

Anesthésie Réanimation, une légende biographique
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Anesthésie Réanimation, une légende biographique
Pourquoi sommes-nous poussés à chaque instant sur le chemin droit et rectiligne de la destinée ? Mon corps est un jardin et j’en suis le jardinier - William Shakespeare
L'écrit est le meilleur remède contre l'ignorance, la bêtise, le racisme, l'ennui, la solitude, le chagrin.
12/12/2019 à 13h - Ils se demandent vers où ils vont et contre qui ? Je me demande vers où je vais pour que la foi en la vie règne, et avec qui ?
Introduction
Certains qualifieraient ce récit que je considère être un brouillon, une sorte de nouvelle ou d’autobiographie voire tout simplement un recueil ou une histoire de famille ; les qualificatifs ne sont, selon moi, que ce qui permet à quelqu’un d’identifier le chemin qu’il prend en s’aventurant dans une lecture. Il est nécessaire d’être bien conscient dès le commencement qu’en ce qui me concerne, au moment précis où je débute, je ne sais absolument pas où, ce que je décide de partager par le biais de ce “brouillon” tapoté sagement par son auteur qui ne parle jusqu'à présent que la langue universelle du sourire qu’il faut cacher avec des masques pour se protéger ces derniers temps.
Voilà maintenant huit années que l’on me dit que je dois me mettre à écrire pour pouvoir être qualifiée d’auteur ou d’essayiste et je n’avais choisi que l’option faiseuse affranchie d’idées préconçues. Pour ça, j’ai apprécié toutes les possibilités qui se présentaient pour être et faire ce qui m’inspire en proposant et laissant ouvertes toutes les portes à qui bon lui semble de suivre et partager la joie de la liberté et de vivre.
Cet art de Vivre fut partagé avec l’enfant que la vie a décidé de me confier. Elle est la première à vivre des fêtes et des expériences qui lui donnent à être à présent une jeune fille dotée de qualités d’adaptation exceptionnelles avec une ouverture d’esprit que l’on rêve de donner à nos enfants en lisant toutes les bonnes pratiques si tant est qu’il y en ait ou en inventant de multiples méthodes d’apprentissage et d’éducation. Il nous fut proféré de nombreuses critiques pour rentrer dans un moule à tartes, ce qui nous valut quelques épisodes difficiles et parfois même un peu traumatisants. Entre le sexe faible et le troisième sexe, nous évoluons autant que possible dans une société hors des sentiers battus.
On nous dit qu’il faut passer par tous les méandres du labyrinthe pour atteindre le centre, ce qu’on ne nous dit pas, c’est qu’on peut atteindre le centre plusieurs fois dans une vie et revenir consciemment ou inconsciemment dans les méandres pour que nous soient précisées certaines notions clés que nous aurions pu avoir tendance à oublier.
Je ne sais pas écrire un livre, je ne sais pas parler de moi, et tout ce que je sais c’est que je ne sais rien.
La pire question que l’on peut me poser est : “qu’est ce que tu veux, toi?”
A chaque fois que cette question m’est posée à la veille de mes quarante ans, je me rends compte que mise à part une machine à écrire ancienne, qui fut pour moi, un rêve d’enfant, et que j’ai pu, enfin me procurer parce qu’elle m’attendait dans une brocante bruxelloise au milieu de sept tomes des mémoires de Guizot, excepté le premier que la jeune brocanteuse enjouée chercha en vain dans ses deux boutiques de la même rue, et retrouva, trop tard ...
J’ai donc eu, pour me la procurer, dû attendre une trentaine d’années, et trouver la bonne sans même la chercher.
C’est à ce moment précis, après avoir traversé Bruxelles avec La machine qui pèse un âne mort, pour aller chercher ma petite à l’école Saint Joseph, que je me suis sentie pour la première fois de mon existence absolument et résolument comblée et satisfaite. Cette machine fut le couronnement d’un parcours d'Être qui peut être résumé comme fluide.
C’est là que ça s’est sévèrement compliqué et que quelques jours plus tard débutait pour nous, ce que j'appellerai et qui s’appelle communément la descente aux enfers.
