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Pas de saisons  

Pas de saisons  

Publié le 9 nov. 2024 Mis à jour le 9 nov. 2024 Poésie et chanson
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Pas de saisons  

slam-poème écrit un été indien ... 

Depuis plusieurs jours,

les rayons du soleil suspendaient 

un linge pur aux couleurs gaies,

entre les branches des arbres arlequins 

qui se déshydrataient de paille à rouquins. 

 

L’humanité venait d’emménager en automne,

mais les corps déballaient à tous les coins de rue

les dernières soldes sur les membres court vêtus.

 

L’humanité venaient d’emménager en automne,

dans une haleine à l’indécence outrancière 

pour un début d’oraison.

 

On venait d’emménager en automne

mais, quoiqu’il fasse trop beau,

l’humanité customisait déjà le ciel

et placardait à son fronton

les rituelles guirlandes de Noël. 

Et vraiment, la lumière

tapissant les façades des maisons

d’un abricot californien 

on se serait cru sur la côte pacifique, 

réduite aux artifices hivernaux

pour venir à bout de l’éphéméride.

 

 

Et moi, plus à l’ouest que le temps,

je le passais à l’affut 

comme un concierge, à pied ou au volant,

à guetter les allers, comme hier ta venue.

 

Y avait plus de saison, 

mais surtout pas de saison à ton manque.

 

Alors de tous côtés, je m’attendais 

à tomber bouche à nez 

sur ton cou tendu 

exauçant le voeu 

de mes doigts croisés :

celui que toi aussi tu t’évertues

encore un peu

à me chercher.

 

Est-ce qu’il existait ce côté de la Terre,

où l’on se serait enfin rejoint ?

Où l’on se serait enfin tout dit 

avant de se taire 

en s’embrassant 

dans un même compromis ?

 

Non, y aurait jamais de saisons à ton manque.

Alors je me moquais bien de la météo.

J’en avais ma claque des nouvelles,

et de toute la clique en pleine défroque

parce que plus détraquée que le temps-même.

 

Pour moi, y aurait jamais de planque

aux souvenirs, aux regrets : aucun répit.

L’été se prolongerait indien 

jusqu’à ce que le dérèglement climatique

règle leur sort à des cons générés humains.

 

Et qu’il advienne ce qu’il pourrait !

Certainement rien de bien,

vu qu’on avait tout fait pour péricliter

dans cette débâcle, à la fois victimes et assassins. 

 

A dire vrai, 

je n’éprouvais aucune crainte.

Une fin du monde me condamnerait

au contraire à l’amnistie !

Qu’elle nous renvoie donc tous d’où l’on venait !

Qu’est ce que j’en avais à faire ?

Dès lors que mon âme en sursis 

purgeait déjà une peine à perpétuité 

au bagne de mes 4 saisons en Enfer. 

 

 

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