motivation mentale aidant à se surpasser
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motivation mentale aidant à se surpasser
Que se passe-t-il dans notre cerveau quand il faut se motiver ?
Octobre 1980, je suis étudiant à Albi.
C’est ma deuxième année de BTS Automatisme, je partage une colocation avec Christian Meaux depuis l’année dernière, nous faisons les mêmes études. Il est de Rabastens et a passé toute sa scolarité précédente dans ce Lycée Louis Rascol. En ce début d’année scolaire, je me suis inscrit au club d’échecs du lycée. Mon père m’a appris à jouer aux échecs à partir de l’âge de sept ans et c’était super pratique d’apprendre au même rythme avec mon frère jumeau. Dans sa jeunesse, mon père a été champion d’échecs de Toulouse (j’ai trop peu cherché pour en trouver la trace et la preuve, et ce devait être avant 1930). Au club d’échecs du lycée, on se retrouvait le soir juste après les cours. Un de mes premiers « combat », contre un inconnu, se révèle corsé. La partie est tellement équilibrée que l’on est obligé de l’ajourner et on prévoit de la reprendre le lendemain soir, on ne joue pas à la pendule ou au blitz.
Je ne me souviens vraiment que de la deuxième soirée, mais pas du tout de la configuration de la partie et de la stratégie qui m’a fait gagner. Par contre mon état « intellectuel » d’alors s’est gravé dans mes neurones. Je suis mentalement survolté d’avoir vaincu mon adversaire. Je circule en vélo, je rentre vers 19h30 en moins de dix minutes, la partie aura bien duré 2H sur deux soirées. Christian Meaux est naturellement à l’appartement, il révise ses cours. Je lui dis juste bonsoir, et puis je craque une allumette, je l’éteins de suite et je m’applique le noir de la cendre sur le bout de l’index.
Christian me regarde sans rien dire, juste un peu interloqué. On loge dans une vieille maison, les plafonds sont haut, presque trois mètres. Je me place au milieu de la pièce, je me concentre et je tente un saut sans élan à pieds joints pour marquer le plafond avec mon doigt. Je passe à 10 centimètres du plafond. Je ne me démonte pas, j’ai un trop plein d’énergie à exprimer et après 30 secondes de concentration, au second saut que j’associe sans doute davantage mentalement à ma victoire aux échecs, je marque le plafond blanc d’une franche trace noire.
Je ne me suis fait aucun mal physique dans ce défoulement, je l’explique quand même à Christian qui me prend un peu pour fou, en plaisantant. Pour nettoyer cette trace, il faudra que je sorte l’escabeau car même avec un tabouret ou une chaise, elle est inaccessible. J’ai par la suite tenté de toucher ce plafond sans jamais y arriver, même en sautant d’un tabouret qui me donnait 40 cm de plus !
La motivation mentale octroie une force surhumaine quand elle est maîtrisée. Je ne l’ai jamais pratiquée, dans aucune discipline sportive ou intellectuelle, je l’ai juste croisée un soir par hasard mais quel régal. Je vous souhaite, lecteur du web, de connaître cette extase.