3/Précieux : la posture opale
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3/Précieux : la posture opale
Avant-propos
Cette fiction est inspirée de personnes du collectif Open Opale, ainsi que de faits qui se sont réellement passés depuis sa création. Après une journée d'introspection fin 2021 avec Claire, Elias, Nina, et Adrien, les éléments ont été recombinés, mixés avec de la fiction afin de faire sentir comment fonctionne le groupe.
La fiction
Dans un salon confortable, le cercle s’apprête à débuter sur une musique d’ambiance propice à la détente. Deux sujets sont à l’ordre du jour : une tension entre Jean-Michel et Opaline, puis un brainstorming sur la constitution d’une nouvelle offre d’accompagnement.
Opaline et Jean-Michel n’ont pas beaucoup parlé depuis leur entrée dans l’appartement. Pourtant, les deux amis se sont salués d’un hug, plus froid que d’habitude certes, teinté tout de même de reconnaissance de l’autre. Le traditionnel tour d’inclusion peut commencer. Un temps de centrage est apprécié, chacune et chacun le vivant à sa manière : des respirations longues pour certaines personnes, les yeux fermés en option, les jambes en tailleurs ou bien ancrées dans le sol. Ce court état méditatif donne l’élan à quelqu’un de se lancer. « Aujourd’hui, je me sens fatiguée. Je suis heureuse d’être avec vous bien que j’appréhende la résolution de tension, c’est ma première fois, je ne sais pas ce que ça va donner avec des amis. J’ai dit.
— De mon côté, j’ai un peu chaud, continue un grand gaillard. Je suis excité par le moment que nous allons vivre. Les tensions sont des cadeaux. Je sens aussi que nous allons donner naissance à une belle offre, singulière et puissante. »
Un silence s’installe pendant une minute. La prise de parole en pop-corn invite chaque personne à se lancer quand c’est le bon moment pour elle. Un des membres du collectif souvent présent à ce genre de réunion s’élance, il confie qu’il est en colère. Il a réussi à identifier la source de sa frustration qui n’a rien à voir avec ses relations dans le collectif. Il souhaite utiliser cette énergie pour renforcer son engagement. Enfin, Opaline, un peu timide, prend son courage à deux mains : « J’ai peur de ternir nos relations, mais j’ai confiance dans le groupe pour qu’il nous sorte grandi de la situation. C’est bon pour moi ».
— J’avoue être déçu par le comportement d’Opaline. J’ai probablement mes torts. J’ai hâte que l’on passe à autre chose. J’ai dit. »
La résolution de tension peut commencer. Point de processus précis, la pratique se déroule de manière organique, à base d’écoute profonde et de discernement. Chaque personne présente peut jouer le rôle de médiation. Inspirée de la communication non violente, sans dogmatisme, les questions portent en premier lieu sur la clarification des situations à l’origine de la tension. Au moindre jugement, une personne interrompt la discussion pour la recentrer sur les faits ou les ressentis. « En fait, quand tu as dit que je cherchais un consensus dans l’équipe et que ce n’était pas opale, cela m’a mise en colère, confia Opaline à Jean-Michel avec le regard tourné vers le sol.
— Qu’est-ce qui était important pour toi à ce moment-là, interroge une médiatrice.
— Pour moi, je faisais une sollicitation d’avis. Peut-être que j’ai tardé à prendre ma décision. Toujours est-il que j’ai besoin de pouvoir faire des erreurs. Je n’aime pas être fliquée.
— Attention c’est un jugement.
— Désolée, ça m’a échappé. »
Jean-Michel n’a pas pris l’attaque personnellement, il sait que ce jugement parle de la jeune femme, de son expérience de vie et de son rapport au monde. Le protagoniste en profite pour partager ce qui est important pour lui. Favoriser l’émergence d’organisations opales, c’est avant tout incarner la posture. Il lui semblait important de rappeler cette exigence. Malheureusement, il l’a fait maladroitement. De plus, la discussion révèle que son rôle dans l’équipe n’est pas clair pour tout le monde.
Opaline, a besoin de confiance et d’autonomie dans son rôle, Jean-Michel a besoin que la posture soit incarnée pleinement pour que les cordonniers opales soient bien chaussés. La conversation se termine par des excuses sur la forme, par une plus grande clarté des rôles de chacun, mais avant tout par un hug collectif chaleureux. Un tour de parole de clôture permet à chaque personne de témoigner de son état. Dans l’ensemble, l’apaisement est de mise, l’énergie est au rendez-vous pour le brainstorming.
En une heure, après un temps de réflexion individuel, de nombreuses idées sont lancées en pop-corn. Les post-its sur le mur sont regroupés par thématique, une personne inspirée par les discussions dessine, un embryon d’offre prend forme. La prochaine étape sera de faire challenger les idées par l’experte marketing du collectif. Ce ne sera pas pour lancer des fleurs, l’authenticité des feedbacks est la clé pour l’émergence d’un beau projet. Cela est possible dans le collectif, car chaque personne est capable de faire le tri dans les feedbacks, sans prendre la critique personnellement, pour en tirer le meilleur. C’est maintenant l’heure du déjeuner. Un bon repas avec des produits frais du marché est à préparer ensemble.
--- Par Adrien Tardif
Post-face
Cette fiction n'est pas un manuel, simplement une grille de lecture qui illustre en partie les éléments décrits dans le guide sur les contours de la culture. Cette fiction a pour intention d'aider à s'imprégner de l'énergie Open Opale, puis de naviguer au contact des liens déjà existants. C'est également un retour d'expérience sur certaines pratiques Opale.