Un abertzalisme qui a perdu le nord...
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Un abertzalisme qui a perdu le nord...
Quelque temps après que l'organisation clandestine Iparretarrak eut déclaré une "trêve" - la fin de la violence politique ne sera jamais en revanche formellement annoncée - pour abonder dans le sens du processus de paix dit de 'Lizarra-Garazi' signé entre ETA et les deux camps politiques représentant le nationalisme basque, quelqu'un qu'on ne pouvait guère soupçonner d'accointances avec l'abertzalisme m'avait dit tout de go : "IK (Iparretarrak) a été un rempart contre la volonté de ETA de placer le mouvement abertzale du Pays Basque français (sic !) sous sa coupe"... Je n'ai aucune hésitation à dire que j'étais d'accord avec son analyse et les évolutions politiques de ces dernières décennies en Pays Basque nord n'ont fait que démontrer la réalité de cette assertion.
Dans une contribution précédente, j'avais décrit comment ETA, dès les premières années de sa création, avait prévu et planifié de "mettre le grappin" sur la revendication abertzale en gestation au Pays Basque nord, en contrôlant dès son apparition le mouvement Enbata. Ce qui allait d'ailleurs provoquer très vite des tensions et dissensions au sein des dirigeants de cette première organisation publique abertzale dans les trois provinces septentrionales. Dans le droit fil de sa tactique des "deux fers au feu", ETA allait également susciter l'émergence de la gauche abertzale en Pays Basque nord, avec l'épisode de l'Aberri Eguna (Jour de la Patrie Basque) quelque peu agité d'avril 1972 à Mauléon-Licharre. Néanmoins, les connaisseurs de la question nationale basque savent que le but de ETA n'était aucunement de "porter le fer" dans la partie nord du Pays Basque sous tutelle française, en se confrontant avec Paris... mais bien au contraire de "faire le gendarme" afin qu'un mouvement abertzale émergeant en Pays Basque nord ne vienne contrecarrer sa stratégie politique dans laquelle la partie nord devait rester une sorte de base arrière logistique, un sanctuaire protégé par une frontière pourtant officiellement honnie. Dans ce jeu de dupe, cette tromperie originelle, ETA a longtemps bénéficié d'une certaine complaisance de la part des autorités françaises, intéressées elles à ce que cela "ne bouge pas trop" dans la partie du Pays Basque sous leur domination et que le statut-quo politique, avec des notables à leur botte, y continue d'y régner. Cette sorte de "gentlemen-agreement" avait pris fin lorsque deux gouvernements soi-disant socialistes furent en place à Paris et à Madrid... et aussi par le fait de l'action criminelle des GAL (Groupes Anti-terroriste de Libération), matérialisation d'un véritable terrorisme d'État que le gouvernement espagnol de Felipe Gonzalez avait mis en place pour forcer Paris à agir contre ETA en sa "retaguardia" du Pays Basque nord.
Il ne fait pas de doute que la décision d'Iparretarrak - à l'origine "branche nord" de ETA - de "s'émanciper" de la tutelle du "grand frère", puis de développer une stratégie politique autonome adaptée aux réalités socio-politiques du Pays Basque nord a très sérieusement contrecarré les velléités de contrôle de ETA sur le mouvement abertzale au nord. Au point que durant trois décennies le "grand frère" n'a eu de cesse de mettre des bâtons dans les roues (c'est un euphémisme !), non seulement à l'action clandestine d'IK mais aussi plus largement à des expressions et activités politiques sur lesquelles il n'avait pas prise ou du moins pas assez à son goût. Un véritable travail de sape, une division sciemment entretenue entre abertzale du Pays Basque nord, des agissements sournois qui montraient que dès l'origine ETA était une organisation à caractère totalitaire, même si je n'ai aucun problème à reconnaitre que nombre de ses militants ont été des gens sincères et pas toujours en phase, loin s'en faut, avec les directives de l'état-major. Il n'empêche que les directions successives de ETA ont toujours tenu fermement les rênes de l'appareil et toute voix dissonante a été écartée... dans le meilleur des cas !
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