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Un ange sur l'océan 

Un ange sur l'océan 

Published Oct 27, 2024 Updated Oct 27, 2024 Romance
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Un ange sur l'océan 

 

Image de l'IA copilot (microsoft)

 

Ce texte provient d'un concours de Librinova, avec comme particularité de commencer par l'incipit suivant : 

Pleine lune, le bateau se balançait sous les étoiles. 

Voici le lien du concours, qui s'est terminé cet été et donc les resultats ont eu lieu fin octobre. Je peux desormais vous faire profiter du texte. 

https://concours-ecriture.com/concours/concours-de-nouvelles-avec-bernard-minier/participations/6113-un-ange-sur-l-ocean

Voici l'histoire que j'avais envoyée

Pleine lune, le bateau se balançait sous les étoiles.

Qui aurait imaginé qu’un jour je puisse apprécier ces multiples merveilles, les divers plaisirs que procure cet espace géant qui est, l’océan. Cette sensation de liberté. Ce vent, dénué de toute la pollution humaine des grandes cités, qui souffle continuellement sur mon visage, partage les senteurs salines de ces eaux cristallines. Et ces nuits plongées sous cette voûte céleste si envoûtante, bercées par la houle frappant la coque du navire. Et dire que voguer n’avait jamais été dans mes désirs d’enfance. Que la simple vision d’un port me rebutait !

Mes ambitions étaient tout bonnement à l’opposé de ce que je vis à ce jour. J’avais, comme à chacun, des envies de réussites, que ce soit d’ordre pécuniaire ou social. Je voulais me faire une place de choix dans ce monde, celui des grands hommes. Celui où vous ne paraissiez plus être une poussière insignifiante. Mais, bien qu’ils ne soient tous que des faux-semblants d’étoiles, j’avais la prétention de briller parmi eux. De les éblouir.

J’avais tout prévu du haut de mes trois pommes. La jeunesse porte en elle ce que l’adulte peut moins se permettre : rêver. J’aspirais à de grandes études. Je souhaitais me construire un réseau de relations solides et fiables. Ainsi, je serais devenu riche et puissant. Les premiers facteurs de la réussite dans la société. Et si tout s’était passé comme je l’espérais, j’aurais pu prétendre au podium de la reconnaissance. Mon nom aurait illustré les pages d’histoire et serait écrit en lettre capitale dans nos livres d’écoles. C’est beau… les rêves d’enfants. Ils nous donnent un but à atteindre, un chemin à suivre. Mais, malheureusement, quand ils sont trop grands, ils deviennent trop difficiles à réaliser. Et bien souvent, nous tombons de très haut quand nous échouons.

Ma famille, bien qu’elle ait tous les meilleurs sentiments à mon égard, était loin d’être riche. Très loin. Ce qui pénalisa fortement deux points importants concernant mes plans d’avenirs : étude et relation. Malgré le cumul de petits emplois, je ne pus faire d’étude au niveau que je souhaitais : doctorat de médecine avec la spécialisation « chirurgie esthétique ». J’aurais pu faire un deux en un. Obtenir un salaire au-delà de mes espérances et construire mon cercle de relation parmi la haute société. Mais la vie a ses caprices et elle en avait décidé autrement. Même les bourses furent trop juste pour me payer une entrée chez les grands de ce monde.

Est-ce cela qui m’avait poussé vers les joies de la voile ? Non, ma motivation était tout autre. Durant mon cursus scolaire, j’eus qu’un seul véritable bonheur : une fille. Je n’avais jamais vu cela, elle avait tout pour elle. Si mignonne qu’elle en ferait bégayer un aveugle. Sa voix de sirène charmait quiconque voulait bien l’entendre. Et ses yeux, d’un bleu si intense, que l’on se perdait dedans. Des cheveux longs, noir de jais, qui embrassaient à merveille ses magnifiques épaules. N’importe quels hommes, hétéro, seraient tombés amoureux, juste d’un simple regard. Pour couronner ce chef-d’œuvre de la nature, elle était née de bonne famille.