Je dois alors me concentrer pour tapoter sur le clavier et laisser parler cette âme qui ne sut qu’être, et qui, respectant la tradition orale, n'a pas failli à ses obligations. Ce que je me dois de dévoiler dans ce brouillon sort de l’ordinaire paraît-il et resta secret pour que puisse continuer l’anesthésie visible le plus tard possible pour ne pas être considérée comme une victime que je suis à cause de cette force de caractère qui me protégea, et à la fois, nous détruisit à petits feux parce que le silence que nous conservâmes nous valut d'être intrigantes pour les normo pensants.
Déjà, lorsque j’avais sept ans, à l’école Saint Jean à Strasbourg, je profitais du régime concordataire pour aller trouver les points communs des religions en changeant de classe chaque semaine pour pouvoir expliquer à mes camarades que l’histoire était simplement la même pour tous, expliquée autrement.
“Sauf que Certains ont donc été sauvés par le destin, pour accomplir un acte dont ce passé est le prologue ; et dont la décision est dans vos mains et les miennes” William Shakespeare (La tempête, acte 2, scène 1 Gallimard)
Prologue
Strasbourg - 2 Novembre 1993 - Régent Contades
Passons le Pont d’Auvergne pour rejoindre le 8 avenue de la liberté tout en jetant un œil sur l’église Saint Paul, et rentrons à l’hôtel pour se reposer une petite heure avant d’aller dîner. Ma chambre donne sur l'avenue de la Marseillaise dans cet établissement mythique qui fut la résidence d’un maréchal durant l’occupation allemande (1870-1914), et où Wilhelm II venait observer la parade militaire sur la terrasse du premier étage.
J’ai douze ans, dans deux jours, treize ! Autant être honnête, à douze ans, en vacances avec ton Papa, tu n’attends qu’une chose, rentrer de vacances et retrouver tes potes au collège! Alors, pour occuper mes journées, je déambule dans les rues adjacentes et m’intéresse à l’architecture de Grès rose en observant L’ill avec des idées du monde remplies d'espoirs en l’espèce humaine. La vie décide pour toi, et tu n’auras pas d’avion pour rentrer car les intempéries sont trop dangereuses pour atterrir à Nice, tu attendras trois semaines que la vie te mette sur ton chemin, celui qui te rassure et que tu connais bien, mais qui retarde d’autant le bon.
Il est environ 19h30, je remonte dans ma chambre 222 car j’ai oublié mon écharpe bien utile pour sortir dîner par grand froid alsacien. Papa m'attend dans le lobby et me laisse exceptionnellement monter seule dans l’ascenseur pour aller la chercher au second étage ! Je me sens être une grande fille avec mon Papa. Pour se rendre compte du moment où la bascule a eu lieu, il m’a fallu 23 ans.
Écharpe retrouvée, j’appelle l’ascenseur pour aller retrouver mon père au rez-de-chaussée. Les portes s’ouvrent et cinq hommes se trouvent à l’intérieur. L’homme au centre me sourit avec des yeux qui marquent des points et je rentre d’un pas assuré dans la cage métallique. Soutenir le regard de ce monsieur longtemps porte à sourire à douze ans, alors, je baisse les yeux et observe les quatre mitrailleuses cachées derrière les jambes des quatre autres hommes en complets noirs aux quatre coins de la cabine. Envoyant alors un regard interrogateur à l’homme du centre, qui ne manqua pas de débuter la conversation d’un air souriant et détendu : “Comment vous appelez-vous ?” me dit-il. Je lui retourne sa question avec un complément : “Et vous, comment vous appelez-vous monsieur ? Pourquoi ces hommes tout raides ont besoin d’armes pareilles pour vous protéger, qu’avez-vous fait et à qui ? Vous allez où comme ça ?”
A moi de marquer des points grâce ou à cause de cette forme d’impertinence, qui, en devenant adulte me mit sur le chemin de la “réussite” par l’audace en Sorbonne ! Un sourire illumina son visage, ses yeux s’agrandirent et l’homme répondit : “je m’appelle Salman, et pour l’instant, le monde n’a pas trouvé d’autre moyen de se défendre que les armes. Je vais à l’Opéra et ils me suivent partout. Pour toi, c’est différent, tu es protégée et nous protèges, et tu leur expliqueras comment.”
Il dit ceci en me regardant tout autour et en ajoutant : “quel âge as-tu ?”
J’avais douze ans, treize dans deux jours.
A cet instant, nous sortîmes de l’ascenseur, Salman me remercia en me serrant la main tel qu’à une grande personne avec un sourire de liberté, et les quatre hommes armés qui ressemblaient selon moi à des croque-morts libérèrent une main et firent de même.
