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Fiction
Réveil difficile

Réveil difficile

Publié le 28 déc. 2020 Mis à jour le 28 déc. 2020 Curiosités
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Réveil difficile

Wow quelle cuite j’ai pris hier soir ! Heureusement que je dormais à l’hôtel, j’aurais été bien incapable de conduire.

Cette soirée au bar d’en face aura été mémorable. Entre les danseuses qui se déhanchaient avec des serpents, dans une espèce de caisson remplie d’eau, le prestidigitateur et ce serveur qui n’arrêtait pas de m’apporter à boire. Soi-disant offert par le patron. J’en aurais bien profité, mais ce matin, c’est une autre histoire.

Bon, il va bien falloir que je me lève à un moment donné.

Allez, 1, 2 et 3. Mince, je rêve ou je viens de tomber du lit ?

Bon c’est pas grave, je dois encore avoir quelques degrés d’alcool dans le sang. Je vais aller déjeuner, j’y verrais plus clair ensuite.

Tiens, je ne me souvenais pas que la poignée était si haute, qu'elle idée. Ha, l'ascenseur est au bout du couloir, je ne me sens pas de descendre à pied. J’ai les jambes toutes molles.

Eh bien, ça y est, je suis enfin arrivée devant la porte. Une personne doit s'arrêter ici, la porte s’ouvre toute seule

- Haaaaa, qu’est-ce qu’elle fait là ? Dit une femme en sortant

Eh bien, quel accueil, un peu de respect quand même. Je me faufile, avant que les portes ne se referment.

- Beurk !!!
- Pouah !!!

Qu’est-ce qu’ils ont à s'écarter de moi comme ça ? Je me suis même pas regardée dans la glace avant de sortir. Si ça se trouve, j’ai une tête qui fait peur et peut-être que je pue.

Ça y est, nous voilà au rez-de-chaussée. Il n’y a pas grand monde. Un buffet à volonté, c’est parfait, j’ai vraiment faim. Croissants, pains au chocolat, mouais bof ; céréales, pains, fromages, c’est pas terrible tout ça. J’aurais préféré manger de la langouste. Bon, tant pis, je trouverais ça plus tard.

Je remonte dans ma chambre, afin de récupérer mes affaires et me prendre un bon bain.

J’espère que je ne croiserais personne, vu l’accueil que j’ai eu par certaines.

Je m’apprête à ouvrir la porte et au loin, j’entends :

- Regarde maman
- Oh mon dieu, viens

Il faut vraiment que je m’arrange, je fais peur à tout le monde.

Je fais couler l’eau dans la baignoire, mais impossible de me voir dans le miroir. C’est fou ça, il est trop haut, comme les poignées de portes. Je sais que je suis petite, mais quand même, c’est bien la première fois que ça m’arrive.

Je me plonge dans l’eau. Haaaa, qu’est-ce que ça fait du bien, mais l’eau est trop chaude. J’ajoute de l’eau froide. Voilà, là, c’est mieux, je pourrais rester dedans pendant des heures.

C’est d’ailleurs ce que j’ai fait. 2 heures plus tard, je me décide à sortir, car j’ai toujours faim.

Ma valise n’est même pas défaite, ma soirée a été plus que troublante. Je ne me rappelle plus grand chose, et c’est bien dommage.

J’attrape la poignée de ma valise et la fait rouler, c’est bien pratique ces roulettes, je ne me sentais pas de la porter.

Me revoilà dans le couloir pour descendre par l’ascenseur. La petite lumière de l’étage s’affiche, il arrive, mais je suis un peu loin. Les portes s’ouvrent, un couple de personnes âgées crie en ma direction. Et ça recommence. J’ai du mal à comprendre pourquoi je les effraie.

- Hey, retenez-le s’il vous plaît
- Georges, appuie sur le bouton, dépêche-toi

Ils comprennent rien ou quoi ?

-Attendez, je vais pas vous manger ?

Les portes se referment. Me laissant là, désabusée.
Finalement, l’ascenseur revient, il est vide. Ouf !

J’arrive vers la porte à tambour, le hall est quasi vide. Le réceptionniste ne me voit pas, hop, ni une ni deux, me voilà dehors.

Et bien quelle circulation, c’est pas humain ça.

Je me dirige vers le caniveau, il y a trop de monde sur le trottoir. Les gens ne me voient même pas, trop absorbés sur leur téléphone, ils manquent de me marcher dessus.

Ma valise, où est ma valise ? J’ai dû la laisser dans le couloir quand je me suis dépêchée pour attraper l’ascenseur. Tant pis, je n’avais pas beaucoup d’affaires dedans. Ou alors, j’appellerais l’hôtel une fois chez moi, peut-être qu’une âme charitable l’aura rapportée.

Que c’est long, il faudrait que je puisse prendre le bus ou un taxi, mais sans argent, ça risque d’être difficile.

- Eh bien, que fais-tu là ?
- Comment ça, qu’est-ce que je fais là ?
- Tu es perdue on dirait
- Mais pas du tout et pourquoi vous me tutoyez ?
- Tu ne peux pas rester là, tu vas te faire écraser
- Mais je fais ce que je veux monsieur
- Allez, je t’emmène dans un lieu où tu seras plus en sécurité

Je rêve ou il me porte

- Mais enfin, lâchez-moi
- Arrête de te débattre
- Mais où il m’emmène ?
- Voilà, on est presque arrivé

Je me laisse faire, je sens que j’ai la force pour me débattre, mais je n’y arrive pas.

- Salut Franck, regarde ce que je t'apporte
- Wow, où l’as-tu trouvé ?
- Dans le caniveau, pas très loin d’ici
- Ah oui, c’est pas commun
- Je me suis dit qu’elle serait mieux ici
- Tu as eu raison, je vais la mettre dans l’arrière-boutique, j’ai ce qu’il faut pour qu’elle soit en sécurité, en attendant de la remettre en liberté
- Merci pour elle
- Donne-la-moi. Haha, regarde, elle ne t’a pas loupé
- Ha merde, mon pantalon est tout noir. Je vais être beau habillé comme ça
- Au fait, j’ai reçu ta commande
- Super, je vais pouvoir aller à la pêche au gros la semaine prochaine.

Je suis dans une boutique de pêche. Le gars ne m’a absolument pas écouté. Je comprends rien, je dois rêver ou alors j’ai encore 2g dans chaque œil.

- Allez, viens ma belle, tu seras mieux dans ce grand bac d’eau
- Oh super. Quoi ? Mais comment je peux être heureuse d’aller dans ce bac ?
- Dis donc, tu pèses ton poids, tu dois bien faire dans les 7 kilos.
- 7 kilos ? Mais non, c’est impossible
- Voilà, allez, range moi tous tes bras
- Tous mes bras ?

On m’a déjà apporté des tortues de mers, des grenouilles mais une pieuvre, tu es ma première. Je ne sais pas pourquoi je te parle, tu ne me comprends pas.

Si je vous comprends, je ne peux y croire, nooooooonnnnnnnnnnnn

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