Chapitre 16 - POV Lia
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Chapitre 16 - POV Lia
J’avais cessé de compter les jours depuis que j’avais réussi à parler à Askaï. Je n’en avais plus la force. J’avais perdu tout espoir. Je n’avais pas pu lui dire tout ce que j’avais découvert sur le lieu où j’étais retenue captive, mais c’était sans importance. Même si par chance, il localisait ma cellule, jamais il ne me trouverait. Vlad y avait veillé. Il m’avait une nouvelle fois droguée pour me déplacer plus facilement. Il l’avait fait exprès.
J’avais été emmenée dans une petite pièce basse de plafond dépourvue de fenêtre, qui empestait la mort. Je ressentais les âmes perdues avec lesquelles je cohabitai maintenant depuis des jours, peut-être même des semaines. Allongée sur le sol froid et sale.
Personne ne m’avait rendu visite ici. La dernière présence vivante était une sorcière, une femme âgée aux longs cheveux argentés tirés dans une queue de cheval haute. Ces traits étaient sévères et fermés et sa voix aigüe et insupportable. C’était à elle que je devais mon blackout et cette migraine lancinante. J’ignorais quel poison elle m’avait injecté dans les veines, mais elle s’était vantée de m’avoir rendu si faible que même ma louve refusait de me venir en aide. Puis elle avait posé une main sur mon ventre tout en psalmodiant une incantation dans une langue ancienne. Une lueur verte et une chaleur réconfortante avaient alors envahi mon abdomen. Je n’avais rien pu faire. Je m’étais simplement effondrée à son contact. Et juste avant de m’évanouir, j’avais entendu ses paroles vides de sens qui me hantaient depuis :
— Il grandira sans encombre, peu importe ce que vous deviendrez. Et il fera un excellent Alpha Suprême. J’y veillerai…
Ses mots me poursuivaient constamment, de jour comme de nuit, ainsi que son sourire déconcertant et l'éclat pernicieux de ses yeux noirs, alors que je n’avais rien pour me distraire. Pas une seule fenêtre pour laisser entrer les rayons du soleil ou de la lune. Aucune issue pour m'évader, même quelques heures, de cette réalité intolérable. L'atmosphère était oppressante et moite. Cependant, j'étais comme engourdie. Mon corps frissonnait sous l'effet du froid et de la fatigue.
Cela faisait plusieurs jours, voire des semaines, que je n’avais pas mangé. Un simple filet d’eau, tombant du plafond éventré, était mon unique source de survie. J'avais tenu bon le plus longtemps possible, mais je refusais de mourir ici. J’étais donc contraint de mettre de côté ma fierté ; à genoux, je posais mes lèvres gercées sur le sol pour aspirer l’eau stagnante. Mes forces me quittaient progressivement, mes muscles disparaissaient, donnant à mon corps une allure squelettique. Seul mon ventre gonflait. La petite bosse ne laissait plus place aux doutes quant à ma grossesse.
Des sanglots étouffés secouaient mes épaules. Mes yeux, ayant trop pleuré, étaient désormais secs, et ma gorge, endolorie par mes cris, me faisait mal. Les heures suivant mon arrivée, je m’étais acharnée sur la porte à coups de poing, de pied et d’épaule, mais cela n’avait fait que me blesser. Mes articulations étaient éraflées et couvertes de sang séché, mes bras et mes jambes ornés d'hématomes.
J’étais vraiment dans un piteux état, mais ce n’était pas ce qui me tracassait le plus. Je n'avais aucune idée de la raison de ma présence ici ni pourquoi Vlad ne s'était pas encore manifesté. Cependant, ce qui était certain c’était que je ne pouvais pas compter sur Askaï pour me retrouver. Pas alors que je l’avais envoyé sur une fausse piste. Déesse… Quelle idiote je faisais ! L’espoir de le revoir un jour était nul. Le lien entre nous vibrait encore, mais il s’affaiblissait progressivement. Par moment, je pouvais ressentir sa rage et son désespoir, mais depuis quelques heures il semblait silencieux. Presque inexistant. Avais-je conduit Askaï dans un piège ? Était-il au cœur d’une guerre ? En danger ? Je devrais m’inquiéter pour mon propre sort et pourtant j’étais bien plus tourmenter par la crainte qu’il soit blessé ou tuer.
— Je dois me battre, soufflai-je en me redressant contre le mur. Pour toi, mon bébé, et pour ton père…
Animée par une colère dévorante et une irrésistible soif de vivre, je scrutais cette minuscule pièce obscure à la recherche d’un objet qui pourrait m’aider. N’importe quoi capable de me donner l’avantage. N’importe quoi pour survivre et fuir cet endroit. Je palpais les parois rugueuses, inspectant chaque pierre, chaque interstice jusqu’à ce que la pulpe de mes doigts saigne et que mes jambes se mettent à trembler sous l’effort. Mais je ne cédai pas. Je serrai les dents, ravalant la douleur et la fatigue qui s’accumulaient. Et, alors que la seule lueur qui persistait vainement s’éteignait en moi, un éclat froid et lisse s’enfonça dans mes chairs meurtries.
À l’aide de mes ongles cassés et ensanglantés, je me mis à creuser autour de l’objet pour le sortir de son écrin de terre et de ciment. Après d’interminables minutes, je parvins finalement à extraire un morceau de métal d’environ dix centimètres, épais, solide et aiguisé. Pour la première depuis ma capture, une faible joie m'envahit. J'avais enfin mis la main sur un outil. Plus que ça, sur une arme ! Peut-être pourrait-elle m'aider à ouvrir la serrure de ma cellule, ou à blesser quiconque oserait s'approcher de moi. Une chose était certaine : la défaite n'était pas une option. Ni la mort.
Serrant la lame dans ma main, je me recroquevillai contre le mur faisant face à la porte et m’accordais un bref moment de repos avant d’entamer mon combat pour recouvrer ma liberté.
Texte de L. S. Martins (30 minutes chrono, sans relecture).
Image par Billy11 de Pixabay : Pierre Mur Texture De - Photo gratuite sur Pixabay