Je veux placer ses mots comme laisse sa trace
Un vaisseau cheminant lentement dans l'hiver
Qui perce et élargit de son angle de fer
Un sillon incertain en travers de la glace.
Je serai son esprit, son anima vivace.
Je laisserai sa phrase avancer sur son aire.
Ses paroles gelées traceront un viaire
En sa pensée traquée remontée en surface.
Instant après instant, je creuserai le fil
De son ancienne voie ressurgie du grésil.
J'arpenterai le texte ainsi qu'un paysage.
Piloté par l'auteur qui en fut la matrice,
J'écouterai sa voix rouvrir en mon sillage
Sa trop vivante plaie, hurlante cicatrice.