Le 45ème parallèle
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Le 45ème parallèle
L'on oppose bien trop souvent l'avenir au passé, la créativité à la répétition, l'innovation à la capitalisation. Et l'intime au social. Chacun de nous se situe pourtant à équidistance de ce qui le précède et le suit, de ce qui l'entoure et de ce qui lui est plus lointain et étranger. Nous sommes à Greenwich lorsque nous sommes, lorsque chacun est. Au 45ème parallèle.
Dans son dernier opus " Madres paralelas " l'écrivain et réalisateur Pedro Almodovar disjoint les amalgames et relie les irréconciliables par leurs points de vide et de plein.
Les dilemmes moraux de ces deux mères sont le fruit de leurs histoires et le produit, le déchet, le relent d'une Histoire espagnole écartée bien pllus qu'écartelée depuis plus de 45 années.
Si Ana ne peut pas aimer et enfanter, Janis aime et enfante la mort.
Lorsque Arturo aime Janis au point de la reconnaître et que Janis fait de même avec son enfant, Ana peut redevenir mère et Janis et Arturo le sont. Parents. C'est alors qu'ils ouvrent de concert la fosse du passé commun oblitéré, ticket de passage sans destination.
Et pourtant elle tourne, la vie
L'un d'eux, peu importe lequel, affirme en voix off : Redonner leur place à nos ancêtres nous permet de la donner à nos enfants...
Les entasser sous terre et au plus refoulé du temps et de l'esprit, sous couvert d'idéologies manifestes de lors ou d'aujourd'hui, peu importe lesquelles, compromet l'avenir mais aussi le présent.
Il n’y a pas d’histoire muette. On a beau la brûler, la briser, on a beau la tromper, la mémoire humaine refuse d’être baillonnée. Le temps passé continue de battre, vivant.
Eduardo Galeano en signature de pellicule
En signature
Tout à la fin de « Madres Paralelas », il est ces quelques mots, ces quelques lignes de Eduardo Galeano, dramaturge et journaliste uruguayen, sur les questions de la mémoire humaine. Et plus on la bâillonne, plus elle semble se répèter « comme pénitence pour ceux qui sont incapables de l'écouter ».
« Le droit de mémoire ne figure pas parmi les droits de l'homme consacrés par les Nations unies, mais il est aujourd'hui plus nécessaire que jamais de le revendiquer et de le mettre en pratique : non pas pour répéter le passé, mais pour éviter qu'il ne se répète ; non pas pour que les vivants deviennent les ventriloques des morts, mais pour que nous puissions parler avec des voix qui ne soient pas condamnées à l'écho perpétuel de la bêtise et du malheur. »
Eduardo Galeano – Sens dessus dessous : l'école du monde à l'envers – Homnisphères, 2004
La psychanalyse dans son versant le plus psychodynamique ne ramène pas à nous ce qui est passé, n'envahit pas notre présent supposément préservé. Cette discipline replace les choses et les êtres en leur juste milieu, écosystémique. Elle libère l'avenir de notre plus pure humanité. Pour plus de découvertes et créations www.ever-mind.fr le site web professionnel d'Eva Matesanz