NO PROSY VERSE
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NO PROSY VERSE
I
Ce ne sont pas des chants qui soufflent dans ma tête
Là-bas la cathédrale où les enfants survivent
Où l'enfance s'aggrave
Et la mer septuor encore plus loin résonne et vit au vent
L’algue des lames gicle et sonne en Osiris
L’azur pédotribe recouvert de sulfates qui volent en été, jaunes sous les branchages, dans le cri des cigales aimant à déchirure, le mimosa s’évapore et la main recueille en vitre les buées élégiaques et le souffle des pétales
Le monde quadrillé aux carreaux des fenêtres
Monte les courants bleus jusqu’au prisme nocturne diésé comme un couteau
Banquise de lumière, la lune se brise et ses bris assombris s’abritent, au gré des bruits
II
Un homme portait un chat
Dont la tête sortait à peine
D’un sac
Ou d’une outre
Qui rime avec la paille ou la poutre
Et moi je portais un repas dans mon sac.
Et les hommes, dit le mage,
Voient
Le chat dans le sac du voisin
Mais ne voient pas le repas
Dans leur propre sac.
III
MEANT TO BE SUNG
To Mahmoud, Tahar and Qaqi
I’ve given you all and …
Days were long and sometimes boring
Evenings were cold, sometimes thrilling
We had no TV, our only entertainment
Consisted in meeting you as friends or mates
We’ll remember you were only thirteen
And couldn’t understand.
Ten years older you’ll realize
That maybe in your hands
We left the last sparks of our youths.
We’re sure next year in that future of yours
There’ll be no trouble for you
Finding how to succeed.
Aren’t men wicked ?,
Nothing yet can be as full of hope and friendship as one man.
When for ever we leave the Northern coast of your country
And for ever leave your lives,
Sure we’ll cry as did others who loved you less.
IV
à Jean-Louis Charrier
J’aime mon sombrero qui fait des trémolos sur mon petit bateau
Il était une incroyable automobile qui faisait des sourires à droite et au centre (à cause de la priorité)
Et qui enlevait son chapeau de paille — il s’y nichait un bonnet, lui-même recouvrant un cours de géographie physique apprenant aux amérindiens presbytes comment parler l’anglais correct de La Havane
Pédalant sur une mine de crayon extra-ordinaire une jeune rousse comptait les nez des passants avec sa canne à pêche
Mon voisin de parloir a emménagé dans une boîte d’allumettes
Il est toujours obligé de sortir de chez lui pour allumer ses cigarettes
Tandis que ma voisine célibataire et concubine du charbonnier qui a toujours la foi joue du piano sur sa machine à écrire
Fort heureusement ma poissonnière habite à Rio où elle vend des queues de cheval de bataille de Waterloo morne plaine lune de miel
Oubedon oubedon oubedon
Les guêpes dansent la polka tsariste sous le regard complaisant de la reine Catherine des abeilles
Et la rainette des grenouilles a éclaté sous mes yeux prouvant par là la scientificité de Monsieur de La Fontaine
Entre les étoiles, les trains du rêve circulent et veinent de leurs rails la voûte bleue de nuit.
V
Le pré de Capel-le-Ferne
Vaste fenêtre sur le large
Où la brume vieillie se voit pousser la barbe
Le pied de la falaise inhumée sous des herbes en gerbe de genêts
La crique grise à la plage dormait
Silencieuse et moite de grisaille entre deux ciels crevés
Elle ne pesait pas sous le corps nu d’une femme
Sous la tristesse des sables
Sous les pieux de défense pour le jour où Guillaume …
Pour le jour où l’eau passée de sa couleur tend sa main vers la terre difforme
Il n’est plus de péché
Il reste la condamnation, ce partage en terre et en azur
La nuque pubère des nôtres, la lune berceau de baryum
Lourde d’être là et fille de dunes, désintégrables au premier pas de fer
Il reste la lune et la plage de Capel-le-Ferne près Douvres
Pour décider
Les herbes mouillées de matinée, suant à perles d’une nuit d’amour
Entre les barbelés du blockhaus, cuirassé des extrêmes et de l’atrocité, qui restera là, en plein cœur du Sussex et sur sa plus belle rive, comme racine de haine dans une terre arable, mais stupide — un caoutchouc noir, là-bas, prélève en sa seringue la tuerie et la honte.
Voilà tout ce qui restera du Parthénon et des Pyramides :
L’échine d’un monstre aux mains humaines.
À peine servira-t-il à loger les clochards
Dont une fois nous étions
Les gueux en mal de souliers, brillant de toutes les bougies du sapin emmanuel.
Aujourd’hui
Les poissons pneumatiques ricochent sur les murs publicitaires de mon journal.
https://youtu.be/3AQ-D_OnF-E?t=2
Jerome Smith-Collier
jer_smith-collier.auteur@laposte.net
(Photos: Wikipédia)