Le blues d’Afrique attire les mélomanes aux vies tristes. Il surprend par ses rifts lancinants et mélodieux, aux rythmes lents. 

Les mélomanes qui aiment le blues aiment se rejouer indéfiniment les morceaux de ce style de musique. Ce sont des tracks qui seront écoutés régulièrement et jusqu’à la fin. Il est impossible de s’en lasser, pour ceux qui comprennent la mélodie qui est portée à leurs oreilles. Il n’est pas nécessaire de forcément comprendre les paroles.

Le blues d’Afrique du Nord concerne essentiellement la musique des Gnawa. Ce style est connu dans le monde entier, mais il fait une communauté plutôt restreinte sur l’ensemble de ce territoire. Les chansons que l’on y préfère persistent à être écoutées presque tous les jours, pour les plus addicts.

Les touaregs utilisent le blues pour revendiquer leurs luttes afin de protéger leurs modes de vie nomade et de créer une culture avec un nouvel alphabet, le tifinagh, qui participe à faire survivre la langue parlée issue du langage berbère, le tamasheq. Les rythmes et les mélodies peuvent être entraînants et enthousiasmer ceux qui les écoutent. Le blues des touaregs accroche et il est difficile de s’en détacher une fois qu’on le découvre.

Au Mali, le blues est une musique d’initiation. Ceux qui le pratiquent n’en font pas une fin en soi. Le blues malien n’a pas toujours vocation à déboucher sur une carrière, bien qu’il ait de nombreux adeptes partout dans le monde. Ses pratiquants les plus célèbres y ont laissé une marque indélébile et sont des icônes idolâtrées dans tout le Mali.

Le blues d’Afrique n’est pas une musique qui rend ses artistes riches. Ce style de musique est très loin des objectifs matérialistes et de vies enrichies à outrance par la promotion médiatique exagérée de ses artistes. Les fins sont avant tout spirituelles, religieuses, revendicatrices et elles appellent le plus souvent à une prise de conscience. Il n’y a pas de place pour la superficialité. La musique y est traitée en profondeur et les artistes ne sont pas instruits à la musique, mais plutôt éduqués et initiés à un mode de vie, dont la musique est un des piliers principaux.

On reconnaît la profondeur d’un mélomane parce qu’il va écouter ce style de musique parmi tous les tracks qu’il écoute.

Le blues d’Afrique exprime les maux de celui qui l’écoute. Il exprime la tristesse sans fond de certaines âmes.

Le blues d’Afrique fait écho aux âmes tristes.