

Le martin-prêcheur
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Le martin-prêcheur
Assis là au bord de l’étang,
J’aspire à ce que s’arrête le temps.
La poitrine tellement compressée,
Que je n’arrive plus à respirer.
Je regarde la surface des flots,
Muet, je suis à court de mots.
Je sens la singularité qui s’emballe en mon sein,
Le vortex qui broie tout, comme un trou noir humain.
La pression intérieure est dévastatrice,
L’anomalie perverse se veut conspiratrice :
Elle me recroqueville, me compacte, j’en deviens pierre,
Dans cette eau marâtre, je pourrais couler... la surface comme bière.
La compression brise tous mes os comme des brindilles ridicules,
L’implosion ravage chaque organe, chaque tissu, chaque molécule,
Un acide puissant me ronge de l’intérieur, ne laissant qu’un bouillon chaud,
Une lave en fusion qui jaillit par chaque pore de ma peau.
Pourtant, la douleur de mon être qui, dans cette intensité se pâme,
N’est rien en comparaison des affres de souffrance de mon âme.
Si mon agonie est un puits sans fond,
L’étang, lui, n’est pas si profond.
Amalgame morbide où se faufilent les idées noires,
Sombres berges d’où je vois mon reflet comme un miroir.
Personne ici n’a envie de mourir,
J’ai juste besoin d’arrêter de souffrir.
« Tes pensées sont bien obscures, ami humain ».
Je lève la tête et reconnais un martin.
« Regarde comme je brille de saphir et d’ambre ».
Il est à l’affût et je n’ose plus bouger un membre.
« De toi à moi, qui vis pourtant dans un trou : »,
Je sens lentement repartir les battements de mon pouls.
« Émerveille-toi simplement chaque jour de ce qui est beau ! ».
Il s’envole en myriades de scintillements bleutés, emportant mon fardeau.
Quand le poids du monde m’écrase sous l’eau,
Un oiseau bleu parle plus vrai que les mots.
Il me dit sans fioriture, sans bruit, sans détour :
« La beauté existe, même aux jours les plus lourds. »

