Chapitre 5 - Jamais deux sans trois
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Chapitre 5 - Jamais deux sans trois
Louise avait donc été la première à voir Ar Vossen débarquer sur la presqu’île et ce fut aussi l’une des premières à en ressentir les symptômes. La pauvre Louise sentit une boule enfler dans sa gorge et la fièvre la prit. Malgré les cantiques bretons et les prières entonnés par sa sœur et ses parents, son état empirait. Une nuit où la fièvre la faisait délirer, la Sainte Vierge lui apparut et l’invita à la suivre au Paradis. Avant de la délivrer du mal, la Vierge demanda à Louise de réveiller sa jumelle pour être témoin de son départ. Lorsqu’ Augustine ouvrit les yeux dans le lit clos, la Sainte Vierge, baignée de lumière, lui prit la main et lui dit :
- Augustine, l’heure est venue de construire un Monde nouveau. Rassemble tes amis et tes ennemis, priez pour nous, répandez la paix et nous serons sauvés.
Sur ces saintes paroles, Augustine vit les yeux de sa sœur se fermer à jamais. Elle réveilla alors ses parents, et tout le hameau, par un hurlement qui devait couvrir tout le vide laissé par ses trois sœurs parties trop tôt.
Lors de l’épidémie de peste, les noces collectives avaient été remplacées par les enterrements collectifs. Lorsque le curé Baod termina la messe d’adieu de la petite Louise et de tant d’autres, il prononça un énième message d’espoir sur la vie éternelle. Les corps furent sortis en silence et le curé se mit à pleurer. Bouche bée, l’assemblée commença à comprendre : la dernière cloche s’était envolée. Un silence de mort s’était abattu sur la presqu’île.