L’eau glisse.

Elle l’effleure, la caresse, la berce, la transporte, l’emporte, l’enveloppe, l’ébloui, la trahit et l’étouffe.

Elle se débats. Elle lutte contre cette masse puissante et fluide. Elle respire la mort.

Les abysses l’entrainent. Elle se bats puis elle s’en va. Elle abandonne, devant ses pupilles se dessine le noir le plus profond.

Trois nuits, Trois jours.

Son âme dérive sans jamais vouloir accoster. Sa conscience est endormie. Elle n’est plus son propre sujet. Elle n’a plus de nom. Elle ne le cherche pas, elle ne cherche rien d’ailleurs. Son corps ne répond plus. Ce qui la surplombe est bleu. Un bleu pâle, rassurant, un peu translucide. Ce bleu, c’est le même que celui de l’eau dans laquelle elle se débattait.

La peur apparait. Son âme redevient réalité.

Elle ouvre les yeux, doucement. Elle entend des bruits indistincts. Les formes qui bougent autour d’elle se découpe mal. Sa gorge est sèche. Son corps est douloureux. Sa conscience se rendors encore un peu.

Une nouvelle fois sa conscience refait surface. Il fait nuit. Elle voit les étoiles. Le ciel est d’un bleu profond, presque noir. La lune réverbère une douce lumière argentée. La vie est silencieuse autour d’elle.

Les âmes doivent dormir.

Une douce chaleur caresse son corps, c’est la sensation d’une brise chaleureuse qui accueille son retour parmi les vivants. Elle n’est plus un corps. Elle est redevenue sujet. Mais, qui est-elle ?