

La fable de Medipanemo
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La fable de Medipanemo
Dans les eaux de Medipanemo,
Sous ses flots bleus, tranquilles et chauds,
Vivait Louis, poisson clown vif
Blotti dans son logis récif.
Il partageait sa douce vie
Avec Démona, sans envie.
Anémone un peu rude, un peu vieille,
Mais qu'il aimait comme une abeille
Aime sa ruche, son abri:
Avec fierté, avec souci.
Pour lui, ses bras faisaient rempart
Contre l'anguille ou le hasard.
Mais Louis, rêveur en silence,
Cherchait l'appel de la distance.
Il observait le monde autour,
Le va-et-vient, l'éclat des jours,
Et soupirait: "Je veux savoir
Ce que la mer cache le soir."
Un matin tiède sans un mot
Il quitta l'abri des flots clos.
Il traversa des champs de sel,
Des herbiers lents, des bancs rebelles,
Vit le corail rouge et cassant,
L'ombre fuyante d'un passant.
Un sac humain, deux hameçons,
Et des silences à l'horizon.
Il connut joie, danger, fatigue,
La solitude, vague intrigue,
Et les poissons de mille clans
Qui vivent seuls, fiers ou tremblants.
Il apprit l'art de se défendre
Mais nul lieu ne sut lui répondre,
Pas même l'épave où l'abrita
Un vieux perroquet sans éclat.
Les années glissèrent ainsi,
Son cœur, en lui, cherchait l'oubli
Mais chaque nuit, dans le silence,
Il sentait, vive, la présence
D'un doux frisson, un souvenir:
Démona, son ancien plaisir.
Alors, vieilli, un jour d'écume,
Il fit chemin vers sa lagune
Il trouva le vieux récif,
Toujours battu par les motifs
Du courant lent et des algues.
Louis nageait dessous la vague.
Démona, pâle, mais encore là,
Agita lentement ses bras.
Sans un reproche, sans un mot,
Elle ouvrir ses tentacules, aux flots.
Et Louis, ému, s'y glissa,
Comme si rien ne c'était passé là.
MORALE
La vie parfois nous fait partir,
Mais c'est l'amour qui fait revenir.
On cherche au loin ce qu'on avait
Pour mieux comprendre ce qu'on perdait.