Il n’y avait vraiment, mais alors vraiment aucune chance pour que la vie nous permette d’être ensemble. Je n’étais pas particulièrement beau. Je n’avais jamais fait la guerre, mais mes cheveux, eux, étaient toujours en bataille. Côté physique, je n’avais pas les mêmes armes que tous ces étalons musclés tout droit sortis d’un boys band, qui lui tournaient autour tels des vautours en recherche d’une proie prête à tomber dans leur bec acéré.

C’est lors d’une heure de retenue que j’eus l’heureux hasard de l’approcher. Il était d’ailleurs assez amusant de constater que le seul défaut de cette déesse terrestre était que, parfois, elle ne pouvait plus s’arrêter de parler. Je ne sus que plus tard quelle en était la raison, quand j’eus l’occasion de rencontrer ses parents. Punis pour avoir dérangé nos camarades de classe, alors qu’elle ne faisait que de me remercier de lui avoir rendu son stylo qui venait de tomber au sol, j’eus à partager une rédaction à rendre avec elle. Le sujet ? Comment ne pas perturber un cours ? Entre 12 000 et 16 000 signes attendus, avec comme phrase d’incipit « Est-ce que le navire de la connaissance vogue toujours sur un air de sagesse ? ». Mais l’heure passa si vite, que l’on dut se revoir plusieurs fois chez moi, pour le terminer. Les rires et les anecdotes se mélangèrent aux sérieux du travail à effectuer. C’était ainsi qu’une belle amitié s’instaura. C’était aussi le début des galères.

La jalousie ! Un des sentiments qui ne me manque aucunement. Et c’est pourtant cela qui fit que je ne pus vivre avec ma belle demoiselle.

Le jour où nous avions passé le stade de cette amitié rempli de complicité, de fou rire, mais aussi de pleurs, de rage partagée, il se produisit ce que jamais je n’aurai pu imaginer. Un baiser. Tendre, doux, humide et aussi long qu’une caresse sur la joue. Un ange ! Que dis-je ? Une divinité avait posé ses lèvres sur les miennes. Si mon cœur n’avait pas su s’accrocher bien solidement à ma cage thoracique, j’aurais pu connaître ma première crise cardiaque. Mon palpitant battait la chamade. J’eus cru sur l’instant qu’il allait sortir de ma poitrine. Après plus de cinq ans à ses côtés, nous nous étions embrassés. « Mon ange bleu », avais-je lâché en la regardant. Et finalement, c’est ce qui scella mon destin.

Un témoin. Il nous avait vus au loin. Malheureusement pour nous, ce fut l’un de ses plus fervents prétendants. Un bel apôtre qui ne supporta pas qu’on lui vole sa proie. Il reporta sans attendre ce qui s’était produit aux parents de ma douce. L’effet fut irrémédiable. Comment une aussi belle fleur du printemps avait pu être mise au monde par le diable et une sorcière ?

La vie de leur fille était déjà toute tracée. Ils avaient eux-mêmes tissé le fil de son destin et rien ne devait contrecarrer leur plan. Elle devait se consacrer corps et âme à ses études. Devenir une brillante chirurgienne et épouser un riche mari. Le bémol était que je ne faisais pas partie de l’équation de sa réussite.

Le pouvoir ! L’humain est la seule race qui sut donner un mot à celui qui dirige les autres, qui les écrase. Il peut prendre plusieurs formes. Par la simple force physique ou par l’influence que l’homme est en mesure d’exercer sur les autres. La politique, les médias, la religion ont tous un pouvoir sur la populace. Un qui les gouverne, l’autre qui les influence et le dernier qui les endoctrine.

Voilà ce qui me plaît avec l’océan. Jamais d’ordre, il ne recevra. Aucune influence, il ne subira. En aucun cas, il ne vous appellera à le suivre. Yoda lui-même n’aurait jamais la force suffisante de déplacer un océan. L’or, la renommée, rien ne l’empêchera de vous aspirer par le fond s’il le décide.

Ses parents m’avaient mis plus bas que terre. J’ai ressenti ce poids écrasant que ces hommes du beau monde exercent sur vous. Leurs regards, assurés, et pleins de dédains envers ma petite personne. J’avais compris en un instant que je ne pourrais jamais faire partie de leur monde. Je n’avais pas la capacité de glacer ce cœur qui battait trop fort pour celle qui aurait pu être la lumière de ma vie. Mon expression n’aurait jamais pu être aussi sèche que la leur. Cette prestance de se placer sur un piédestal face aux misérables qui osaient les approcher. Comment avais-je pu rêver de devenir comme eux ? Devenir des icônes, des images publiques. Des joyaux aussi pâles que des vampires assoiffés, ne brillant que dans leur propre estime.

