

Le silence des soupirs
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Le silence des soupirs
Le silence des soupirs
Je traîne mon corps vidé de toute substance.
Érosion des sens, en prise aux passions,
Je tourne en rond, énième révolution,
Absent et lucide de ma propre existence.
Le silence des soupirs, oppressants et lourds,
Étouffe à emporter la clameur de la ville.
Enfermé à l'asile en mes pensées hostiles,
Mon être reclus hurle en un grondement sourd.
Jour après jour d'effrayantes terreurs nocturnes,
Mon esprit broyé ploie, se noie au vitriol,
S'immole dans les vapeurs acides d'alcool
M'accablant de solitude, mon infortune.
Une brume iodée filtre des mûrs blafards
Et pose son sel sur mes lèvres emmurées
D'une camisol chimique capitonnée,
Tandis que j'arpente les longs couloirs, hagard.
Le phare s'est éteint. Ma vie à la dérive
Navigue déboussolée à travers les cris
Et les râles des vivants morts, fous incompris,
Des morts survivants qui ne veulent plus survivre.
Derrière le barreaudage, l'azur du ciel
Valse en flirtant avec les couleurs océanes.
Des vagues murmurent en belle courtisane :
"Viens ! Viens danser avec moi Amour éternel"...
c.lair.e
Illustration, c.lair.e : une fenêtre fermée au travers de laquelle les couleurs océanes du ciel et de la mer se confondent.


Jean-François Joubert il y a 2 heures
Très beau texte, la folie ordinaire n'est guère mieux que l'oiseau de mes ennuis... je te remercie sincèrement pour avoir mis en scène nos vies muettes, nous les fous
Jackie H il y a 2 heures
Très beau et poignant poème sur les effets d'une médecine/psychiatrie impuissante dont le but n'est plus de guérir ses patients ni de les soigner mais juste de protéger d'eux le reste du monde...