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Une teuf dans le désert

Une teuf dans le désert

Published Jul 9, 2020 Updated Jul 9, 2020 Travel
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Une teuf dans le désert

06 Janv 15

Publié par roadtrip-in-peru.over-blog.com  - Catégories :  #Maroc

 

Une teuf dans le désert

Une teuf dans le désert


On the road to Sidi Ifni ! Départ très tôt le matin pour rejoindre le frangin et sa joyeuse troupe au sud est du Maroc. Autocar m'emmenant de Marrakech à Agadir, 4h30 de route à longer l'Atlas puis l'anti Atlas à notre gauche, les terres arides ou semi désertiques à notre droite. La route est bien entretenue, l'autobus confortable, les paysages somptueux, et mon voisin, un jeune nouvellement marié, parlant un français approximatif (ils l'apprennent à l'école, mais ne le parlent jamais entre eux, donc ceux qui ne sont pas allé beaucoup à l'école parlent mal le français), se rend à Agadir pour la fête de la naissance de Mohammed le Prophète, leur Noel à eux. Il souhaite me montrer que je suis le bienvenu dans son pays et cherche à m'offrir tout ce qu'il peut, les mouchoirs, les biscuits, le jus d'orange frais à l'aire d'autoroute... L'élan de générosité même pour cet étranger qui lui fait l'honneur de visiter son pays et qu'il souhaite recevoir du mieux qu'il puisse, puisqu'il a l'opportunité de converser avec lui pendant quelques heures de bus...: L'hospitalité marocaine.


Arrivé à 12h30 à Agadir, j'attends un autre bus pour Tiznit, car aucun car ne circule jusqu'a Sidi Ifni du fait d'inondations assez récentes. 2h d'attente donc au café de la Gare, avant de reprendre la route pour 2h30 à nouveau. Puis de Tiznit, trouver un taxi qui ramène sur la gare routière et trouver la ligne de bus locale reliant Tiznit et Sidi Ifni. J'attends bien 30 minutes avant que ledit bus arrive. Portes à peine ouvertes, une cohue se jette à l'intérieur, on est tout serrés, on ne sait pas si on va tous rentrer ; puis quelques personnes cherchent à descendre, les places occupées se libèrent, je parviens à m'asseoir mon gros sac sur les genoux, et je vois le bus progressivement se vider pour retrouver un remplissage raisonnable. Ce petit manège dure bien 1/4d'heure, tout le monde voulait monter mais finalement plein changent d'avis et vont essayer de prendre un autre bus ; en tout cas c'est ce que mon voisin m'explique, étant vraiment surpris par tout ce ramdam pour finalement que tout le monde reparte du bus.


J'arrive au bout d'une heure à SIdi Ifni, à la tombée de la nuit, et doit de là, selon les indications de mon frère qui bien sur est dans une zone qui ne capte pas, prendre une route côtière sur 30-40 bornes avant d'embrancher à droite sur une piste en mauvais état de 3-4 km pour arriver au Sound System. Grace à un jeune marocain que je rencontre et qui m'accompagne à différents endroits pour faire la négoce du taxi, je trouve un petit transporteur qui se propose de m'amener jusqu'à la teuf à un prix un peu abusif mais difficilement descendable...Et me voilà enfin, à 21h, à débarquer dans le camion du frangin après 13h de route !!


Le Maroc n'est franchement pas compliqué à voyager, il faut seulement s'armer de patience, et... Inch Allah (ou plutot Ela Moulena : je m'en remets à Dieu) !!!!


Alors, nous n'allons pas dévoiler tout ce qui se passe ici, car si vous voulez le vivre vous aviez qu'à venir, mais imaginez quand même : un spot dominant la mer du haut de quelques dizaines de mètres de falaises, les vagues défilant de manière très régulière comme un battement de métronome, dans un paysage quasi désertique, où des dizaines de poids lourds aménagés côtoient des fourgonnettes et des tentes au milieu de nulle part, et d'où s'échappe un son techno d'un sound system posé à côté de tout ça. Le campement est dressé, les uns apprennent à se connaitre avec les autres, les différentes nationalités sont représentées, mon frère s'est déjà taillé une très bonne réputation et est respecté de tous les gens que je croise qui me disent : "Putain, tu sais ton frère, c'est VRAIMENT un mec en OR !"


Pour ma part, je passe 2 jours au milieu de tout ça, à rencontrer et m'amuser avec pleins de gens, s'offrir les cadeaux de Noel avec le frère, taper des balles de golf sur le green posé sur le toit de son camion (pas très écolo, tout ça ! mais bon, c'est tellement fun...on fermera les yeux pour une fois !), aller faire un tour de moto-cross sur la piste du bord de mer, peut-être du snowboard sur le sable, rencontrer des français, des marocains, des espagnols, des tchèques, des hollandais ou autres européens, manger le tajine chauffé au feu de bois ou les sardines grillées que chaque campement propose à l'ensemble des gens qui passent chez eux... Rigoler, s'amuser, discuter, écouter du son, trinquer, prendre du plaisir, et savoir se tenir à l'écart des embrouilles éventuelles qui peuvent émerger....


Et pouvoir partager ça avec le frangin, qui est vraiment dans son élément, qui va se faire chier pendant 3h pour réparer le groupe électrogène du Sound System qui a lâché, qui s'éclate et qui est ravi des gens qu'il a rencontré, tous des camionneurs vivant dans leur camion aménagé, extraordinaires, c'est fou ce qu'ils arrivent à faire pour recréer un petit intérieur cosy, il faut les visiter, tous, pour admirer ces trésors d'ingéniosité ! et avec Tout', son fidèle compagnon, qui l'accompagne depuis toutes ces années, et qui se réfugie sous ta couette le matin pour être bien au chaud... et voir que dans tout ça, mon frère a sacrément maturé, et sait trouver l'énergie de vie qui le fait vibrer, sans pour autant se mettre trop en danger... Bref, que du bonheur, tout ça !

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Crédits photographiques Jean-Marc Sire

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