Gangrénothérapie
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Gangrénothérapie
Texte écrit il y a cinq ans, à l'entre deux tours des élections présidentielles
En 1975, dans sa chanson “Hexagone”, Renaud a écrit : “Le fascisme c’est la gangrène, de Santiago jusqu’à Paris »
Depuis deux ans, le général Pinochet imposait sa dictature, à grands coups d’exactions et de tortures.
J’avais 14 ans. On compatissait avec le peuple chilien. On savait que des groupuscules d’extrême droite tentaient de se faire entendre en France, à coups de ratonnades et de saluts nazis. Ces groupuscules, même s’ils attisaient ma haine (je suis désolé, je n’ai pas la grandeur d’âme de l’ami de Xavier Jugelé), nous paraissaient peu influents dans notre vie politique.
Et puis, en moins de quarante ans, tout a changé : la gangrène a progressé…
D’après le manuel moderne des castors juniors (c’est-à-dire Internet), il y a deux thérapies possibles :
- Retirer chirurgicalement tout le tissu nécrosé
- Rétablir la circulation (sanguine)
Pour ce qui est de la première option, se séparer d’environ un quart de la population de notre pays est une solution difficilement envisageable… Ceci dit, on pourrait s’attaquer directement au centre névralgique de ladite gangrène. C’est quand même contre mes principes consistant à refuser la violence. Et puis, comme le disait Philippe Val il y a quelques années : « On ne fusille pas des fantasmes ».
La deuxième option est quand même plus adaptée à la situation.
Mais surtout, n’oublions pas (j’exclus l’hypothèse du pire) que le compte à rebours va commencer le 7 mai : on aura cinq ans pour guérir. Et cinq ans, c’est vite passé… D’autant plus qu’il y a fort à parier que l’élixir du Docteur Macron risque d’être aussi efficace sur la gangrène que de la cortisone sur une primo infection herpétique (Carole et Jules, vous savez à quoi je fais allusion…).
Alors, c’est l’impasse ? L’irrémédiable va-t-il se produire ? C’est à nous d’en décider. Je n’ai pas de solution à l’heure actuelle, mais il est peut-être un peu temps qu’on se bouge les fesses, et ceci quelle que soit la génération à laquelle on appartient. Je suis conscient que, par mon insouciance, je porte une part de responsabilité vis-à-vis de la situation actuelle. Mais n’oublions pas que l’avenir appartient en tout premier lieu à ceux qui sont plus jeunes que nous : aidons-les, travaillons ensemble, et ne baissons pas les bras.
Ça va commencer par une chanson.
J’aime beaucoup cette version, qui me permet d’envoyer d’amicales bises à mes ami(e)s et cousin(e)s belges :
https://www.youtube.com/watch?v=F9mbv_ZFWSU
Version complète et plus rythmée :
https://www.youtube.com/watch?v=2aRakmBRukQ
Bien à vous.
Tunis, 25 avril 2017
PS : On trouve aussi, dans « Hexagone » :
La France est un pays de flics
À tous les coins de rue y en a cent
Pour faire régner l’ordre public
Ils assassinent impunément
Malheureusement, l’histoire lui a donné raison :
1977 : Vital Michalon
1986 : Malik Oussekine
2014 : Rémi Fraisse
La démocratie s’efface vite derrière la raison d’état. Trop vite…