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Vienne 1880-1938

Vienne 1880-1938

Publié le 4 août 2025 Mis à jour le 4 août 2025 Drame
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Vienne 1880-1938

Ce 9 janvier 2021 à 20 heures débute le couvre-feu.

La fantaisie Lettres de mon sapin fourmille dans ma tête

pour m’aider à traverser cette période de 28 jours.


Sur cette brique repose l’équilibre de la pyramide :

livre costaud, œuvre remarquable, Vienne 1880-1938 sert de socle au sapin.

L’honneur lui revient d’ouvrir le bal.




Les jeunes dansent, valsent sur la musique de Strauss. Froufroutent les crinolines, tourbillonnent les tourtereaux autour des demoiselles, la fête bat son plein. Insouciante, bravant les autorités, la tempête, les menaces, la jeunesse s’amuse, le cœur gonflé d’amour. Recluse dans sa chaumière, la vieillesse, elle, redoute les frasques, les étourderies, la nonchalance.


— Un étranger s’infiltre dans le hall, crie-t-on. Son allure menaçante fait craindre le pire. Et s’il nous attaquait? Rentrons vite à la maison.


De nombreux couples quittent la salle dans un chahut innommable, effrayés, gagnés par la panique.

Quelques irréductibles s’avancent vers le hall, au coude à coude derrière la barricade de leurs exhalations. Le plus entreprenant du groupe lève le bras.


— Mais! je ne vois personne, lance-t-il avec dérision. D’où vient cette idée d’agression? Que la fête continue, éructe-t-il.


Les musiciens restés en poste laissent gémir les cordes des violons, les cymbales tonitruent des sarcasmes aux mauviettes qui se sont éclipsées par la porte arrière.


Pourtant, la ville tremble d’effroi. L’intrus s’immisce, embrigade les esprits, endoctrine le peuple. Sans cœur ni loi, le visiteur sournois, venu d’ailleurs, pulvérise les frontières, enflamme les propos, régente le quotidien de la population transie, alertée sans toutefois saisir l’ampleur du drame à survenir.


Car drame il y aura : des morts, des coupables innocents, des délations durant une nuit horrible – la nuit de Cristal!


Les lamentations des violons contaminent les quartiers désœuvrés, ensanglantent le décor duquel pleut un fracas de vitres cassées. Les cymbales tonnent une cascade d’où s’échappent des copeaux de cristal, une neige aussi tranchante que la haine, plus coupante que le mépris, et malgré tout, lumineuse comme une nuit étoilée.


Les violons expirent, les cymbales agonisent, les demoiselles pleurent les prétendants déportés, la guerre frappe.


Accompagnée par Histoires sans paroles d’Harmonium symphonique, j’apprivoise le couvre-feu, je vibre au diapason d’une population spoliée, bafouée, meurtrie dans son corps et dans son âme, brûlée vive sur le bûcher de l’intolérance meurtrière.


Puisse ce couvre-feu allumer la conscience d’un vivre-ensemble compatissant, à l’écoute de l’Autre. Recréer un plancher sur lequel valser au rythme de la connivence et de l’altruisme.


Véronique Morel 2021, texte et photo

Vienne 1880-1938, L'apocalypse joyeuse, sous la direction de Jean Clair


Texte publié sur mon blogue littéraire le 9 janvier 2021


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