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Sept compétences systémiques 

Sept compétences systémiques 

Published May 29, 2023 Updated May 29, 2023 Small business and startups
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Sept compétences systémiques 

La  démarche et la pensée systémique confèrent des avantages non négligeables pour les professionnels s’y adonnant. Ils traversent les épreuves avec une relative sérénité, sont peu éligibles au stress et au burn out, obtiennent des résultats sans trop se fatiguer, sont reconnus fiables, endurants et intelligents, gèrent bien leur temps et coopèrent aisément avec des collègues d’autres cultures et métiers que les leurs. Et lorsque ils sont responsables d’un groupe, d’un projet ou d’une entreprise, ils se sentent redevables des meilleurs résultats, aux moindres coûts sociaux, économiques, en stress et en impacts sur la nature.

Ils rencontrent néanmoins quelques écueils. ils paraissent peu engagés, dérogeant à la croyance dominante qu’en entreprise il convient d’être une femme ou un homme d’action. ils doutent en permanence et paraissent hésitants. Ils provoquent les autres au risque de les vexer. C’est le prix à payer pour compenser les avantages.

Lors de mes interventions, j’ai repéré sept compétences à acquérir pour vivre en systémicien. A des fins pédagogiques elles sont présentées l’une après l’autre alors que dans la pratique elles s’exercent concomitamment. 

1-Espace temps le plus large possible.

Pour se lancer dans un projet ambitieux et y impliquer des personnes et des équipes, le systémicien  voyage dans le temps. Il va dans le futur en posant la date et les critères de réussite du projet. Il explore le futur du futur par un questionnement sur les effets attendus et probablement indésirables sur l’écosystème. Il se réfère à d’autres temps et à ailleurs pour apprendre des expériences passées et des pratiques d’autres contextes et cultures. Il invite à soigner les premiers pas, estimant que les meilleurs changements commencent par des résultats immédiats.

2-Attitude résolument orientée solutions. 

Dans les sciences dites « dures », la recherche des causes pour comprendre et analyser un phénomène est appropriée. En revanche, lorsque un phénomène non désiré, impliquant des personnes et des collectivités, la recherche des causes se mue rapidement en un tourbillon de blâmes. Autant la question « pourquoi ? » fait avancer les sciences, autant elle dramatise les problèmes humains et sociaux. Le systémicien, averti de cet écueil, transforme les problèmes en données à traiter. Il s’invite et invite les autres à penser : « maintenant que nous rencontrons ce phénomène que nous ne voulions pas vivre, quels sont nos buts, et comment allons nous les atteindre? » Quitte ensuite, lorsque la dynamique orientée solution est installée à se poser « à froid » des questions sur les causes.

3-Pluri-perspectivité.

Nombre de professionnels travaillent aujourd’hui à distance, en mode asynchrone , dans des contextes multiculturels. Lorsqu’un expert rencontre un expert de son domaine, ils partagent les mêmes codes. Deux médecins savent ce qu’est une sonde endotrachéale et deux informaticiens un algorithme. Ils peuvent s’accorder aisément et parfois s’engagent dans des querelles d’experts. Les entreprises ont besoin d’experts « pointus » et aussi de professionnels sachant dialoguer et faire coopérer des métiers différents. Il convient alors de se faire accepter dans la « bulle des autres » en acceptant et comprenant leurs points de vue. 

4-Doute méthodique.

Celle ou celui , enceint de certitudes et sûr de détenir la vérité ne négocie pas. Il enclenche le plus souvent des escalades symétriques. Pour faire avancer un projet, traiter un conflit et négocier un accord, il est certes utile d’avoir des convictions sans pour autant y croire à 100%. Plus vous voulez convaincre les autres, et plus ils résistent à vos arguments. Le systémicien est probabiliste, il n’est pas certain qu’une cause va produire une conséquence certaine. C’est pourquoi lorsqu’il se lance dans un projet, il pense : « si l’on fait selon notre plan, il se produira probablement tel ou tel résultat ». Sachant qu’un évènement imprévu peut émerger, ses doutes lui permettent de s’ajuster en permanence.

5-Choix du moment opportun.

La gestion du temps dans les entreprises est confinée depuis deux siècles à la chasse aux activités chronophages et à l’optimisation des flux et procédures. Pris par le temps, de nombreux acteurs travaillent « la tête dans le guidon » et ont l’impression de courir après les minutes en permanence. Leur conception chronologique du temps les installent dans un état d’urgence permanent. Tout en tenant compte du temps qui passe, le systémicien pense qu’une heure n’égale pas une heure. Il sait saisir les moments opportuns où un acte pertinent produit plus d’effets que des efforts épuisants. Dans cette perspective, le temps n’est plus compté en durée mais en qualité.

6-Acceptation et intégration des feedback.

Le terme feedback signifie en français rétro-action. Chaque action produit des effets désirés, non désirés, inattendus, bénéfiques ou non, catastrophiques et autres probables et improbables. Pour un systémicien, tout feedback est bon a prendre, qu’il soit agréable ou non. Chaque effet rétroactif, si surprenant et désagréable soit-il est une occasion d’apprentissage. Lorsque l’effet est là, pas le peine de se lamenter en mode : « cela n’aurait pas du arriver ». Il est là, on fait avec et on l’intègre pour progresser. Par exemple, lorsque qu’un interlocuteur vous dit : « ta réunion était confuse l’autre jour » , commencez par répondre : « merci de me dire cela » au lieu de vous défendre ou de le contrecarrer. 

7-Provocations bienveillantes.

Les dichotomies classiques : bien ou mal, pour ou contre moi, à prendre ou a laisser, vérité ou mensonge et autres abondent dans les entreprises. Le systémicien aime jouer en passant du « ou » au « et », comme si une vérité pouvait être mensongère et un mensonge cacher une vérité. Par exemple , l’un de vos superviseurs se plaint des résistances au changement de ses équipiers. Glissez lui à l’oreille « cela prouve que le changement est en train de se réaliser ». Un collègue se plaint : « j’en ai marre de ce problème qui perdure » , dites lui : « mauvaise nouvelle, tu fais partie du problème, bonne nouvelle, tu fais partie de la solution. »
Les provocations efficaces permettent d’envisager les difficultés vécues sous des focales plus agréables.


Vous pouvez dès à présent me poser des questions sur l’une ou plusieurs de ces compétences ; je m’engage à y répondre. Vous pouvez aussi témoigner de vos difficultés et facilités à les incarner.

 

 

 

 

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