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J'ai toujours clamé que le destin n'est qu'un jeu... Joseph Brodsky

J'ai toujours clamé que le destin n'est qu'un jeu... Joseph Brodsky

Publicado el 24, nov, 2025 Actualizado 24, nov, 2025 Poetry and Songs
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J'ai toujours clamé que le destin n'est qu'un jeu... Joseph Brodsky

Photo credit: Bengt Jangfeldt.


Je suis ravi de partager avec vous l'aboutissement de mon dernier exercice de traduction poétique : une adaptation du poème poignant de Joseph Brodsky (Prix Nobel 1987), "J'ai toujours clamé que le destin n'est qu'un jeu... " (1971).


Dans mon travail précédent sur Brodsky, ma quête principale était d'assurer une fidélité maximale à la structure sémantique et au sens de l'original.

Cependant, pour cette œuvre, j'ai choisi une approche différente : celle de la sonorité.

— — —


J'ai toujours clamé que le destin n'est qu'un jeu...

(Я всегда твердил, что судьба – игра...)

Joseph Brodsky

À L. V. Lifshits (1971)


J'ai toujours dit que le destin,

ça n'est qu'un jeu d'hasard.

Pourquoi la carcasse,

s'il nous reste encore le caviar.


Le Gothique, en tant qu'école,

finira par tout régner,

Car il est l'ivresse pure,

sans jamais avoir à piquer.


Je suis assis près du verre.

Dehors l'arbre tremble, l'asine.

J'ai aimé peu d'êtres.

Mais j'ai aimé fort, sincère.


J'ai vu la forêt comme

simple fragment du billon.

Pourquoi toute la femme,

quand on tient la ligne du genou.


Fatigué de cette poussière

que ce siècle a fait monter,

l'œil russe se repose sur

l'aiguille de l'Estonien pointé.


Je suis assis près du verre.

J'ai fini ma vaisselle.

J'ai été bien ici,

mais ce bien n'est plus,

c'est la fin du bonheur.


J'écrivais que la lampe

détient l'effroi du simple plancher.

Que l'amour, acte nu,

ne s'encombre d'aucun verbe.


Euclide ne sut pas :

en rejoignant le cône

dans sa course,

La chose trouve, non le néant,

mais le Chronos qui la pousse.


Je suis assis près du verre.

Ma jeunesse me revient.

Je ris parfois, je crache d'autres fois,

pour que l'aigreur se perde.

J'ai dit que la feuille est ce qui

détruit le bourgeon.


Et que la semence,

tombée sur une terre

de mensonges,

ne poussera jamais ; que le pré,

la simple clairière,

sont l'exemple d'une solitude

que la Nature même offre.


Je suis assis près du verre,

mes genoux entre mes bras,

En compagnie de mon ombre,

cette masse qui s'étale.


Mon chant n'avait pas de motif,

il n'avait pas d'air facile,

mais ainsi,

on ne le chante pas en chœur.


C'est peu subtil,

comme récompense à ces

mots que je jette aux quatre vents,

qu'aucune jambe ne repose

sur mes épaules un instant.


Je suis assis près du verre,

dans le noir, le train des ombres,

la mer gronde,

un roulement qui

casse l'onde du store.


Citoyen d'une ère secondaire,

je le clame haut et clair :

je mets mes pensées nobles au

rayon des produits déclassés,


et aux jours qui s'avancent,

je les offre en témoignage pur,

comme l'expérience d'un homme

qui lutta contre l'asphyxie.


Je suis assis dans le noir.

Et ce noir-là n'est pas pire,

dans cette pièce,

que l'obscurité qui guette au dehors.


---

En Russe:


Я всегда твердил, что судьба – игра...

Л.В. Лифшицу (1971)



Я всегда твердил, что судьба – игра.

Что зачем нам рыба, раз есть икра.

Что готический стиль победит, как школа,

как способность торчать, избежав укола.

Я сижу у окна. За окном осина.

Я любил немногих. Однако – сильно.


Я считал, что лес – только часть полена.

Что зачем вся дева, если есть колено.

Что, устав от поднятой веком пыли,

русский глаз отдохнёт на эстонском шпиле.

Я сижу у окна. Я помыл посуду.

Я был счастлив здесь, и уже не буду.


Я писал, что в лампочке – ужас пола.

Что любовь, как акт, лишина глагола.

Что не знал Эвклид, что сходя на конус,

вещь обретает не ноль, но Хронос.

Я сижу у окна. Вспоминаю юность.

Улыбнусь порою, порой отплюнусь.


Я сказал, что лист разрушает почку.

И что семя, упавши в дурную почву,

не дает побега; что луг с поляной

есть пример рукоблудья, в Природе данный.

Я сижу у окна, обхватив колени,

в обществе собственной грузной тени.


Моя песня была лишина мотива,

но зато её хором не спеть. Не диво,

что в награду мне за такие речи

своих ног никто не кладёт на плечи.

Я сижу в темноте; как скорый,

море гремит за волнистой шторой.


Гражданин второсортной эпохи, гордо

признаю я товаром второго сорта

свои лучшие мысли, и дням грядущим

я дарю их, как опыт борьбы с удушьем.

Я сижу в темноте. И она не хуже

в комнате, чем темнота снаружи.

---


Poème de Joseph Brodsky -

Traduit et adapté du russe par David Chkhaidze


Source : Œuvres de Joseph Brodsky. Fondation Pouchkine. Saint-Pétersbourg, 1992.



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