Ca y est, maintenant que j’ai capté votre temps de cerveau disponible, nous allons ensemble essayer de l’utiliser à bon escient.

Je vous rassure Brigitte n’est pas en colère envers son mari quand bien même toute relation conjugale emmène son lot de frustration. Mais ce n’est pas pour cette raison que je vous ai attiré dans mes filets.

Notre temps de cerveau n’a jamais été aussi élevé que depuis la naissance de la robotisation et de l’automatisation. Grâce à notre capacité intellectuelle, nous avons mise en place des technologies capables d’effectuer des tâches qui étaient jusqu’alors pénibles à l’Homme. Formidable pour certains ! Horrifique pour d’autres !

La robotisation, ça fait peur ? Oui l’inconnu pourrait effectivement effrayer et cette crainte remonte à nos ancêtres. Le dessin animé Croods met ce phénomène en lumière pour les enfants ; encore faut-il être en capacité de le décrypter lorsque l’on a seulement 6 ans. Dans cette animation, nous retrouvons un père horrifié par l’environnement extérieur de sa grotte n’autorisant aucun membre de sa famille à s’y éloigner. C’est lorsque sa fille ainée décide de braver les interdits (et oui, quand on est enfant, braver les interdits c’est excitant) que son père se ravise et se rend à l’évidence que l’inconnu est certe effrayant mais le bénéfice que l’on peut y en tirer est si merveilleux. Euh… Je vous arrête un peu, on parle bien d’un dessin animé.

N’est-il pas favorable d’automatiser des tâches à faible valeur ajoutée et pénible physiquement pour l’Homme ? En réponse à cette question, on me répondra certainement : « non, cela va entraîner du chômage. » ; « non, les machines vont prendre le dessus sur l’Homme… ». Ce genre de discours est-il dû à une peur enfouie en nous ? A cette peur de l’inconnu ? Ou à une prise de position politique ?

J’aurais tendance à dire à un peu de tout. Je pense effectivement que certains emplois seront emmenés à disparaître mais pour laisser place à d’autres bien plus intéressants intellectuellement. On pourrait également imaginer un monde avec moins de temps de travail et plus de temps libéré du cerveau. N’est-ce pas formidable ? Nous travaillions 2 fois plus au 19eme siècle, avons-nous mathématiquement perdu de moitié notre salaire? La réponse est négative, un ajustement c’est effectué et nous avons gagné en temps de cerveau disponible.

Que faire de ce temps mental libéré ? Qu’en faisons-nous ? J’ai déjà entendu des gens me dirent « j’aime regarder la télé-réalité après le travail; cela me détend et je ne pense plus à rien » ou encore « j’adore regarder Netflix ; j’me suis fait les 3 saisons de la casa de papel». Rassurons-nous, ce n’est pas une généralité, d’autres vont préférer le sport ou utiliser leur temps pour une cause qu’ils défendent. Mais la question est : utilisons-nous efficacement notre temps libéré ? Lorsque l’on regarde les nouvelles générations qui ne vouent leur attention que pour les réseaux sociaux ou se prennent pour des top-modèles sur leur compte Instragram, ne serait-il pas plus judicieux d’ouvrir un livre et de s'instruire ? Les micro-célébrités, les cam-girls ont vu le jour et les adolescents y ont mis les 2 pieds dedans. Sauront-t-ils s'en sortir ?

Nous passons énormément de notre temps devant nos écrans de smartphone, captés par une notification, une pop-up. Combien de fois avons-nous croisé ces articles qui n’ont que pour unique objectif que de vous faire cliquer dessus par curiosité et qui finalement comportait un contenu vide de sens? Lorsque je vous disais que Brigitte était en colère contre Manu, votre curiosité n’a su vous résister et vous avez cliqué. Savoir ce qu’il se cache dans la vie privée d’un Président, cela peut effectivement attirer notre attention. On appelle cela l’effet cocktail. Internet est bourré de ces effets féériques et nous pollue notre temps de cerveau libéré. En avoir conscience est un premier pas pour lutter contre cet apocalypse cognitive.

J’aime à penser que Jean Perrin (1870-1942) est toujours dans le coup lorsqu'il disait : « les Hommes libérés par la science vivront joyeux et sains, développés jusqu’aux limites de ce que peut donner leur cerveau ».