Problèmes sans solutions.
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Problèmes sans solutions.
Avant 1968 , lors de mes études en mathématiques et techniques, un problème ne devait avoir qu’une solution. Nous recherchions alors la ou les causes du probleme et la solution s’imposait à tous. Nous pensions les problèmes en mode convergeant. Il était de bon ton d’affirmer que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Vinrent ensuite des modèles plus sophistiqués importés du Japon où les causes des problèmes étaient multifactorielles et les solutions divergentes. La méthode des 5 M en fut la plus fameuse illustration. Les causes étaient classées en cinq catégories représentées en arête de poisson : les Méthodes, le Milieu, les Moyens, les Machines, la Main d’œuvre. L’on trouvait ainsi plusieurs solutions qu’il convenait d’analyser à l’aune de leurs avantages et inconvénients. Se résoudre à l’idée qu’aucune des solutions n’était parfaite à 100% et qu’il fallait néanmoins en choisir une troubla les adeptes de la rationalité . Les problèmes convergeants et divergents étaient des avatars de l’organisation scientifique du travail opérant dans des univers stables et hiérarchisés, où chacun des acteurs exerçait une fonction précise .
Ceci étant dit, l’apparence rationnelle de la recherche des causes n’altère pas le besoin de se justifier, de se défausser, voire d’éviter le problème. Et parfois, ce qui constitue un problème pour les uns est une aubaine pour les autres. De surcroît, nommer un problème : de communication, de motivation, de qualité, de processus, limite certes les divergences mais passent à côté de solutions sortant des cadres de référence habituels. La solution d’aujourd’hui se muant en problème de demain.
On passe du compliqué au complexe pour faire face aux problèmes dans des contextes societaux : famille, politique, économie, géopolitique, biosphère….Contextes où nous avons du mal à nous accorder sur la nature des problèmes. Pléthore de problèmes s’accumulent interagissant entre eux, des solutions théoriques émergent, clivent et n’aboutissent pas. En ce début février, les problèmes connus et médiatisés portent en vrac sur le réchauffement climatique, l’inflation, la guerre en Ukraine occultant d’autres conflits, les escalades symétriques entre palestiniens et israéliens, l’enrichissement des riches et l’appauvrissement des pauvres, les dettes des états et la détérioration des services publics, l’accroissement des traffics mafieux en tous genre, l’épidémie mondiale d’obésité …Je ne peux tous les recenser.
Ces problèmes sont réinterprétés, voire déniés en fonction des intérêts des acteurs et des jeux de pouvoir. En l’absence de consensus sur les causes et les reprentatuons mentales de ces problèmes, chacun y va de sa solution relayée sur les réseaux sociaux. Des influenceurs reprenant le relais en accentuant les clivages.
Du coup, avec mon regard de systemicien, je me dis que ne voulons pas trouver de solutions de peur de leurs effets, des efforts à investir pour les mettre en œuvre et des tensions probables sur les équilibres actuels.
J’aimerais me fourvoyer. Qu’en pensez vous ?