“Au revoir, messieurs, bonne soirée à l’opéra. Pour écouter, vos armes sont inutiles !”
Mon père m’attendait avec un Whisky au bar anglais et chic du palace, comme à son habitude, se leva promptement et s’approcha inquiet en voyant la scène de loin. Salman lui décrocha un regard souriant agrémenté d’un mot : “Félicitations Monsieur pour votre fille !”
Jusqu’ici, la scène est à peu près banale, agrémentée d’une touche de merveilleux, d’esprit, de protection et d’armes de guerre.
Quelque chose me disait bien qu’on n’en resterait pas là, mais pour aller où ?
“Cher Dieu,
Si vous existez et êtes tel que l’on Vous décrit, omniscient, omniprésent et surtout omnipotent, Vous ne devez sûrement pas trembler sur Votre trône céleste devant un simple livre et son scribouillard ? Quelle sorte de Tout Puissant pourrait être ébranlé par l'œuvre d’un homme ?” ou d’un ange ?
“La vie humaine prenait rarement une forme logique, elle n’avait de sens que par moments, ses maladresses étaient la conséquence inévitable de la victoire du fond sur la forme, du quoi et du quand sur le pourquoi et le comment. Pourtant, avec le temps, j’étais de plus en plus décidée à mener mon histoire vers une fin à laquelle tout le monde refusait de croire, une fin dans laquelle ceux que j’aime et moi même échappons à un discours marqué par les notions de risque et de sécurité, dans laquelle le risque devenait synonyme d’audace créative et la “sécurité” ce que l’on éprouve quand on est entouré d’amour.
En novembre, il se rendit à Strasbourg à la réunion du Parlement des écrivains. Les hommes du RAID occupaient tout le dernier étage de l’hôtel Régent Contades afin de le protéger. Ils étaient tendus parce que le procès du meurtrier de Shapur Bakhtiar était en cours et le sujet de la conférence était la situation tendue entre les islamistes du FIS et le GIA en Algérie, sa présence en ville augmentait considérablement les tensions. Il rencontra Jacques DERRIDA qui le fit penser à Peter Sellers dans le film The magic Christian, il semblait traverser la vie, avec une soufflerie invisible qui lui ébouriffait les cheveux en permanence. Il comprit rapidement que DERRIDA et lui ne tomberaient d’accord sur rien. Au cours de la session consacrée à l’Algérie, il défendit l’idée que l’Islam lui même, l’Islam réellement existant ne pouvait être exonéré des crimes commis en son nom. Derrida exprima son désaccord. La “rage de l’Islam” était provoquée non par l’Islam mais par les mauvaises actions de l’Occident. L’idéologie n’avait rien à voir là dedans. Ce n’était qu’une question de pouvoir.
Les hommes du RAID se crispaient de plus en plus à mesure que le temps passait. Ils annoncèrent qu’il y avait une alerte à la bombe à l’Opéra, là où se réunissaient les écrivains. Ils avaient découvert un objet suspect et ils le firent exploser. C’était un extincteur. L’explosion se produisit pendant le discours de Günter Walraff qui en fut déstabilisé pendant un moment. Il sortait d’une hépatite et avait fait un effort particulier pour venir à Strasbourg, “afin d’être avec vous”. Cette nuit-là sur Arte on le soumit au questionnaire de Proust. Quel était son mot préféré ? “Comédie”. Et celui qu’il détestait le plus ? “Religion”.
(Joseph ANTON - Une autobiographie)”
Le Parlement International des Écrivains est alors fondé en novembre 1993 en réponse aux assassinats en Algérie de plusieurs écrivains et en particulier celui de Tahar Djaout, à la suite duquel le Carrefour des littératures de Strasbourg, dirigé par Christian Salmon avait lancé un appel à la création d'une structure de protection des écrivains menacés qui réunit plus de 300 signatures. L'organisation est constituée à Paris en 1994. Son bureau exécutif qui compte Adonis, Breyten Breytenbach, Jacques Derrida, Édouard Glissant, Salman Rushdie, Christian Salmon et Pierre Bourdieu, va se donner pour tâche de contribuer à créer un réseau de villes-refuges tout en engageant des enquêtes et des recherches sur les nouvelles formes de censure. Il se dotera de deux instruments de diffusion : une revue internationale, Autodafé, éditée simultanément en huit langues, et un site Internet qui entend favoriser la traduction et la circulation des œuvres censurées. En 2003, à la suite d'un voyage controversé en Palestine, le Parlement international des écrivains s’auto-dissout au profit du Réseau international des villes-refuges et de sa revue Autodafé. Une expérience que Christian Salmon a raconté dans un livre d'entretiens avec Joseph Hanimann "Devenir minoritaire" (Denoël, 2003) et dans son essai "Tombeau de la fiction" (Denoël, 2000).
