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Le monopole culturel et économique de Disney dans l’industrie du cinéma

Le monopole culturel et économique de Disney dans l’industrie du cinéma

Publié le 17 juil. 2019 Mis à jour le 13 mars 2021 Image
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Le monopole culturel et économique de Disney dans l’industrie du cinéma

 

Star Wars, Avengers ou Aladdin. Disney enchaîne les franchises à succès. Des millions de spectateurs viennent chaque année visionner les films de la Maison de la Souris dans les salles obscures. Avec la finalisation du rachat de la 21th Century Fox ce 20 mars dernier, les studios Disney semblent plus puissants que jamais.

Le 24 avril marquait la sortie du très attendue Avengers : Endgame, qui apportait une conclusion à la saga de 11 ans, démarré par Iron Man de Jon Favreau et sa trame narrative étendue à travers les 22 films des studios Marvel.

Avec des millions d’entrées à travers le monde, le film est en passe de devancer Avatar pour le film ayant produit le plus de revenus brut dans l’histoire du cinéma.

Disney monopolise l’industrie du septième art économiquement parlant, mais s’impose aussi comme un pilier de la pop culture tant par sa quasi-ubiquité dans les médias (dessins animés, documentaires, magazines, merchandising), que sa possession de multiples franchises populaires.

 

Disney, capitale de la Pop Culture

Disney est maintenant le propriétaire d’une multitudes de licences cultes : Avatar, Les Simpsons, les X-Men ou le personnage de Deadpool parmi d’autres.

En 1996, Marvel est en banqueroute, forcé de revendre les droits de ses personnages à plusieurs studios de cinéma. Au final, les personnages de l’univers X-Men, Daredevil et les 4 Fantastiques vont revenir à la Fox, Hulk à Universal et Spider-Man et Ghost Rider à Sony. Avec le succès phénoménal d’Iron Man, la Maison des Idées sera racheté en 2009 par Walt Disney Company, prémisse de l’Univers Cinématographique de Marvel.

Avec la récente sortie d’Avengers : Endgame, le film comptait déjà 5,1 millions d’entrées en l’espace de deux semaines en France. La conclusion narrative que le film apporte était en effet très attendue par les fans dans le monde entier. L’acquisition de la Fox ne faisant qu’attiser leur passion pour cet univers avec la prochaine intégration des X-Men et des 4 Fantastiques au sein du « MCU ».

Ce succès, de nombreux studios vont essayer de l’imiter, comme Warner Bros avec le DCEU, l’équivalent cinématographique de l’univers DC ou l’univers connecté des films Godzilla.

Une autre franchise très prisée dans la culture populaire, Star Wars, a été rachetée le 21 décembre 2012 pour 4,05 milliards de dollars. Depuis 2005, la saga semblait terminé, avec La Revanche des Sith semblant être son dernier volet. Mais c’est en 2015 que Disney va débuter une nouvelle trilogie, accompagnée de multiples spin-offs les années suivantes. Le Star Wars à la sauce Disney fera cependant l’objet de nombreuses critiques des fans de la licence pour un manque d’originalité scénaristique.

Mais Disney est surtout connu pour ses classiques dans le cinéma d’animation. De ses débuts en 1937, avec Blanche-Neige et les Sept Nains, à son dernier film d’animation en date, Ralph 2.0, Disney fait l’objet d’une affection quasi générationnelle tant pour sa philosophie « accessible pour toute la famille » que pour les messages et les chansons que ces films cultes transmettent.

 

Le studio le plus puissant d’Hollywood

L’ère des « Big Six » hollywoodiens s’est terminé ce 20 mars dernier. Avec le rachat de 21st Century Fox pour la somme de 52,4 milliards de dollars, Disney représente maintenant 1/4 de l’industrie du cinéma. Possédant, en 2017, 30% de parts de marché, il devient par conséquent le studio le plus puissant d’Hollywood.

Bien sûr, il ne s’agit pas de la première fois que Disney dépense une grosse somme pour acquérir un concurrent direct.

Il avait déjà racheté en 2006 les studios d’animation Pixar pour un total de 7,4 milliards de dollars, puis Marvel Entertainment en 2009 et les franchises Star Wars et Indiana Jones de Lucasfilms en 2012.

Le tout récent Avengers : Endgame a rapporté au Box-Office mondial près de 2,5 milliards de dollars. S’ajoutent aux recettes totales des Studios Marvel, Black Panther, Avengers : Infinity War et Captain Marvel, chacun ayant dépassé le seuil du milliard de dollars au box-office. Au total, les 22 blockbusters du MCU accumulent aujourd’hui près de 20 millions de dollars.

Les sequels et spin-offs de Star Wars produites par Disney sont aussi sources de recettes importantes, avec Le Réveil de la Force et Les Derniers Jedi apportant $936,662,225 et $620,181,382 respectivement. Mais aussi les films d’animations Disney tels que La Reine des Neiges, le plus gros succès du studio d’animation, atteignant $400,738,009.

Disney se base également sur le merchandising et les produits dérivés, qui apportent chaque année à la compagnie environ 30 milliards de dollars par an, chiffre d’affaires qui ne fait d’augmenter.

 

Marginalisation des réalisateurs indépendants et critiques des produits

En France, un autre film rivalise avec Avengers : Endgame. Sorti le 1er mai, à savoir une semaine après le blockbuster de Marvel et Disney, Nous Finirons Ensemble de Guillaume Canet, suite très attendue des Petits Mouchoirs fait mouche durant les premiers jours de sa projection. Malgré le succès d’Avengers, le film dépasse le million d’entrées en cinq jours et approche aujourd’hui les deux millions.

L’attrait pour les blockbusters hollywoodiens n’est pas un secret et a toujours fait partie de l’industrie du cinéma. Mais un indéniable monopole de cet industrie est ressenti quant à la quantité de films à gros budgets produits par Disney ou par affiliation.

Rien que l’année dernière, on peut compter 10 productions sous l’étiquette Disney, avec trois films Marvel (Black Panther, Infinity War, Ant-Man et la Guêpe), un spin-off Star Wars (Solo : A Star Wars Story), un film d’animation (Les Indestructibles 2) et 4 films en live-action. Cet saturation du marché du cinéma pose problème pour certains réalisateurs, comme James Cameron, qui exprime du mépris pour les blockbusters Marvel « les gens vont bientôt se lasser des Avengers » ou Steven Spielberg rejoignant son avis « il y aura un moment où les super-héros emprunteront le même chemin que le western », dénonçant une possible fatigue du genre super-héroïque au cinéma.

Les films Star Wars font aussi l’objet de nombreuses critiques, notamment le scénario conflictuel des Derniers Jedi ou le flop critique et financier de Solo.

Enfin, Disney est aussi largement clabaudé pour ses adaptations en live-action de ses classiques d’animation et les multiples suites à ses franchises (Les Indestructibles 2, Cars 3, Le Monde de Dory, Toy Story 4 etc…).

 

Disney est aujourd’hui considéré comme un empire, tant par sa quasi omniprésence dans les médias et la culture populaire, que par sa puissance économique. Le 12 novembre 2019, il s’apprête à étendre son rayon d’influence en entrant en concurrence avec Netflix, avec la mise en place de son service de streaming : Disney Plus. 

 

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