Nagini
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Nagini
L’ire annihile la vie sur son passage.
L’orage gronde comme un ogre affamé
Je ne donne pas cher de ta peau
Pour te débarrasser de son fardeau, je vais te l’arracher
Colère
Elle déborde, se répand, et sous son poids cède la digue que j’avais érigée
Après tout, ne dit-on pas qu’il faut se méfier de l’eau qui dort ?
Sur l’échiquier de la vie, je suis un fou sans garde-fous
Rage
J'ai balancé par dessus-bord l'équipage, pour faire un carnage
Un coup de poing en plein cœur
Sanguinolent, le palpitant
Il est dévoré par cette présence malfaisante
Haine
Elle porte mon cœur carencé — et soutient mon corps désarticulé
ASSEZ
J’EN AI ASSEZ
Je vais te crever les yeux et les donner en pâture aux pigeons
Je vais dévorer tes viscères
Boire l’hémoglobine à même ta poitrine — comme le vampire blafard du fin fond de la Roumanie
J'organiserai une funeste fête avec tes restes
J'écraserai ta tête sous mes talons aiguilles, jusqu'à réduire ton crâne en miettes
Je clouerai ton cadavre au mur, comme une œvre d'art, tableau macabre du désespoir
Ou plutôt, je t'exposerai bien vivant, bien palpitant, dans un musée horrifique
Mon regard est froid, mais ta charogne est encore chaude
Fureur
Je n’ai plus peur
Toi
Toi qui m’as tout pris
Toi qui m’as pris la vie sans me l’ôter
Toi qui t’es servi sans demander
Tu t’es immiscé en moi
Encore plus mauvais qu’une tumeur
Regarde, mais regarde donc ce que tu as fait
Je me suis éteinte à petit feu — engloutie par les vagues de haine et de désespoir — alors je vais te brûler vivant
Il n’y aura rien de beau dans mes mots ce soir
Ni d’opulence dans ce poème ostentatoire
Seule reste ma haine, envers toi et les hommes
Tu as pris ce qu’il y avait de meilleur en moi : tu l’as arraché
Tu t’es octroyé ce droit que je t’avais refusé
Je me suis noyée dans les paradis artificiels des poudres blanches
Le revers noir et grimaçant de l'addiction m'ôtant presque la vie
J’ai abîmé mon corps, entre les coups de couteau et la luxure
Ne voulant pas me confronter à ce cauchemar somnambule
Mais l'on ne peut éternellement fuir
Alors, écoutez, écoutez gentes dames et gentilhommes
J’espère que vous avez peur de moi
Vous devriez être pétrifiés
Entends-tu la colère froide qui siffle dans tes oreilles
La rage vengeresse qui se dresse comme la muraille d’un château fort
Ma douce Eunomie, j'ai perdu foi en ton réconfort
Némésis, Éris, c’est à vous que je m’en remets désormais
Tu vas regretter jusqu’à ta misérable naissance, profanateur
Si tu pensais que les victimes ne désiraient pas la vengeance, ce sera ton erreur
Pour ma part, j’ai toujours aimé les repas froids
Prends bien garde à toi
Oui, toi qui ne vois pas
Toi qui ne ressens pas
Toi qui n’entends pas
Oh oui, méfie-toi de cet être qui serpente entre les tombes et les ruelles sombres
Parce que, lorsque tu t’y attendras le moins
À l’instar du serpent sifflant, qui se meut au crépuscule, fluide
Je planterai mes crochets dans ta nuque
Empoisonnant ton sang
Broyant tes os
Et tranquillement, enfin rassasiée, je contemplerai ta lente agonie
Jackie H 3 months ago
L'agression originelle se devine...
Soif de justice...
Un seul châtiment juste :
Celui d'Abélard...
Risperdalice 2 months ago
Merci Jackie pour votre commentaire que je n’avais pas vu. ❤️🩹