Morphée, la conception d'un univers (Partie 1)
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Morphée, la conception d'un univers (Partie 1)
Le court-métrage "Morphée" est disponible depuis le 1er février sur la plateforme du NIKON FILM FESTIVAL, accompagné de plus de 1600 autres films.
Autrement dit, la compétition est engagée et ceux qui seront jugés comme les meilleurs repartiront avec de beaux prix. Toutefois, au-delà des résultats, la récompense est déjà là, entre les mains de tous les auteurs, tous les réalisateurs, tous les créateurs, toutes les équipes techniques et artistiques, ainsi que tous les acteurs qui ont répondu à l'appel pour composer 62 heures de spectacle pur.
Ces quelques lignes ont pour but d'expliquer quelques aspects du développement et des idées qui relèvent le défi de raconter une histoire en 2 minutes 20.
Quand et pourquoi l'histoire a-t-elle vu le jour ?
Dès le moment où le festival dévoile que le rêve est le thème de l'année, une certaine curiosité à l'explorer se manifeste logiquement. Si l'exercice est une porte ouverte à l'efficacité et à la précision, tout comme une ode à la création, c'est surtout l'ombre de la frustration qui plane.
Se plonger dans une narration à laquelle il impératif de fixer des limites s'avère être un sacré casse-tête pour qui aime faire vivre les univers et les personnages. Imaginez un instant que vous vous adonniez à votre activité préférée, mais tout en retenue.
Il faut l'avouer, l'intérêt d'une participation est minime, parce que votre serviteur adore se montrer prolixe lorsqu'il s'adonne à l'écriture. Evidemment, c'est tout l'inverse du but du jeu ! C'est pourtant au cours d'une simple discussion dans un restaurant parisien que "Morphée" va naître.
L'envie de "faire un Nikon" est posée sur la table. Il y a d'abord des réticences, puis des "pourquoi pas, il faut voir" et enfin le feu vert. Nous sommes au mois de novembre 2021 et le tournage est planifié pour le mois d'après.
L'écriture du scénario
C'est une période très difficile, voire sombre, qui est traversée. L'épuisement ne s'est pas dissipé après le tournage du film "D'amour et d'encre" et des soucis d'ordre personnel accaparent les pensées. Ce n'est pas idéal pour entrer dans le processus de création.
Des choses sont griffonnées sur une feuille, d'autres inscrites sur un tableau blanc, les mille pas apportent du bon et du moins bon. Puis, une graine va venir se planter sans même l'attendre. Il y a des démons qui rôdent dans les méandres de l'esprit, alors pourquoi ne pas s'en servir…
Une première version prend forme ! Mais comme toutes les premières versions, elle n'est pas satisfaisante. C'est un début. Les contours du récit se dessinent mieux avec la deuxième version, empruntent la direction de la troisième, avant que l'illumination ne se présente lors de la quatrième.
Si la cinquième version semble être la bonne, il faut encore quelques recherches afin d'accentuer le contexte et de creuser les personnages qui doivent gagner en complexité. Des éléments sont abandonnés, tandis que d'autres sont apportés. La huitième et dernière version est la bonne.
Le scénario de "Morphée" se destine à servir le jeu et l'image. Ce sont les deux points qui permettent à la mise en scène de laisser agir sa magie.
Pourquoi cette histoire ?
Tel qu'évoqué plus haut, la fatigue et les difficultés de la sphère privée auraient pu se convertir en véritables remparts infranchissables. Sauf que lorsqu'on apprend à voir les obstacles depuis un autre angle et à les transformer en énergie positive, de nouvelles perspectives s'offrent à soi.
La chance d'un artiste réside dans la possibilité qu'il a à s'exprimer au travers de son art. "Morphée" est un hommage à un homme qui s'est battu contre la maladie. Au moment où les lignes du script étaient rédigées, il avait remporté d'importantes batailles contre la mort elle-même.
Le thème du rêve n'aurait pas pu mieux tomber, tant il a été propice au mélange d'autres thématiques attenantes à cette délicate situation. La mort, la vie, la famille, la passation d'une génération à une autre, l'acceptation se sont compilées tout au long de quelques pages.
Au niveau du traitement, il existe donc ce fameux Morphée, un objet emprunt de mystère. Un carnet de notes dans lequel un rêve doit y être inscrit et une autre personne doit le deviner pour qu'il se réalise. En fin de compte, l'accessoire soulève des questions qui ne trouvent pas de réponse.
Est-ce bien vrai ? Est-ce que cela fonctionne ? Est-ce que ce n'est pas simplement une coutume aujourd'hui dépassée ? Si dans la réalité, personne n'est le maître de son destin, tout le monde, en voyant le film, peut décider des réponses.
En conclusion, tel que l'on s'interroge sur le sens de la vie, on peut également se surprendre à rêver…
David Yol