J’avais reçu la stricte interdiction de la fréquenter. Je n’avais pas la possibilité de l’appeler ni de la voir, ne serait-ce qu’occasionnellement. Rien que de poser mes yeux sur elle serait un crime éhonté. Et s’il me prenait l’envie de me rebeller face à cette infamie, ils joueraient de leurs relations. Je compris rapidement que le résultat de mes futurs partiels ne serait plus en fonction de mon travail. Qu’un bon curriculum vitae ne serait plus suffisant pour mon avenir ! Et pour appuyer le tout, ils me firent comprendre qu’ils connaissaient très bien les employeurs de mes parents. Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Mon père, ma mère étaient tout pour moi. Le sacrifice n’en valait pas la chandelle, même si mon amour brûlait de mille feux.

Résultat des courses ? J’avais fini par fuir. Comme un lâche. J’étais résolu à quitter la terre ferme, qui était devenue trop aride à mon goût, pour embrasser la mer. Elle paraissait bien plus accueillante, elle sut calmer mes multiples frustrations. Comme si elle n’attendait que moi. Elle était devenue le remède de mes tourments ! Désormais, je voguais au fil du vent, suivant la route que me destinaient les cieux. Mes pensées se laissaient bercer par le géant bleu. J’avais tracé ma voie en suivant cet énigmatique dôme constellé. Tous ces astres me guidant de leur lumière céleste si authentique. Avec le temps, j’avais pu acquérir mon propre bateau. Je vis maintenant qu’avec les seules richesses de l’océan. J’avais fini par baptiser mon navire, en souvenir de ma plus belle étoile : « Anna, l’ange bleu ».

Voilà bien une dizaine d’années que je n’avais pas recroisé ma belle demoiselle. Je m’étais fait à l’idée que je ne la reverrais jamais, avec un pincement au cœur. Figurez-vous que je fus rapidement reconnu comme un excellent marin. L’homme des mers au sang bleu, me surnommait-on parfois. J’avais finalement coupé les ponts avec les humains en prenant le large. Je m’aperçus que cela ne me gênait pas tant que ça. Seuls mes parents et, bien sûr, ma douce Anna me manquaient.

Je vous avouerais que, jusqu’à aujourd’hui, je n’aurais jamais cru à la destinée. Ces chemins s’entrecroisant, convergeant obligatoirement sur un point unique, censé lier une vie à celle des autres. En ce jeudi ensoleillé, baignant le quai des pêcheurs de ses doux rayons matinaux éveillant votre esprit, une femme se dressait devant la voile de mon navire.

J’avais mis pied à terre le temps de faire le commerce d’une bonne centaine de kilos de poissons quand je l’aperçus. Cette femme, de dos, en ombre chinoise due au soleil qui pointait à l’horizon, m’avait tout de suite fait penser à elle. Mais j’avais rapidement chassé cette idée folle, surtout quand une main vint prendre la sienne. Si Anna était là, devant moi, il serait certain qu’elle serait avec l’un de ces beaux étalons choisis, validés et approuvés par ses géniteurs. Il ne serait pas étonnant qu’il ait 5 étoiles au guide du Michelin, pour dénoter que cet homme tenait la route. Prenant la ferme résolution que ce ne pouvait pas être elle, je pris la direction de mon navire, avec la conviction que la mer m’attendait, sans plus tarder.

Ce parfum ! Cette odeur de lavande, légèrement épicée, me chatouilla les narines. Mon esprit se figea. L’image de ce baiser, le seul que je pus avoir d’elle, monopolisa mes pensées. Ce jour-là, elle sentait aussi la lavande. Le destin, cette terre, cherchait résolument à me jouer des tours. Mon cœur s’emballa, mais je repris la marche. La mer saurait me soigner de ce mal que je ressentais à nouveau. Elle l’avait fait déjà tant de fois.

Je passai prestement devant cette ombre, sans me retourner. Au moment où j’allais monter, une voix de femme m’interpella. Une voix douce et chaleureuse.