En 2004, le Parlement International des Écrivains s'auto-dissout. À sa place est fondé le Réseau international des villes refuges (International Network of Cities of Asylum, INCA), basé en France à Aubervilliers. Le but de l'organisation consiste à ménager des structures d'accueil pour les écrivains menacés ou contraints de s'exiler pour des raisons politiques ou idéologiques. L'INCA fonctionne jusqu'en juin 2005, puis est dissous à son tour.
La petite fille que je suis toujours, parfois, est à présent au pied du mur, pour débuter le récit corrélé des multiples épisodes qui la ramènent régulièrement à écrire pour digérer les évènements et rencontres dans de nombreux coins du globe avec des personnalités hautes en couleurs et dotées de qualités sans limite partageant les mêmes goûts indispensables au partage de valeurs : “la liberté” ! Telle que je l’entends, cette notion revêt un caractère romantique et analytique qui me vaut parfois des éloges d’académiciens ou des critiques voire même des condamnations par de nombreux membres de la médiocratie. L’adjectif régulier est : “redoutable”. Race très commune en cette ère de début du 21ème siècle où plus âme incarnée ne s’autorise la responsabilité de ses opinions en courant en tous sens pour espérer faire partie de la caste qui le rassure sans prendre le risque de sortir d’une zone de confort médiocre. Il fut un temps plus rebelle où j’aurai simplement indiqué que le “manque de couille” menait automatiquement à la banque ou à la politique, mais ça, c’était avant ! Simple histoire de bourses.
Je découvris à mes dépends que la petite guerre entre le langage, la parole et le silence pouvait prendre une signification qui n’est pas seulement d’ordre sémantique ou linguistique. Elle contient une parabole cachée sur la liberté et la tyrannie dont je finis par comprendre le potentiel et le sens.
Que ne choisirait pas un/e enfant pour satisfaire un père dans un monde patriarcal, quand bien même le père en question n’ait pas grande force, pouvoir ou réussite, mais simplement une ambition démesurée pour sa progéniture afin de satisfaire le rattrapage de ses échecs et preuves d’ignorance personnels ? Pour naître un jour, nulle besoin d’un doctorat pour savoir que seul l’acte d’Amour divin et sincère permettra à la progéniture de débuter sa croissance dans le ventre d’une mère.
Le premier épisode de l’ascenseur avec Salman fut une étape émancipatrice sans précédent pour une petite fille de douze ans qui inconsciemment pouvait, tout en prenant un ascenseur sur deux étages être à l’aise, sensée et souriante avec l’ennemi public numéro 1 accompagné par l’élite mondiale de la police. Même les présidents n’ont pas la nécessité d’autant de protection lors de leurs déplacements, c’est dire à quel point, être scribouillard peut être inspirant pour une pieuse courageuse plus hautaine que d’Autun !
L’oubli de l’épisode bref Salman dura vingt trois ans.
Je suis tombée dans le piège de mon désir d’être aimée et n’ai réussi qu’à m’affaiblir et à passer pour une idiote, il fut alors temps d’en payer le prix. J’ai nommé le prix de la Paix ou le prix de la peur, en faisant le choix du silence et de la maternité. J’avais plongé tous mes amis et ma famille dans la perplexité et m’étais forcée à rester debout, souriante à côté de ceux qui m’avaient diffamée, abandonnée, laissée de côté et je rongeais mon frein pour trouver la force et les mots pour pouvoir témoigner clairement et simplement en pratiquant la sagesse que les années et les rencontres m’ont offerte. Je me rappelle que lors de l’une de nos rencontres qui suivirent, Salman me dit un jour à propos de l’échec, qu’il était beaucoup plus instructif que la victoire.
Les vainqueurs croient en eux même et sont persuadés que leur point de vue est juste et validé par les faits, et ainsi ils n’apprennent rien. Les perdants quant à eux, doivent remettre en question tout ce à quoi ils ont cru et les raisons pour lesquelles ils ont combattu. Ils ont ainsi une chance d’apprendre de la façon la plus dure, les leçons les plus grandes que la vie peut donner. La première chose que j'ai apprise, est, qu’à présent, je sais où se trouve le fond puisque je l’ai touché. Il m’apprit aussi qu’il serait intéressant de faire parler les perdants dans les guerres.
