La mer Méditerranée, cimetière entre deux îles festives
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La mer Méditerranée, cimetière entre deux îles festives
Depuis votre terre, il doit être compliqué de se représenter la manière dont je vois le monde. Contre moi votre horizontalité, c'est une vision verticale similaire à un drone lorsque vous regardez un spectacle ou un match de sport à la télé. L'autre jour, je déambulais au-dessus de la mer Méditerranée. A Ibiza et Majorque, les fêtards et de riches européens aux mœurs débridées (pour rester poli) s'amusent et avalent de petites pilules dans des clubs à ciel ouvert, s'extasiant devant un magnifique coucher de soleil. L'intensité des rayons abstrus la vision des embarcations de fortune sur lesquels se sont embarqués des Africains, qui ont réussi à passer diverses frontières et monnayé une traversée auprès de passeurs sans scrupule. Être Dieu, c'est également être observateur de ce qui se fait de pire dans l'humanité.
Je me questionne d'ailleurs souvent sur cette part d'humanité disparue chez nombre de vos congénères. Les hommes naissent libres et égaux en droits, patati patata. De la théorie à la pratique, il y a un monde d'écart. Peut-on en vouloir à ces fêtards qui oublient leur quotidien routinier, entre travail stressant et vie de famille ou amitiés parfois complexes ? Bien sûr que non. La morale s’invite dans la profession que vous exercez. Se souvenir qu’un commercial de mines antipersonnelles ou un ingénieur développant l’efficacité d’armes bactériologiques, arrivent à dormir malgré l’horreur qui découle de leur savoir-faire m’impressionnera jusqu’à ma mort. Je plaisante, Dieu ne meurt jamais. Il va falloir que je statue sur la date de fin de mes mémoires. Passons sur l’ennui qui se dessinera au fil des pages noircies, c’est surtout que je vais finir par tourner en rond dans mes confidences.
La population du globe est passée de 5 milliards à 7,5 milliards d'habitants en 30 ans, mais je n’ai constaté aucune évolution fondamentale entre 2022 et la date du Sommet de Rio. Un rassemblement qui n’est pas sans rappeler les COP, s’est tenu à Rio de Janeiro en 1992. Des centaines de ministres et dirigeants ont échangé avec 17 000 activistes des quatre coins de la mappemonde, sous l’égide de l’ONU. Le Sommet de Rio a posé les bases d'un développement durable afin de reconnaître les droits des peuples au développement, et asseoir les responsabilités vitales de toutes les nations à la sauvegarde de l'environnement. Le quasi-immobilisme qui a découlé des Agenda 21 et de la Convention sur le Climat (qui a débouché sur le protocole de Kyoto) me laisse à penser que les hommes sont certes dotés d’un cerveau ayant le plus de capacités, mais qu’ils ne l’utilisent pas à des fins de survie de son espèce.
Les connexions neuronales foisonnent, en revanche, pour déployer des stratagèmes de guerre, de perversion ou de divertissements. Car oui, l’homme ne se résume pas à la chienlit sur Terre, un peu de bon sens reste de bonne augure. Nombreux sont ceux qui cherchent à rendre le monde meilleur en infusant une humeur positive. Je les observe et vous décrirai prochainement la beauté de l’âme humaine. Présentement, j’évoque le Sommet de Rio car les embarcations de fortune qui tentent des traversées de la Méditerranée sont la conséquence du dérèglement climatique. Lorsque des personnes habitant un même pays en arrivent à s’entretuer pour la conquête d’un territoire qui se rétrécit du fait de la montée des eaux, nous sommes en droit de nous demander pourquoi et comment les habitants du Globe n’ont pas voulu changer leur mode de vie. Des problèmes religieux expliquent aussi la barbarie des hommes, ne réduisons pas l’exil forcé au seul dérèglement climatique.