— Anna ? Quel joli nom pour un bateau !

Je ne sus pas quoi lui répondre. Je n’osais pas la regarder pour le faire.

— Je vous dis cela en toute hypocrisie, vous savez, fit-elle en riant. Je m’appelle Anna. Et le plus drôle est que… un homme, qui a énormément compté pour moi, m’avait surnommé son ange bleu.

Je ne pus m’empêcher de me tourner vers elle. Vous le croirez ou non, mais c’était bien elle. Anna. La femme qui avait toujours eu une place dans mon cœur et mon esprit. Cette femme qui se tenait devant moi était toujours aussi magnifique. Ses yeux couleur océan me regardaient, tout aussi ébahis que je pouvais l’être. Le temps s’arrêta. Les mouettes elles-mêmes semblaient s’être tues. Les vagues rythmaient le battement de mon cœur. Je ne savais pas quoi faire, mais, fort heureusement, c’est elle qui prit les initiatives. Elle lâcha sauvagement la main de cet illustre inconnu et courut vers moi. Sur un élan de surprise, je ne pus réagir.

Ses lèvres, si douces, si soyeuses, venaient de se poser sur les miennes. Elle m’enlaça tendrement, comme si nous étions mariés depuis toutes ces années. De mon côté, je ne cillais pas une seconde. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. J’étais prêt à me pincer pour éviter que le rêve tourne au cauchemar. Je ne supporterais pas une peine aussi grande que celle que j’avais déjà vécu.

Elle se détacha de moi, lentement. Ses yeux brillaient autant qu’un diamant au soleil. Elle se mit à parler, sans s’arrêter, ne serait-ce qu’une seconde pour respirer. Elle n’avait vraiment pas changé. J’interceptais quelques bribes quand je sortais par moment de mes songes.

— … J’avais demandé des nouvelles à tes parents… Je leur avais dit : comment ? Pêcheur ? Il vit maintenant en mer ? … j’ai eu l’idée d’acheter des étales sur ces quais… Et depuis 10 ans, nous avons pu reprendre toute l’activité de pêche de ce port… avec mon frère, nous sommes devenus riches… sans nos parents.

Quand je repris enfin mes esprits, je venais de réaliser que depuis tout ce temps, j’aurais pu la croiser un bon nombre de fois. Je n’allais pas souvent sur ces docks auparavant. Il était bien trop proche de mon passé. De ma ville natale. D’elle ! Avait-elle fait tout cela pour me revoir ? Avait-elle toujours conservé l’espoir ? Elle semblait ne jamais avoir abandonné ! Pas comme le lâche que j’avais été.

— Je le savais, me fit-elle d’un coup. Je savais que tu reviendrais.

Une larme coula le long de ses joues si lisses et rosées.

— Mon frère a dû me tenir la main quand j’ai lu le nom baptisé sur ton navire. J’ai tout de suite pensé à toi, en espérant de tout mon cœur que tu en serais le propriétaire. Et…

Elle s’arrêta soudainement, éclatant en sanglots. Elle me serra si fort dans ses bras, que je faillis manquer d’air. Cet homme, au loin, était donc son frère. Elle avait lâché ses parents pour vivre par elle-même. Sans leur pesante obsession de la bienséance de la haute société. Elle avait souffert, elle aussi, durant ces nombreuses années.

— Anna. Ma chère Anna. Tu as toujours été l’étoile qui guida mon navire sur les flots. Tu as toujours été celle qui me rattachait au monde des vivants. La mer, l’océan m’avait bercé à maintes reprises pour calmer cette tristesse qui me tenaillait. Mon cœur avait beau saigné, mon navire filait sous le vent, l’air marin purifiait mon âme. Tu as toujours été la femme qui hantait mon cœur, mon esprit. Anna, je t’aime depuis notre première rencontre.

Elle leva son visage vers moi et finit par m’embrasser fougueusement.

C’est sous cette pleine lune, notre bateau se balançant sous ce ciel étoilé, enlaçant ma dulcinée et nos deux enfants, que je repense régulièrement à cet instant magique.

Je n’ai jamais cru en Dieu, mais je le remercie sincèrement d’avoir envoyé mon ange bleu.

 

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