

Satan entre en scène...
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Satan entre en scène...
Étonnamment, Clarisse Duret avait mieux supporté son incarcération que sa très fraîche et pluvieuse liberté. Place de l’Hôtel de ville, il tombait des cordes. Elle fut surprise d’être jointe au téléphone et ne demandait qu’à aider l’inspecteur
Lavigne. « Les livres », lui déclara-t-elle, « tout est dans les livres. » Ils convinrent d’un rendez-vous, elle aussi voulait comprendre.
Vers Penfeld, Lavigne se perdait dans son champ d’inves- tigations, un peu perplexe quant à ses notions de pouvoir oc- culte. Mais en quoi consistait la magie noire ? Sacrifier des poulets et invoquer les morts pour leur parler de la pluie et du beau temps ? Un charlatan ? Il semblait que non, la notoriété du mage du Rumorvan dépassait largement les frontières de L’Aber-Ildut, et ses dons de sorcier étaient même reconnus dans des pays étrangers.
Elle l’attendait au BHV, un bar du centre-ville, patientant face à sa tasse de thé, vide. L’inspecteur la sortit de sa tor- peur. La femme en deuil semblait absente, l’esprit suspendu dans un jardin hors du temps où seule la réalité du froid per- çait sa peau.
— « Merci d’avoir accepté de m’écouter, Madame
Duret. ».
— « De rien, Inspecteur. ».
Lavigne s’assit et fit signe au serveur :
— « Pour moi ce sera une Coreff, et pour vous, Madame ? ».
— « Je prendrais volontiers un autre thé mais je n’arrive pas à me décider sur son parfum. ».
— « Cassis ? ».
— « Pas de fruits rouges… C’est écœurant… ».
— « Bergamote ? ».
— « Parfait. ».
Puis se tournant vers l’inspecteur :
— « Que voulez-vous savoir, au juste ? Je suis curieuse de connaître les sujets sur lesquels vous attendez des réponses de ma part. ».
— « En quoi consiste la magie noire, Madame ? ».
— « Voyons, Inspecteur, vous n’avez pas besoin de moi pour vous informer. Vous n’avez pas une carte magique qui vous ouvre les portes de toutes les bibliothèques ? ».
Son ton était sarcastique.
— « Bien sûr que si, mais je préfère une conversation, c’est moins long, moins pénible, et plus instructif. ».
— « Par où commencer ? Sachez, cher Monsieur, que mon mari était un passionné, un chercheur. Il dormait peu, chaque soir une lumière brûlait à la nuit tombée, quand il cherchait le fond de vérité, cette source qui échappe au commun des mortels. ».
— « Et que lui apportait sa quête ? ».
— « Beaucoup de choses. Édouard pouvait prédire l’ave- nir et se défaire des chaînes du passé, mon mari ne voulait pas être esclave de sa chair. ».
— « J’ai peur de ne pas bien comprendre. ».
— « Rien de plus simple. Pour lui, l’âme volait et il suf- fisait de l’attraper, de savoir lui parler. Pas question de faire tourner des tables ou de faire rire les enfants en faisant planer des assiettes, il laissait volontiers cela aux clowns. Lui, ce qu’il voulait, c’était la toute puissance du Diable. ».
— « Le diable, rien que cela ? ».
— « Vous n’avez pasidée de cequ’apporte la face obscure. ».
— « Eh bien, éclairez-moi ! ».
— « Sans doute avez-vous déjà entendu parler de ces gens capables de transformer le plomb en or ? ».
— « La légende de l’alchimie, je suppose ? ».
— « Rien de plus vrai, Inspecteur, puisque je l’ai vu de mes propres yeux… ».
— « Par ces moyens, votre mari cherchait à s’enrichir ? ».
— « Vous n’y êtes pas du tout. Édouard s’occupait peu de
la matière, pour lui, elle n’était que… artifice. ».
— « Ne tournez pas autour du pot, Madame, que cher- chait-il ? ».
— « Ce qui lui manquait… ».
— « La mobilité, c’est cela ? ».
— « Oui, et plus encore. ».
— « Quoi d’autre ? ».
— « L’éternité ! ».
L’inspecteur Lavigne, sceptique, demanda à Madame Du- ret, un léger sourire aux lèvres :
— « Et qu’en pense l’Église ? ».
Elle sembla ne pas comprendre la question.
— « L’Église ? ».
— « Oui, le prêtre… ».
— « Il ne comprend rien… ».
— « C’est-à-dire ? ».
— « Dieu et le Diable ne font qu’un… Une seule et même force. ».
Lavigne se frottait le menton :
— « Évidemment, ce n’est pas un discours qui lui plaît ! ».
— « Chacun est maître de ses croyances… ».
—
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