La difficulté étant qu’ils sont morts en général, puisqu’ils ont perdu…
Toutefois, il valida la remarque au sujet de l'Âme pour remplacer les Armes en précisant que j’avais donc bien pris le chemin qu’il avait vu tout autour de la petite de l’ascenseur. Seul un “R” peut faire pencher la balance ou simplement l’équilibrer, nous y reviendrons... Je devais comprendre qu’il y avait des gens qui ne m’aimeraient jamais. Je pourrai toujours expliquer patiemment mon travail, préciser clairement les intentions que j’avais en étant banquier, puis consultant, puis entrepreneuse, … finalement, je ne faisais que vivre le scénario qui s’écrivait pour moi, pour nous, pour les générations à venir qui auront acquis l’équilibre post patriarcal, et, ils n'aimeront donc jamais une indomptable. Ils m’utiliseront pour arriver à leurs fins ! Les esprits qui ne raisonnent pas, qui se laissent guider par la foi absolue, i’m perméable au doute ne peuvent pas être convaincus par des arguments raisonnables. Je dois me faire une raison, l’arrière grand mère de ma fille me disait toujours sérieusement d’un ton docte depuis que j’avais dix-huit ans : “ils ne comprendront pas, tu devras leur expliquer, et tu le feras très bien !” Bien entendu, je n’eus jamais la présence d’esprit ou l’audace de lui demander : “que ne comprendront-ils pas ? Que devrais-je leur expliquer ? Qu’est ce que je ferai bien ?”.
Son ton docte me permettait que d’acquiescer et de digérer lentement, très lentement, qu’il serait alors un jour temps d’expliquer autrement qu’oralement. Je découvre que pour remporter une bataille comme celle dans laquelle je suis engagée, il ne suffit pas de savoir contre quoi on se bat, ni même avec qui. C’est facile.
Je sais précisément à présent pourquoi je ne me bats pas car trop nombreux sont ceux qui l’ont fait pour en arriver à être stoppés dans leur élan. Je ne me bats pas, et je crois en l’harmonie, en la liberté de parole, la liberté d’imagination, la fin de la peur, le scepticisme, le doute, l’irrévérence, la satire, la comédie, la poésie et cet Art ancien que j’ai eu le privilège de découvrir à mes dépens pour en devenir une des dépositaire. A la différence près que rien ni personne ne m'effraie à partir du moment où ça ne m’est pas imposé mais proposé.
A chaque fois que Salman vint en France, l’élite politique et intellectuelle le recevait dans des conditions de sécurité, de luxe et de mixité politique et culturelle sans précédent, le seul absent fut de tout temps Mitterrand. L’homme qui réussit à rassembler ce que Jack Lang appelle la culture française, c’est donc bien un homme indien condamné à mort pour avoir écrit un livre intelligent parmi d’autres. Un homme qui, sous protection anglaise puis américaine, s’est demandé toute une partie de sa vie s' il pourrait être un de ces consommateurs, prenant son café sur le trottoir en regardant passer le monde. Un homme instruit par des contes, légendes et mythes, considéré comme indésirable en Suisse pour éviter le dérèglement de la capsule temporelle du parc Ariana bel et bien situé avenue de la Paix.
Rushdie, Eco et Llosa, les trois mousquetaires de la littérature qui réveille et réunit au moins les bretons, les romains et les gaulois ! Des écrivains de génie qui bousculent la diplomatie des non diplomates ne portant point de masques.
Après de multiples tests pour mieux me connaître, essayer de me comprendre, trouver un chemin. La rencontre de neuropsychiatres, neuroscientifiques, neuro blablabla… des scientifiques connus et moins connus, il me fut donné de retenir que BMB en découvrant mes résultats, à partir de son test exceptionnel basé sur Science et méthodes de Jules Henri Poincaré en 1908, fut prit d’une surprise qu’il tint à me préciser avec prudence : “Ca ne doit pas être facile, ou ça ne va pas l’être. Je n’ai vu ce résultat qu’une fois dans ma carrière ! Il y a longtemps, c’était François Mitterrand ! Un homme, heureusement pour lui, incompris et mal connu qui marqua l’Histoire !” Grand bien nous fasse. L'ANC y trouve une amplitude d'acceptation de l'Autre et une sensibilité à l'environnement jamais calculée. Ah, le début d'une écologie humaine ?
