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Temps suspendu

Temps suspendu

Publié le 17 août 2022 Mis à jour le 18 août 2022 Culture
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Temps suspendu

 

 

Chaque matin je ressentais de plus en plus pressante l’envie de projeter ma voiture contre la pile du pont. L’absurdité de ces files de gens dans leur petite boîte en fer m’était devenue insupportable, ça devait cesser. Entre un bullshit job et une bullshit histoire avec cet homme qui ne voulait pas choisir entre elle et moi, l’ébullition nerveuse était proche.

L’idée du confinement me plu tellement que je n’attendais pas le jour et l’heure annoncés et que dès le jeudi matin je décidais de ne plus aller nulle part.

Et il décida de venir chez moi.Tellement paniqué de se retrouver seul. La puce ne sauta pas à mon oreille.

La nuit de la veille fut épique, comme une idée de fin du monde, une peur viscérale exorcisée dans la poudre l’alcool le sexe et la musique.

Les pleurs aussi, incontrôlables, venus du fond de l’humain apeuré devant l’éclipse, c’en est fini de notre monde.

Et puis le jour s’est quand même levé, pas de trajet obligatoire mais bienvenue en Absurdie.

Tous les jours dimanche, le temps des promenades dans les champs pour faire des bouquets de graminées , des visites quotidiennes à l’ami épicier pour quelques fruits juteux fromages gouleyants et vins de pays, des journées sans horaires à n’avoir rien à faire qu’être ensemble et laisser le temps s’écouler. Et s’aimer, tellement, à en danser tous les soirs.

Ah, quelle belle vie on a quand on a la vie qu’on veut.

Non mais quoi? Y retourner? Mais vous plaisantez, c’est obligatoire vraiment, vous êtes sûrs? Masques et petites boîtes en fer, chacun dans son périmètre, plus de câlins plus de sourires, et l’heure qui redevient une laisse?

Pas question, nous on se casse, on démissionne, on la retapera cette ruine et on l’aura la vie qu’on veut.

Ah oui, mais maintenant je ne dis plus je. La panique d’être seul est revenue et le périmètre s’est restreint à quelques mètres de toi, les autres ne doivent plus exister. Tiens, la puce me pince l’oreille. Et la ruine prend la grêle. Et nous n’avons plus de travail, même bullshit. Et en fait, bébé, je crois qu’on a rêvé notre vie et qu’il faut se réveiller..

À moins d’une autre pandémie?

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Commentaires (3)

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Luce il y a 2 ans

Salut Anne… on doit avoir des choses à se raconter toi et moi😉… merciiii

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William Gosset il y a 2 ans

Bonjour Anne,

N'oubliez pas les tags, sans # devant, à la fin de votre publication, afin que vos lecteurs la retrouvent plus facilement sur Panodyssey.

Tout comme je vous encourage à expliciter d'ou vient l'image en haut de l'article.

Merci à vous.

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Anne Guillemont il y a 2 ans

Bonjour et merci william, je découvre et je tâtonne, je vais reprendre la publication et tenter de créditer les images. Bonne journée . Anne

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