Sans obligation...
Sans obligation...
Sans obligation...
Ça en devient presque troublant...
Troublant de ressentir comme héroïque
D’oser dire sereinement, en public :
— je n’aime pas ça.
Quand le plus grand nombre ne comprend pas
Que l’on puisse ne pas aimer ce que le courant impose d’aimer.
Imaginez l’effet, peut-être même le léger choc,
D’affirmer simplement :
— je n’aime pas Noël.
Et pourtant cela devrait pouvoir se dire
Sans justification immédiate,
Sans avoir à dérouler une longue dissertation défensive.
Car aimer ou ne pas aimer n’est que l’expression d’un ressenti,
Une position, sans jugement porté sur l’autre.
C’est l’expression de soi, posée là, sans intention de convaincre.
Alors viennent les arguments familiers,
Bien rodés par l’habitude :
— allons, ne sois pas grincheux,
Noël, c’est l’occasion de se retrouver, de partager.
Partager, se retrouver…
Oui, ce sont pour moi des élans précieux,
À savourer dès que c’est possible,
Sans attendre qu’une date nous y autorise.
Le lien sincère n’a pas besoin d’un rendez-vous imposé par le calendrier.
— Qu’est-ce que tu peux être rabat-joie !
Pense à la joie des enfants, et à l’émoi
Dans leurs yeux qui brillent sous les lumières.
Et oui, c’est beau — vraiment.
Mais l’émerveillement ne se limite pas à une date, dans une saison.
Il vit aussi dans la course joyeuse d’un papillon,
Dans une découverte minuscule, une babiole
Créée ensemble, une balade, une rigolade partagée,
Un gâteau confectionné et un peu raté.
Dans ces instants sans importance apparente
Quand on prend simplement le temps d’être là, avec eux.
Et le reste de l’année,
Lorsque l’on abandonne trop souvent
Leur attention aux écrans pour être tranquille,
Que reste-t-il de cette magie-là ?
Et puis… j’ose, je prends le risque :
Avec mesure, car par les temps qui courent :
Ne surtout pas parler de religion…
Alors j’aborde avec prudence, disons —
« La dimension spirituelle ».
Mais appelons un chat, un chat.
Noël célèbre la nativité, la naissance de Jésus.
Et là, une question se pose, sans provocation, sans ironie :
Ai-je le droit de ne pas croire
Sans être jugé, sans être sommé d’adhérer,
Ne serait-ce qu’un instant ?
— Non, je n’aime pas Noël.
Pour des raisons qui m’appartiennent, je sais pourquoi.
Je le ressens et le dis simplement ainsi.
Comme je laisse ces mots simplement être.
PascalN ©
« De pensées en bavardages »
(Texte humainement tapuscrit - illustration créée avec Dall-E)
Contribute
You can support your favorite writers


C.lair.e 1 hour ago
Merci Pascal d'ouvrir le sujet :
Je le dis, vraiment et sincèrement : je n'aime pas Noël.
La liste des pourquoi et des comment est bien longue et, oui, j'ai mes raisons et je ne le fête plus depuis plus de 30 ans.
Et autour de moi..., tellement d'incompréhension !
" Ah bon ?!? Vous ne fêtez pas Noël ? Comment est-ce possible ? NAAAAANNNNN...... "
Ou encore :
"Viendras-tu manger pour Noël ?
- Non, toujours pas ! Et à mon age, j'estime avoir le droit de ne plus m'imposer les choses qui me font du tord".
Eh bien OUI ! Et j'en suis fort heureuse et de plus en plus chaque année !
Pascaln 35 minutes ago
Bonsoir Claire,
Si cela était possible, j'aurais mis le coeur de j'adore sur votre commentaire.
J'avoue avoir mis autant de temps à écrire, relire et réécrire ce texte, qu'à me demander si je devais le publier, pour finir par le faire. Et purée (pour rester poli), qu'est-ce que ça fait du bien!
Autant que de lire votre commentaire. Un grand merci pour celui-ci. Belle soirée à vous.