Ce monsieur Mitterrand, Élu président de la république Française en 1981, année de sortie des “Enfants de Minuit” qui valut à Salman les plus prestigieux prix de la planète … Voilà le point commun entre ces deux hommes et ma Maman, ils ont donc la même année de gestation de leur chef d'œuvre, qui, par intrication trouveront, seuls, à un moment leur point de coordination.
Qui aurait cru qu’après quinze années de bons et loyaux services dans le monde de la finance anglaise, la petite Pénélope, après un divorce lors duquel elle n'accepte simplement pas de se faire taper dessus une troisième fois et prend ses dispositions pour se découvrir et harmoniser les relations familiales d’une enfant née à la bonne époque.
Un premier R lui redonne goût à la vie et à l’amour tout en avouant être lâche en s’excusant d’être juste humain, promettant d’être toujours là pour avoir la paix de son ménage. Un second R, universitaire de haut niveau terminant sa thèse que je surnommais le Pape de Disney parce que je lui dévoilais immédiatement que mon héroïne préférée était Mary Poppins, ce qui nous donna la chance de nous croiser (femme, sache que si tu réponds Blanche neige ou Cendrillon au 21ème siècle, ça fait peur aussi puisque nos enfant et leurs parents sont élevés à la Reine des neiges, héroïne tristement seule, sexy et frigide dotée de pouvoirs dans les mains !
Heureusement que Chantal Goya fait encore quelques tournées pour se rappeler que l’erreur fiscale ne tue pas et qu’avec de bonnes idées et un spectacle de qualité, tu peux faire encore rêver en étant humaine et en portant une culotte).
Un troisième R, car l’adage “jamais deux sans trois” prend tout son sens, le génie qui me mit immédiatement sur le bon chemin en me manipulant, celui de l’âme sans R, et qui a eu peur d’enlever l’armure et de perdre le pouvoir que peut lui conférer sa masculinité, l’Harmonie prend du temps et les jumeaux de L’ange vin ne nous contrediront pas.
A partir de cette rencontre, la bascule vers les souvenirs et les concrétisations de l’âme sans R ont commencé laborieusement dans la souffrance et l’incompréhension. Les décisions incompréhensives pour les autres, la mise en œuvre d’intuitions en actions pour réaliser le chemin droit et rectiligne qui nous attend tous tôt ou tard. Le vrai respect de soi.
Pas d’arme nécessaire, la meilleure est l’esprit tout en conservant la force de se défendre contre la violence, la concurrence et l’ignorance. Bernard Pivot prenait sa retraite au moment où le gouvernement français décide de réformer à la Racine le principe de la retraite considéré comme le plus confortable du monde, la révolution est en marche, comme à chaque levée du jour. Décidément, l’adaptation au changement et la vue claire et globale d’une situation mondiale chaotique n’est en effet pas à la portée de toute synesthésie. C’est le moment de se lancer corps et âme dans un Bouillon de Cultures Partagé, et ce ne sont pas les politiques ou les religieux qui diront le contraire, cela pourrait même leur faciliter la tâche. Le divorce du monde de la finance est un chapitre à lui tout seul qui nous occupera en guise de conclusion si tant est que j’arrive au bout de ce brouillon, déjà, puis entière ensuite !
François Mitterrand disait : “Ils s’en prendront aux retraites, à la santé, à la sécurité sociale, car ceux qui possèdent beaucoup veulent toujours posséder plus et les assurances privées attendent de faire main basse sur le pactole. Vous vous battrez le dos au mur.”
Notre point commun : n’être ni victime, ni bourreau ni sauveur en se frayant un chemin. Se placer au centre ou en dehors du jeu pour observer et décider ce qui paraît juste en prenant en compte des paramètres présents et futurs, en tenant compte du pire que le passé connu nous fournit en faisant abstraction de toute influence optimiste étant précisément conscient de l’illusion dans laquelle nous sommes. Entre le pied du mur et le pied de la lettre, il n’y a qu’un fil. Natini, célèbre funambule du lac Pichola d’Udaïpur ne nous contredira pas, sa fin en justifiera nos moyens.
