Zaho au Zénith
Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.
Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit !
Se connecter
Zaho au Zénith
En 10 mois, son ascension a été fulgurante, mais elle ne semble pas avoir changé pour autant.
J'ai découvert Zaho de Sagazan en mai 2023, au premier rang d'une salle de 800 places. Je suis tombée amoureuse. J'ai poncé l'album jusqu'au moindre éclat de voix, jusqu'au moindre soupir.
4 victoires de la musique plus tard, j'ai revu Zaho dans une salle 10 fois plus grande en mars 2024.
Quelles différences entre les deux spectacles ?
- Les jeux de lumière : plus impressionnants au zénith, normal.
- L'ambiance, bien sûr, car après 4 victoires de la musique, autant dire qu'elle est beaucoup plus connue qu'il y a 10 mois. Tout le monde chante les chansons les plus connues, des enfants de 8-9 ans aux 70 ans et plus. J'ai rarement vu un public à la fois aussi enthousiaste et aussi disparate en matière de générations.
- Un peu moins de blabla pour un peu plus de chansons.
Quelles similitudes maintenant ?
Zaho. Toujours la même.
Attentive. Aux petits soins.
"Stop, arrêtez tout. Je crois qu'il y a quelqu'un qui ne va pas bien là." Silence puis intervention des secours.
"C'est bon ? Vous vous en occupez ?"
Un malaise, deux malaises... Y compris dans les rangs les plus éloignés de la fosse, Zaho voit, Zaho signale.
Zaho perd le fil, Zaho est humaine, Zaho est impressionnée quand le public chante ses chansons. Et cela respire la sincérité. "Ça a de la gueule quand même !" lâche-t-elle en voyant les flashs des téléphones s'allumer sur "Dis-moi que tu m'aimes".
La voir discuter avec la salle toute entière comme si nous étions 10 fois moins. L'écouter raconter ses histoires entre les chansons d'une façon très naturelle, très imparfaite aussi. Mais ce n'est pas un problème. L'autodérision n'est jamais bien loin.
Généreuse, incroyable, touchante.
Complètement tarée ? Non, habitée : oui. Parfois même plus : envahie.
Tellement envahie par les émotions que tout déborde et tout rejaillit via des cris, via la musique, via le corps en mouvement. Et pourtant pas incontrôlable, loin de là. Chaque mot et chaque mouvement pendant les chansons ont été travaillés, sans pour autant être mécaniques, en laissant la place à l'imprévu.
Nous n'étions pas 8000 tarés mais étions 8000 à la suivre dans ses délires.
Cela voudrait donc dire qu'on peut tout à fait avoir un grain, être un peu extrême, et à la fois être aimée ? Bien sûr et heureusement pour les artistes.
Elle joue des rôles, elle INVESTIT ses personnages, elle chante en "je" sans être égocentrique. Narratrice auto diégétique de ses propres histoires et des histoires des autres. Et malgré tout, authentique.
Contradictoire sans pour autant être incohérente.
Tout cela fonctionne, tout cela résonne, car nous nous retrouvons tous, sous nos mille et une facettes.
Un petit tour dans les gradins et puis s'en vont, Zaho et ses amis.
On en aurait oublié qu'on était lundi soir tellement le public était instatique*, insatiable.
(*Oui, j'invente des mots, mais vous avez l'idée.)
Bref, j'ai replongé dans l'obsession et j'écoute à nouveau tout son album en boucle.
"Comment s'en détacher ? Comment ? Comment comment comment ?" (La déraison)
--------------
Prochains concerts prévus : Zazie, et Nuit incolore