait quand même du chemin avec ! Ça nous facilite la tâche, il faut qu'il reste, au contraire !"
Puis ils se mettent à rire bruyamment et s'en vont, le laissant là, courbaturé, dépité, effondré.
Soudain, une petite cargaison imprévue est apportée.
"Eh ! Alfront ! Le nouveau en avait oublié soixante dans un quartier paumé, tu n'as qu'à les garder pour tes gars demain ! Bonne soirée !"
"J'en vois un qui est toujours là, il sera certainement ravi de s'en charger. Merci R-Wan, à plus !"
La chance tourne, Dayrizoar a soixante bidons pour lui tout seul. Il se ressaisit et reprend le job, seul, libre de ses mouvements, prêt à tout pour finir le plus vite possible et sortir de cette mauvaise passe.
"Ben dis donc, mon gars ! Pour un désactivé, tu en as dans le ventre ! Tiens, tu mérites bien ton salaire. J'imagine que tu vas pouvoir réactiver ça bientôt !"
Le patron lui décoche un clin d'œil et s'en va. La somme du jour permet de récupérer son appartement pour une journée et l'utilisation de son contacteur pour deux jours. Son logement devrait toujours lui être réservé, il devrait donc y avoir à manger. En principe, la propriété n'est perdue qu'au bout d'une semaine d'inoccupation. Il retourne voir Cordialise pour en discuter avec elle.
"Bonsoir Cordialise, j'ai eu de la chance aujourd'hui mais il serait, à mon goût, préférable que je réactive mon augmentation avant de faire quoi que ce soit d'autre. Comme ça, demain, je pourrai me battre pour gagner plus !"
"Je comprends bien mais, l'appartement en premier, c'est ce que nous avons convenu."
"Je vois. Ça marche. Bonne soirée alors. Voici de quoi rembourser mes dettes."
"Merci, Dayrizoar ! Bon courage pour la suite ! Tu vas t'en sortir !"
Il rentre chez lui, active le paiement de son logement pour vingt-quatre heures et n'active pas son contacteur. Il lui manque l'équivalent de douze bidons, pour relancer son abonnement, douze bidons sans augmentation.
Il va falloir ruser... avant de se battre !
Dayrizoar et Cordialise sur la Navespa. Je ne pense pas qu'il soit recommandé d'être debout cependant !
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