Maille après maille mon métier tisse, une étoffe pour mon honneur et des étoffes pour honorer. Il n’y a que Maille qui m’aille !
Bien inspirés furent les décideurs que d’affubler une petite crevette de 2.580 kg à la naissance d’un prénom prédestiné qui n’a de cesse de dénouer ad vitam les multiples voiles accumulés par le temps dans les yeux et les mémoires de ceux qui croisent son chemin. Nombreux sont les nerveux qui sentent la moutarde monter au nez quand le silence prend sa place pour seconder le sourire et défaire la tapisserie. L’école et l’âge avaient fait de moi une personne doucement plus raisonnable.
Martin Nadaud, ancien garçon maçon m’apprit dans le plus parfait silence de la langue sacrée, par une nuit noire et étoilée dans le jardin de la porcherie “Ma gadoue” lors d’un périple creusois, à cœur ouvert, tant il était pour moi important de visiter et découvrir les racines de vie de mon futur époux et père de mon futur enfant que se rendre pour la première fois sur ses terres un quinze août avait vocation à augurer de drôles de suites. J’appris assez rapidement que quand la vie te propose un T, il est nécessaire de se préparer au grand chambardement. Il disait fièrement : “Quand le bâtiment va tout va!” et je dirai même plus “Quand la nature va tout va !” Je découvre ses mémoires quinze ans après mon passage festif et prends note de ce qu’il voulut que je retienne :
“Je ne m'attarderai pas à rechercher l'origine de ma famille, je dirai seulement, qu'elle se rattache à la grande et puissante race gauloise qui, malgré son activité au travail, son génie créateur et ses brillantes qualités guerrières, fut réduite à l'esclavage par la double conquête des Romains et des Francs. La Gaule perdit alors son nom, les habitants, leurs richesses et leur indépendance locale. Nos vainqueurs se montrèrent si cruels et surtout si lâches que notre histoire nous apprend que dix-huit siècles après le premier de ces événements, un Gaulois, Fréret, fut plongé dans les cachots de la Bastille pour avoir osé faire l'éloge de notre chevaleresque patrie gauloise. D'où provenaient les causes de cette longue et cruelle domination que la durée des siècles n'eut pas la puissance d'apaiser ? C'est qu'alors comme en 1792, les nobles gaulois après la défaite de l'illustre Vercingétorix; par César, eurent l'infamie d'aller prendre place dans le Sénat romain. Le peuple resta seul pour reconquérir la patrie perdue et pour empêcher notre tradition républicaine de disparaître. Soyons fiers, prolétaires de nos jours, de la force d'âme et d'énergie de nos illustres ancêtres ils ne laissèrent jamais en repos nos vainqueurs: Un jour, dans une des insurrections des Bagaudes, les paysans se soulevèrent sous la conduite de Tibaldi, Cotuatos et Cénatodun, trois paysans célèbres ils prirent des villes après sept mois de siège, et, avec les fers dont les empereurs romains avaient chargé leurs mains, ils brisèrent le crâne de leurs oppresseurs. C'est que les Gaulois voulurent toujours la république. Mais ils ne fondèrent jamais que des républiques fédératives, en attendant la grande république qui préside aujourd'hui aux destinées de notre chère patrie.
Des Pierres druidiques aux observatoires de pierre en Inde à Pierre qui va sur la lune et qui un jour comprendra Colombine
Pendant les soixante ans que j'ai habité Paris ou Londres, dans les courtes visites que j'ai pu faire au pays, j'ai revu bien des fois les lieux ou j'ai gardé les troupeaux, et les ruisseaux où je pêchais à la main, les goujons et quelquefois les truites mais où je me rendais toujours avec le plus d'agrément, c'était au sommet d'une des trois montagnes qui entourent notre village et que nous appelons le Puy-Maria. Là, on trouve de nombreuses pierres sur lesquelles la légende croit voir la main de l'ouvrier gaulois.
