Chapitre 2 : Des vacances précipitées
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Chapitre 2 : Des vacances précipitées
Image par Rick Brown de Pixabay
Pendant que je galérais sur cette affreuse page blanche, j’entendais mes parents qui montaient le ton dans le salon. Je n’avais aucune idée des raisons qui les poussaient à se hurler dessus, et je m’en fichais, mais il était clair que cela ne m’aidait pas.
C’est là que je me suis interrogé sur l’environnement de travail d’un écrivain. Où ? Quand ? Comment planchait-il sur ses manuscrits ? Était-il au calme ? Ou était-il isolé du monde, un chat posé sur ses genoux, manifestant son plaisir de recevoir une caresse ? Ou avait-il, tout simplement, mis une musique douce en fond, sans paroles, pour ne pas perturber ou influencer sa plume ? Écrivait-il dans un bureau ou en pleine nature ?
Et voilà que le syndrome de la page blanche me posait finalement plus de problèmes que je n’aurais pu le penser. J’en étais à me demander si je ne devais finalement pas me contenter de lire. C’était bien plus simple. Pas de prise de tête. Aucun scénario à rechercher. Aucun dilemme sur une quelconque intrigue. Et surtout, aucune introduction à chercher pendant des heures et aucune phrase d’incipit à trouver pour attirer le lecteur. Devenir écrivain se révélait être bien plus difficile que je ne le croyais.
En me levant pour boire à ma bouteille d’eau, je pris conscience que mes parents semblaient s’être subitement calmés. Plus d’injures. Plus de menaces. Plus de portes qui claquent. À première vue, cela aurait pu être rassurant, mais il faut manifestement craindre le silence. Il cache des faits bien plus graves. Vous savez ? Le calme avant la tempête.
Ne souhaitant pas savoir ce que je découvrirais dans le salon, ayant peur que cela se soit fini en bain de sang, j’avais décidé de rester dans ma chambre. Je ne voulais pas être une fois de plus mêlé à leur conflit continuel. Je subissais déjà bien assez au quotidien. Après tout, ils étaient adultes, comme ils aimaient si bien le dire. C’était à eux de gérer.
Mais quand nous souhaitons la tranquillité, que se produit-il en général ? Exactement tout le contraire, nous sommes bien d’accord. Juste quelques minutes après cette courte pause, même pas le temps d’une pub sur les chaînes publiques, que ma mère rentrait en trombe dans ma chambre en hurlant, me faisant sursauter au point d’en tomber de ma chaise.
— Demain, on part ! Que toi et moi ! Puisque MONSIEUR ton papa ne veut pas ! À cause de son boulot, comme toujours. Tss. Prépare tes valises, on part demain. Tôt dans la matinée.
Et elle sortit aussi vite qu’elle venait d’entrer, en claquant bien évidemment la porte. C’était sûrement pour le coup de théâtre.
Nous allions donc partir en vacances. Une grande première. Jamais nous n’avions pu le faire à cause de mon père qui était toujours débordé par le travail. Mais où avait-elle prévu que nous les passions ?
Jackie H il y a 3 mois
Eh oui, pas si simple d'être écrivain. On a en tête une ou plusieurs scène(s) au beau milieu de l'histoire. Mais tout ça, ça part d'où ? Ça a commencé comment ? Et puis, comment ça va finir ? Bon on peut bien suivre un fil d'histoire depuis le milieu jusqu'à la fin, à la rigueur - mais le début ? On ne peut tout de même pas commencer son récit en plein mitan de l'histoire, si ? Même si on commence "in media res", il faudra tout de même bien à un moment donné se préoccuper de savoir d'où on vient.. parce qu'après tout, c'est ça qui donne son sens à toute l'histoire... Ah, tous ces dilemmes qui me rappellent tant de souvenirs de jeunesse (et même plus tard d'ailleurs...)
Écrire une œuvre de fiction, c'est tout un art 🙂
Snakecroqueur il y a 3 mois
Je profite d'écrire cette "fiction" de l'été pour donner un avant gout de ce que pourrait ressentir un écrivain novice : le coup de la page blanche par exemple ^^.
J'ai pas eu ce problème d'ailleurs, mais celui d'écrire une bonne intro avec une phrase qui marque, oui. Chaque métier à ces difficultés, je pense que celui d'écrivain est à la fois d'exprimer et représenter son univers, tout en pensant que le lecteur doit avoir envie de le lire.