Zora — Un Conte Cruel
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Zora — Un Conte Cruel
Tout est dit dans le titre, ce roman nous plonge dans une cruauté absolue tout en demeurant dans une ambiance de conte féérique. Ayant remporté le prix Robert-Cliche récompensant tous les ans le meilleur premier roman de l’année, le livre écrit par Philippe Arseneault a paru aux éditions Hexagone en juin 2014.
J’ai d’abord été attirée par ce livre dû au titre. Zorra étant la traduction espagnole de renarde et cet animal étant mon animal fétiche. Toutefois, il n’y a rien de lié au mignon animal qu’est le renard dans cette histoire. Zora, un conte cruel nous raconte la vie et la destinée de Zora Marjanna Lavenko, dont les parents mourront peu de temps après sa naissance et qui sera adoptée par Seppo, un tripier répugnant propriétaire de l’auberge de l’Ours qui pète. La première partie de l’histoire se déroule dans ce lieu macabre où se réunissent les déchets de la société; avorteurs, violeurs et saoulons. L’auberge se trouve dans la terrifiante forêt des Fredouilles, au nord de la Finlande.
Attention, âmes sensibles
Le roman est marqué par sa qualité linguistique. Arborant des termes nous situant dans l’époque et dans l’univers où prend place l’action, un langage sonnant ancien est utilisé pour décrire avec détails des éléments cruels qui nous dégoute et nous terrifie. Il ne faut vraiment pas avoir l’âme sensible pour lire cet œuvre, car autant des mets nous sont décrits si précisément qu’on s’imagine pouvoir les goûter – la cuisine de Seppo laisse à désirer, lui utilisant trippes et toutes parties d’animaux sans égard – autant des actes cruels sont commis et l’on peut s’imaginer en être les victimes dû au style d’écriture.
Ce livre ne fait pas l’unanimité
Les critiques du livre sont mitigées. L’un des principaux reproches est qu’usuellement, un conte porte une morale finale et que celle-ci serait manquante dans le roman. En effet, la fin de l’histoire ne nous porte peut-être pas une morale claire, mais je pense que l’ensemble des événements peut nous amener à nous questionner sur l’humanité. Les personnages étant des êtres reclus de la société, ils agissent sans respect pour les autres, individualistes et cruels, traitant les autres (particulièrement des femmes), comme des animaux ou comme de simples poupées, des bouts de viandes.
Si cruel!
La cruauté qui est pratiquée, mais décrite comme réalité est choquante. Cracher sur un bébé naissant, violer à répétition une femme et la garder comme esclave, kidnapper ou enchaîner êtres humains en ne les nourrissant qu’à peine, les laissant s’uriner et se déféquer dessus… ne sont que quelques exemples d’éléments décrits avec détails comme faisant partie de la réalité. Nous pouvons facilement nous imaginer qu’il fut un temps dans l’Histoire ou de tels actes auraient pu être réalisés – et même de nos jours, dans des pays du tiers-monde. Cela n’a beau n’être qu’un conte, de la fiction, s’imaginer que ou se questionner si de telles pratiques puisse ou on put être réalité, nous fait ressentir un dégoût temporaire en l’humanité en lisant le roman.
Heureusement, la personnage principale, Zora, est forte et ne connaissant rien d’autre de la vie, elle ne semble pas réaliser la douleur de son existence. Elle passe au travers de diverses aventure et nous rappelle que dans l’adversité, plongés dans le mal, l’on peut toujours foncer et trouver une façon de croître.