Chapitre 6 : L’aventure… commence
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Chapitre 6 : L’aventure… commence
Le soleil au rendez-vous, un air doux et frais, la pluie de la veille qui semblait n’avoir laissé aucune trace, tout paraissait parfait pour une randonnée. Tout, oui, mais pour ceux qui aiment ça, bien sûr. Dans la série des premières fois mes pas furent pénibles et douloureux, dans une terre encore un peu molle et glissante de surcroît. Mes bras, mes jambes n’avaient pas été conçues pour la dure marche que je m’apprêtais à faire. Mes poumons n’étaient pas dimensionnés pour tenir le souffle. Mes pieds hurlèrent pour chaque mètre effectué. Il m’était impossible de cracher un quelconque râle. Pour cela, il aurait fallu que j’arrive à respirer. À un moment, ma mère rigola si fort quand elle me vit poser un genou à terre, je venais tout juste d’éviter de me ratatiner comme un vulgaire sac de patates, que notre guide, aperçu la veille, se sentit obligé de venir me secourir. Quelle heureuse malchance nous avions eu qu’il soit dans le coin.
- Prends appui sur les pierres, en marchant en canard, me fit-il.
Marcher ? … comme un canard ? Et après je fais la danse des…. ? Ma mine perplexe dut se faire remarquer, car il accompagna aussitôt le geste à la parole. Il mit ses pieds de biais en épousant parfaitement la forme un peu arrondie d’un pauvre caillou devant nous et avança ainsi à une allure folle. Voyant que j’avais beaucoup de mal à suivre son exemple, il prit la résolution de nous accompagner. J’étais merveilleusement emballé de cette si brillante et délicieuse idée méprisable.
- Vous alliez vous attaquer au sentier des « petits castors », n’est-ce pas ? Je vous recommande de commencer par celui du grizzly chanteur. Le sentier est bien plus large et moins difficile à pratiquer pour les débutants.
- En effet, fit ma mère avec un large sourire, limite charmeur. Je pensais qu’il serait plus sympa. Il nous emmène rapidement au sommet du mont Raslbord. La vue doit y être magnifique là-haut.
- Vous savez, nullement besoin d’être là-haut pour voir ce que magnifique signifie, fit il en posant ses yeux sur ma mère.
Sur un toussotement forcé de ma part, il me regarda, un peu gêné.
- Heu, ce que je souhaitais exprimer par là, c’est que, une belle vue n’est finalement une question que de… points de vue, fit-il en riant. Bien sûr ta maman est très jolie, autant qu’une belle fleur du printemps, sans nul conteste, mais je te prie de croire qu’il était loin de moi l’idée de lorgner sur elle. La véritable beauté des choses n’est pas que visuelle. Tous nos sens permettent de l’apprécier plus en profondeur. Tu verras, tu auras l’occasion de t’en apercevoir sur le sentier du Grizzly, si tu ouvres ton esprit et… tes autres sens bien sûr, me fit-il sur un sourire aussi large que son visage.
Je lui rendis un regard noir. Je n’avais pas confiance. Tout le long du parcours, il expliqua les diverses plantes que nous croisions, leur fleur, leur fruit. J’ai pu faire connaissance ainsi de la lilium martagon, alias lis martagon de son petit nom. Une plante assez haute, 1 m de hauteur environ, avec de belles fleurs roses. Si j’osais emprunter les termes exacts de notre hôte de route, « cette plante est une herbacée bulbeuse. Les pétales, à maturité, se retroussent. Elles sont roses, ponctuées d’un joli violacé. » Bon, je n’avais pas retenu tout le court académique que nous avions reçu, que ce soit sur les hêtres qui peuplaient la forêt ou encore les quelques rares animaux que nous étions susceptibles de croiser. Ces fleurs avaient capté mon attention pour la bonne raison qu’elles étaient juste en face du banc où nous avions fait la première pause, c’est-à-dire environ 15 minutes après le départ. « On est citadin ou on ne l’est pas », tout le monde connaît la chanson. Après avoir bu l’équivalent de 3 bouteilles d’eau, essuyé ma sueur avec 15 serviettes, j’étais fin prêt à continuer. Durant ce temps, ma mère était émerveillée par le monde que Jack, notre guide, lui faisait découvrir. Senteur, couleur, bruit, jeu de lumière du soleil, il passa tout au peigne fin. Un livre de bibliothèque n’aurait pas fait mieux. Au moment où je voulais couper court à leur roucoulade, j’aperçus un appareil photo avec un objectif énorme sur le côté droit de Jack, porté en bandoulière. La curiosité me fit ouvrir la bouche.
- Excusez-moi, monsieur… mais, c’est bien un appareil photo que vous portez ? Pourquoi est-il aussi gros ?
Jack me regarda, tout sourire, comme s’il était content que je lui adresse enfin la parole et m’expliqua simplement :
- He bien, pour tout te dire, je suis accro à la photographie. J’aime figer l’instant et en apprécier chaque détail. J’adore contempler cette belle nature, sous tous ces angles. Je perçois, à travers l’objectif, une partie de la vie des plantes, des arbres, des animaux. J’admire chaque fibre végétale. Chaque contraste. Chaque mélange harmonieux de couleur.
Ses derniers mots résonnèrent en moi. Des images de mon papy m’envahirent. Ils avaient quasiment le même prénom. À la prononciation comme à l’écrit. Mais ce qui me choqua le plus, c’est qu’il voyait leur environnement de la même manière : une harmonie de couleur.