Jour 4, après-midi (Shibuya, Aïkikai)
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Jour 4, après-midi (Shibuya, Aïkikai)
Vendredi 31 Mars, après-midi du 4ème jour, 288h restantes
On continue notre route au sud du parc de Shinjuku, puis on prend une ligne JR vers Shibuya. Depuis les baies vitrées de la station, on a vue sur le passage piéton le plus célèbre de Tokyo, voire du monde connu. Juste en bas, dans la rue, les gens font la queue pour se prendre en photo avec la statue de Hachiko (Vous savez qui est Hachiko ? C'est un petit chien très célèbre. Comme beaucoup d'animaux célèbres, il est célèbre parce que lire son histoire peut suffire à vous déclencher une dépression. Du coup, je ne vais pas vous la raconter.)
Le passage piéton le plus célèbre de Tokyo, voire du monde connu.
Shibuya, c'est le gros bordel, encore plus Japon-cliché que Shinjuku. Ici, les magasins de vêtements et les salles de jeu sont pléthore. On marche dans des artères très piétones, au milieu d'écrans géants et de hauts-parleurs qui animent les rues de chansons qu'on dirait tout droit sorties d'OST d'anime.
Dans le même bâtiment que le Starbuck qui surplombe le carrefour, au sous-sol, il y a un chouette magasin de manga. J'exauce une ligne de ma liste de souhaits : m'acheter des tomes de Hunter X Hunter en VO. J'en choisis deux, dans l'arc York Shin City, avec la Brigade fantôme. Je ne saurai pas les lire (en tout cas pas tout de suite) mais c'est trop la classe. Ma manière de prononcer "Hunter X Hunter" est, j'apprends, incompréhensible pour un Japonais natif, la dame à qui je demande où les trouver est obligée de me donner un papier pour écrire le titre. Quand on ressort du magasin, il pleut un peu, alors on décide de remonter à l'étage de la gare pour photographier le carrefour sous la pluie. Pour cela, on doit d'abord le retraverser nous-mêmes. Les parapluies apportent un côté ludique, car il faut être bon en esquive.
C'est dans le magasin de manga sous le Starbuck que je déniche les tomes de mon arc préféré de Hunter X Hunter.
Nos photos faites, on retourne au magasin Bic Camera, à Shinjuku. Guillaume s'est décidé sur quelques achats envisagés l'avant-veille. Sa commande en mains, il demande si elle peut être livrée à notre dernier hôtel, dans onze jours. Sur le principe, ça ne pose pas de problème, sauf que l'adresse de l'hôtel est, paraît-il, anormale. "Il manque des détails." Finalement, comme les employés n'arrivent pas à joindre l'hôtel, ils acceptent de garder notre panier pendant tout ce temps.
Il est à présent 16h, on a bien envie de boire un café (On a beau être en vacances, on reste des devs, faut pas déconner avec le café), mais ça se révèle extraordinairement compliqué. Tous les cafés sont soient pleins, soient hors de prix car ils vendent de drôles de pâtisseries alambiquées. Des gens ont même l'air de réserver une table pour plus tard. On tourne assez longtemps avant de réussir à se poser dans un pâtissier du métro. Derrière moi, un jeune est en train de passer un entretien d'embauche. C'est complètement l'angoisse. L'homme en face de lui, aussi joyeux qu'un croque-mort en service, coche des cases sur une feuille de papier quand il répond à ses questions. Il y a pas à dire, en France et Japon, on n'a vraiment pas la même vision du respect.
On monte à la tour nord de la mairie. De là-haut, on voit vraiment le coeur de Tokyo. Malgré la pluie, le panorama reste sympa. Dans la boutique de la tour, ils vendent de tout, même des peluches Pokémon, on ne voit pas trop ce que ça vient faire là. Bien que la vue soit intéressante pour les tests photos, je presse un peu Guillaume pour qu'on ne s'éternise pas. Je ne veux pas être en retard au cours de l'Aïkikai.
Un grand souterrain relie la mairie à Shinjuku. On prend une ligne JR, mais ma petite carte du guide du routard nous a un peu perdus. On n'est pas du tout sur la station qu'on voulait. On galère un moment dans le dédale de Shinjuku, et le réseau tokyoïte commence à nous gonfler. On décide de lui dire "merde" et de finir notre trajet à pied. On découvre des rues discrètes qui relient entre elles les artères plus importantes. Elles sont fréquentées par un nombre raisonnable de passants, et on passe devant quelques restaurants invisibles depuis les grands axes.
Finalement, on arrive à l'Aïkikai un poil en avance. La dame à l'entrée me fait noter mon nom sur un cahier, et nous rangeons nos chaussures dans un casier vide. J'ai planifié cette plage horraire car le cours est donné par le doshu, je suis curieuse de voir ce que ça vaut. Comme on n'est pas pressés, je demande à la dame si c'est possible d'avoir une licence de l'Aïkikai. Elle m'annonce 8600 yens. Je lui dis que je m'occuperai de ça une autre fois. On se rend au deuxième étage, où les pratiquants ont commencé à investir le dojo bien avant le début du cours. Ils s'échauffent et travaillent un peu, puis se mettent tous en ligne lorsque l'heure approche. Quand le doshu pénètre à son tour dans la salle, je compte une soixantaine de personnes sur les tatamis blancs. Nous sommes trois visiteurs à rester simples spectateurs depuis le plancher.
C'est marrant à voir une fois, mais c'est pas fou. Comme les pratiquants sont trop nombreux, ils sont très vigilants sur ce qui les entoure. Les techniques doivent rester ramassées. Sur des mouvements où on avance looooooooin à l'Aïki3, eux passent derrière, afin que la technique reste dans le même tapis. Les mouvements sont parfois coupés et les chutes avant se transforment en mini roulés-boulés sur le dos. Le doshu se déplace au milieu de ce joyeux bordel et montre les mouvements à ses élèves. Il ne s'occupe pas trop des étrangers qu'il ne connaît pas. Il montre Iriminage, Ikkyo, deux formes de Nikyo dont une à genoux, puis Sankyo et Yonkyo. Quand il montre une technique, il ne l'explique pas, les pratiquants doivent se débrouiller pour suivre. Devant nous, un Japonais d'une soixantaine d'années travaille avec un Américain débutant, qui a loué un gi jaunâtre le temps du cours. C'est intéressant de voir de quelle manière il le place et lui fait comprendre des trucs sans lui parler. Il est patient, mais on sent que l'Américain doit parfois lui faire mal, la faute à son manque d'expérience combiné à sa corpulence. Du coup, sur Nikyo, papi se défoule un peu. Pour terminer, le doshu montre cet échauffement qu'on fait assez souvent chez nous, celui que j'appelle le "bol de soupe", où on monte les mains puis on fait basculer le partenaire. Enfin, il montre un étirement dos à dos, qu'on ne fait quasiment jamais, puis le cours s'achève. On entend beaucoup de français dans la salle.
Après tout ça, on a un peu faim, et surtout assez froid. Il faut dire que dans la salle, quand on ne travaille pas, on se les gèle : ils laissent les fenêtres ouvertes. Résultat, on veut manger chaud. On atterrit au Burger King de Akihabara, parce que merde, un gros burger, des frites et des nuggets, ça fait du bien. Cela dit, on reste quand même dans l'expérimentation en choisissant une sauce "moutarde honey", donc avec du miel. Je m'attends au pire, mais le mélange passe étrangement bien. Ensuite, on reprend la ligne Yamanote pour se rapprocher de notre hôtel. Sur le quai, on croise un Japonais bourré. Ici, pas de différence culturelle notable, c'est juste un mec qui marche pas droit.