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Tribune : La mer, dernier front de la transition énergétique, par Karl-Alexandre Pinot et Lola Clarouche

Tribune : La mer, dernier front de la transition énergétique, par Karl-Alexandre Pinot et Lola Clarouche

Publié le 21 août 2025 Mis à jour le 21 août 2025 Environnement
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Tribune : La mer, dernier front de la transition énergétique, par Karl-Alexandre Pinot et Lola Clarouche

La mer, dernier front de la transition énergétique

Le transport maritime est le système sanguin de la mondialisation : plus de 80 % des échanges internationaux transitent par la mer. Pourtant, ce secteur reste l’un des plus en retard dans la transition énergétique. Les navires, alimentés principalement au fioul lourd, représentent environ 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre – soit davantage que l’aviation civile.


Dans un monde qui s’oriente vers la neutralité carbone, laisser le transport maritime à l’écart serait une faute stratégique. L’avenir de la compétitivité économique européenne, mais aussi la survie des écosystèmes marins et côtiers, dépend d’une action décisive et rapide.



Des solutions existent déjà

La transition maritime n’est plus un horizon lointain : elle s’amorce déjà. Plusieurs pistes complémentaires méritent d’être accélérées :


  1. Carburants alternatifs : méthanol vert, ammoniac, hydrogène, biocarburants avancés. Ces filières sont en plein essor, mais nécessitent des investissements massifs pour être viables à grande échelle.
  2. Électrification et hybrides : pour les trajets courts (ferries, cabotage), la propulsion électrique se développe et réduit considérablement l’empreinte carbone.
  3. Optimisation et efficacité : voiles rigides, rotors Flettner, carènes redessinées et intelligence artificielle de navigation permettent déjà de réduire de 15 à 20 % la consommation énergétique.
  4. Infrastructures portuaires vertes : alimentation électrique à quai, hubs de carburants propres, plateformes de recyclage pour navires en fin de vie.


Une ambition politique et industrielle

Cette transition ne pourra pas reposer sur la seule bonne volonté des armateurs. Elle doit s’appuyer sur trois piliers :

Un cadre réglementaire clair et universel : l’Organisation Maritime Internationale (OMI) a fixé l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Mais ces engagements doivent être traduits en normes contraignantes, accompagnées de mécanismes de contrôle crédibles. Un financement structuré : les carburants alternatifs coûtent actuellement deux à trois fois plus cher que le fioul lourd. Sans dispositifs d’incitation (taxe carbone, subventions, mécanismes de compensation), la transition restera marginale. Une diplomatie maritime ambitieuse : l’Europe doit jouer un rôle moteur en fédérant des coalitions internationales, en fixant des standards communs et en intégrant le maritime dans les grands accords énergétiques.


La contribution du Cercle Alliance (l'Alliance)

Au Cercle Alliance, nous sommes convaincus que la transition maritime ne doit pas être vue comme une contrainte, mais comme une opportunité stratégique. C’est une chance pour : réindustrialiser l’Europe autour de la construction navale propre, développer de nouvelles filières énergétiques, créer des emplois qualifiés dans les ports et les territoires littoraux, restaurer l’image d’un secteur souvent perçu comme opaque et polluant.


Le Cercle Alliance veut contribuer à ce débat, en réunissant décideurs publics, industriels et chercheurs, afin de tracer des feuilles de route ambitieuses mais réalistes. Ce fut par ailleurs une des grandes thématiques de notre conversation à l'Alliance avec Thierry Déau, Fondateur et PDG du "Fonds vert" Meridiam.



Karl-Alexandre Pinot avec Thierry Déau


Conclusion : naviguer vers l’avenir

Le transport maritime a été le moteur silencieux de la mondialisation. Il doit désormais devenir l’un des moteurs visibles de la transition énergétique mondiale. L’enjeu n’est pas seulement environnemental, il est aussi économique et géopolitique : la puissance maritime de demain sera celle qui aura su conjuguer prospérité et durabilité.


Il est temps d’agir, avec lucidité, ambition et détermination.


Karl-Alexandre Pinot

Président du Cercle Alliance


Lola Clarouche

Chercheuse en géopolitique

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