Pardonne-moi, Thomas
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Pardonne-moi, Thomas
Pardonne-moi Thomas
Pardonne-moi de ne t’avoir pas tout de suite tout dit
Alors que je savais
Pardonne-moi de n’avoir pas voulu compromettre le possible
Alors que je savais
Pardonne-moi de n’avoir pas rangé mes livres sur le lit mais vois-tu c’est parfois impossible
Quand on ne les a pas encore tous lus quand on ne les a pas tous traduits compris
Et quand les yeux fermés ta main a tracé cette ligne sur le rebord de ce lit rempli de livres où tu m’expliquais que tes parents aussi en cachaient pour mieux dormir
Faute d’espace dans ce qui restait de leur bibliothèque
Ou simplement pour dormir dans le foisonnement des lettres
Ces livres que j’ai moi-même égarés dont j’ai aussi connu la présence en glissant mes doigts un soir sous le matelas
Pardonne-moi aujourd’hui de t’avoir laissé approcher aussi proche de moi
Jusqu’à te sentir mon souffle mon pouls et mes poils qui ne s’hérissent pas
Mais toi aussi tu le savais tu y as cru et tu essaies encore de m’en convaincre une dernière fois
Mais dis-moi toi si tu peux choisir ton désir
Dis-moi toi si tu peux frissonner à loisir
Mais dis-moi toi et ne me mens pas
Si tu le pouvais serais-tu capable
De désirer aussi une femme
Quand tu sais mieux que moi qu’il est des choses que la nature exige
Et non ce n’est pas qu’une question de temps ou d’habitude
Alors tu vois
Le désir ne s’apprend pas
Pardonne-moi
De t’avoir induit en erreur
D’avoir joué sans le vouloir avec ton coeur
Pardonne-moi car je voulais moi aussi savoir si on pouvais forcer la main
Si on pouvait jouer avec le temps échapper au destin
Pardonne-moi Thomas de te préférer nos soeurs
Et je ne sais si c’est leur teint pardonne-moi
Si c’est le timbre de leur voix
Si c’est juste qu’elles ont des cheveux longs
Si c’est juste leurs façons
Si c’est juste leur odeur
Ou si c’est encore plus bête plus primitif et bien moins poétique que ça
Pardonne-moi Thomas quand je regarde ta soeur
Avec cet oeil que je n’aurai jamais pour toi
Luce 2 days ago
C’est vraiment touchant