

JE SUIS MALADE
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JE SUIS MALADE
La santé mentale est touchée,
Je dépends de médicaments.
Comment pourrai-je m’en cacher ?
C’est impossible, évidemment.
On ne le remarque pas,
On ne peut pas le savoir,
Moi, je le sais, pas à pas,
Mais je ne laisse rien voir.
Je n’en suis pas fière,
Et j’en parle peu,
Mais je reste entière,
Sans en faire un jeu.
J’aurai voulu être normale,
Que mon cerveau soit resté sain,
Et ne pas connaître ce mal,
Qui a renversé mon destin.
J’aurai pu avancer plus vite,
Avoir une vie plus facile,
La schizophrénie me visite,
Et l’impression peut être vile :
Impression de persécution,
Parfois que l’on parle de moi,
Je me noie dans la perdition,
Je peux même en perdre ma foi.
Je peux perdre aussi l’essentiel,
Qui me protège des dangers,
Mon toit, qui m’abrite du ciel :
Ma destinée pourrait changer.
Mon avenir tient à un fil,
Un médicament, ma famille,
Une pensée, qui, tout droit, file,
Sinon, ma raison ma vie pille.
Je suis malade,
Je n’en dis rien,
L’esprit s’évade,
Ce mal est mien.
Ce mal est là,
À chaque choix,
À chaque pas.
Il n’est pas moi.
Ce mal ne me définit pas,
Et je n’en suis pas responsable,
Il m’accompagne pas à pas,
Il rend le quotidien instable.
Instable est le mental ;
Les remises en question
Sans cesse sont normales,
Telle est ma rémission.
Ainsi, je suis malade,
Oui, le cerveau vacille,
Les pensées se baladent,
Jamais je ne sourcille,
Jamais je ne me plains,
Bien que la vie soit rude,
Bien que le cœur soit plein
De questions qu’on élude,
Qui n’ont pas de réponse :
D’où viendrait ce mal-être,
L’origine des ronces,
Que, moi, je dois connaître,
Que je vis, à la once,
Que je sais à la lettre.
Le destin est injuste,
Pourtant, chacun sa croix,
Je m’adapte et m’ajuste,
En Dieu, toujours, je crois.
En silence, j’achève
Ce chant sur ma blessure,
Qui connaîtra sa trêve
À ma mort, j’en suis sûre.

