En suspens - Quitter la chambre parentale
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En suspens - Quitter la chambre parentale
Nous arrivons à la fin du mois de janvier : j’ai une réunion avec les médecins qui suivent Cyrielle et Robin. C’est maintenant une certitude : les jumeaux quitteront la maternité et retourneront à la maison. Mais les docteurs ne peuvent pas encore parler des séquelles : peut-être qu’il n’y en aura aucune, peut-être qu’ils seront polyhandicapés. En tout cas, ils vont vivre.
En quittant le bureau des médecins, soulagement et angoisse se mêlent : polyhandicapés… Comment gérer cela ? Nous habitons à la campagne, très loin d’une grande ville qui aurait les structures adéquates. Une multitude de questions se bousculent dans ma tête. De nouveau la culpabilité envahit tout mon corps et toute mon âme…
Ils vont vivre… Ils vont vivre !
Il faut préparer la maison… Il faut préparer la maison !
Vite, libérer la chambre parentale et trouver la meilleure organisation pour être toujours aussi présente auprès de mes jumeaux, et dans le même temps préparer au mieux leur arrivée à la maison.
Fini le vase clos. Je vais devoir retrouver un semblant de normalité dans ma vie. Ce ne sera pas facile car cela fait 49 jours que je ne vis qu’à la maternité, entre la petite cuisine au bout du couloir, les repas pris vite fait dans la cafétéria, les discussions avec les mamans qui se succèdent. J’en ai rencontré pendant ce mois et demi. Certaines repartent heureuses avec leurs bébés guéris, d’autres dans un état de dévastation extrême, ayant perdu leur bébé, leurs jumeaux, un des triplés…
Une nouvelle étape va commencer. J’ai un peu peur d’affronter la vie « normale ». Je vais devoir sortir de ma bulle. J’étais habituée à ne vivre que pour une chose : vous deux.
Je dois maintenant vous quitter chaque soir pour revenir le lendemain matin. Mais c’est vraiment nécessaire car rien n’est prêt à la maison. Ça fait 49 jours que je n’y ai pas mis les pieds. Il va y avoir du rangement et du ménage à faire. Allez, il faut se motiver, rester optimiste, enthousiaste et positive près des couveuses, garder de l’énergie pour entretenir la maison et faire la route, ne pas inquiéter la famille.
Je vais y arriver…Je vais y arriver !
Deux petits signes du destin le jour où je quitte la chambre parentale : vous faîtes exactement le même poids, au gramme près : 1130 grammes. Robin est stable depuis la veille, rien d’inquiétant en 24 heures. Du coup, ça fait un jour complet qu’il n’y a pas eu de mauvaise nouvelle : du jamais vu depuis le jour de votre naissance ! Je me dis que vous avez pris des forces, que vous êtes sûrement plus solides et moins fragiles que je ne le pense.
Annaële Bozzolo hace 2 meses
merci beaucoup ☺️ Jackie !
grosse charge mentale, et j ai eu du mal à accepter de l aide. je voulais y arriver seule… mais ce n est pas possible!
Jackie H hace 2 meses
Je crois que c'est un peu notre erreur à toutes... 🙂😏
Annaële Bozzolo hace 2 meses
effectivement…😊
Gand Laetitia hace 2 meses
vivre, différemment, enfin... Peu importe les difficultés. C'est là que l'on voit une bonne maman... Celle présente, depuis le début, inquiète et qui est prête à tout affronter et qui a un courage incroyable.
Annaële Bozzolo hace 2 meses
Merci pour votre commentaire Laetitia! Vous verrez dans les prochains chapitres que j'ai aussi été insupportable et égoïste pour mon entourage. En prenant du recul, je m'en suis rendue compte, heureusement!
Jackie H hace 2 meses
Égoïste, insupportable, hum... vous aviez aussi *deux* bébés, *prématurés* et *fragiles* en plus, à gérer ! Déjà qu'avec un seul bébé né à terme et en bonne santé, ce n'est pas évident pour la cause 😮... vous aviez surtout besoin de soutien (et vous culpabilisiez probablement aussi de ne pas pouvoir y arriver toute seule parce que vous vous voyiez comme *incapable"... ce qui était *très loin* d'être le cas, mais vous aviez une charge particulièrement lourde à porter, sous laquelle d'autres se seraient écroulées)... vous êtes une vraie guerrière... bravo ! 👍🏻👏🏻🙂😯
Gand Laetitia hace 2 meses
Je pense que à un moment donné, on doit de toute façon se prioriser et tant pis pour les autres car il faut aussi avancer pour soi et là, vous aviez vos jumeaux à penser....