Dans le nombre, il s'en trouvait une beaucoup plus élevée que les autres et remarquable à plusieurs points de vue. On voit d'abord taillé dans le roc un escalier de neuf marches qui conduit le visiteur jusqu’en haut, où on aperçoit deux bassins, le premier qui a une forme elliptique, mesure au petit axe. un mètre, et au grand, un mètre cinquante-sept, et trente-deux centimètres de profondeur. Le plus petit est en forme de circonférence, et mesure dans son diamètre, soixante-deux centimètres. Ces deux bassins communiquent par un conduit ayant de dix-huit à vingt centimètres dans sa plus grande largeur. C'est là, disent nos villageois et les nombreux touristes qui viennent visiter la pierre-mystérieuse, que les Druides faisaient leurs ablutions et mettaient à-nu les entrailles de leurs victimes. Car, au temps où tous les peuples croyaient aux augures, le sort désignait ceux qui, à la veille d'une guerre ou de tout autre événement intéressant les populations, devaient être livrés aux dieux pour désarmer leur colère. Cependant, à l'époque où l'illustre Vercingétorix combattit avec tant de vaillance contre César, les druides qui, au point de vue des sentiments moraux étaient bien supérieurs aux Romains et aux prétendus chrétiens, n'avaient plus recours à ce genre de sacrifice; Mais, malheur aux vaincus. Les persécuteurs des Gaulois pour pallier leurs crimes et leurs forfaits ont inventé une légende qui a traversé les siècles et pèse encore sur la mémoire de nos dignes ancêtres. On nous les montre toujours prêts à égorger leurs populations. Les historiens nous revêtent en effet un temps, où la plupart des peuples se livraient aux sacrifices humains. Ce qui ne paraît point douteux, c'est que les Gaulois appliquaient ce genre de peine de mort à leurs criminels, comme nous nous servons aujourd'hui de la guillotine, les Anglais, de la potence, et les Espagnols, de l'écrou. Du sommet de cette montagne, la vue s'étend sur un espace immense: on découvre à l'Est, les monts d'Auvergne, au nord et à l'ouest, les forêts de Guéret et au sud-ouest, jusqu'aux confins de la Haute-Vienne. Contemplé, de plus près, notre panorama ne perd rien de sa beauté et continue d'étonner et d'émouvoir la pensée du visiteur. Au lever du soleil, alors que ses rayons brillent sur cette immensité, le spectacle est ravissant et féerique, nos champs de blé au moment des moissons ressemblent à une nappe d'or. On est bien près de croire alors à l'existence d'un être suprême, le maison comprend mieux surtout ce cri arraché du cœur de J.-J. Rousseau « Que la nature est belle et imposante”.
A quelques centaines de mètres de notre village, coule le Thaurion, rivière assez importante et surtout très poissonneuse, suivant son lit en de riants méandres et fertilisant une grande prairie du château féodal de Pontarion qui fut si fortement éprouvé par quelques sanglantes batailles livrées entre catholiques et protestants, dans cette localité même. J'éprouvais un jour au sujet de ce beau et superbe coup d'œil une bien réelle satisfaction. Ayant abandonné la truelle en Angleterre par manque de travail, je m'improvisais professeur de français. Un jour que je donnais mes leçons à deux jeunes filles irlandaises, leur mère, ayant appris que j'étais Creusois, vint me parler de mon département avec un grand enthousiasme. Son langage me disait qu'elle avait éprouvé une bien grande admiration en visitant les ruines de Crozant, qu'elle comparait à ce qui lui avait offert le plus d'attraits en Suisse. Son mari, homme de goût, présent à la conversation, s'adonnait aux études archéologiques, et telle ne fut pas ma surprise lorsqu'il me raconta qu'il avait visité la tour de Zizim, à Bourganeuf, où le frère de Bajazet II fut enfermé. Puis, continuant leurs voyages vers l'Auvergne, ils avaient fait l'ascension du Puy Maria. La grande dame me mit sous les yeux le croquis qu'elle avait pris étant assise sur le bord du bassin creusé dans la pierre mystérieuse son admiration n'avait d'égal que la beauté du site, et elle ajoutait qu'elle n'avait rien vu en Suisse qui put lui faire oublier certains points de vue de notre département. Je le répète, ma joie fut grande et j'aurais désiré que ceux de nos concitoyens qui sont toujours enclins à médire de notre vieille Marche eussent été témoins de la conversation que cette dame m'avait tenue avec tant d'enthousiasme. Probablement qu'avant de se livrer à des critiques mal fondées, ils prendraient la peine d’étudier notre si charmant pays.”
Mémoires de Léonard - Martin Nadaud - 1895
Je pris conscience instantanément que toute truelle, photos, discours, édifices, nationalisme, religion, république, pays, trophée n’a point de valeur face au silence et aux racines des ces hommes “morts pour la civilisation” tels qu’indiqué sur les monuments en places centrales. Cette Celtide qui devint Europe et s’affu
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