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Un lointain souvenir presque inaudible cherchait à rejoindre la surface.

Un lointain souvenir presque inaudible cherchait à rejoindre la surface.

Published Apr 22, 2022 Updated Apr 22, 2022 Offbeat
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Un lointain souvenir presque inaudible cherchait à rejoindre la surface.

Chapitre 5

Cette fois-ci, je n'étais pas perdu. La route était fraîche, du bon béton de garenne, je marchais vers ce panneau de signalisation, certain de trouver les bons repères, et de rejoindre au plus vite Nantes. Je marchais, attendant patiemment qu'un véhicule passe à portée de pouce et que je le stoppe.

Ce panneau que je devinais porter le nom d'une ville me ravissait. Sa forme rectangulaire me donnait force et courage, j'avançais sans crier ma joie, vers la fin de bon nombre d'interrogations. Dans mon for intérieur, je me répétais ceci : c'était un cauchemar, on est mardi, demain c'est spaghetti. Stupide comptine, mais elle me rassurait...

Le soleil tapait, mais pas comme celui du désert. Non, celui-ci était tempéré, j'étais paumé en Croatie en Bulgarie ou au fond de mon lit. J'allais le lire bientôt, car j'arrivais au panneau et je pus y lire cette inscription « Tir na n'og ».

C'était une blague, ce devait être le nom d'un restaurant, celui d'un Breton en exil, sur Terre on en trouve tellement. Qu'est-ce que ça voulait dire, ce nom barbare ?

Un lointain souvenir presque inaudible cherchait à rejoindre la surface. Une histoire de pays des merveilles où circulent des contes et des histoires fantastiques. Bon, avec un peu de chance je n'étais pas loin de la forêt de Brocéliande et j'allais retrouver mon chemin. D'ailleurs, voilà quelqu'un, vu sa stature ce devait être un nain.

J'allais lui poser une question, mais en voyant la dégaine de ce petit bonhomme, je me ravisai instinctivement. Quelque chose n'allait pas, et ce n'était pas le fait qu'il pleuve ; fait naturel et pas simplement d'hiver près de Quimper.

Ce qui suscitait mon trouble, c'était d'avoir croisé un enfant si jeune, encore en couche- culotte et si loin de sa mère. Ce gamin avait fait le mur, à son âge, moins d'un an, je l'avais vu à son sourire, il n'avait aucune dent.

Curieux qu'il se balade seul, et doublement curieux qu'il ne soit pas effrayé. Pour lui en proportion, j'étais un géant. Et si je trouvais une glace, certainement que j'étais poilu. Alors que lui, circulait à l'air libre de tous mouvements, le ventre nu. Ce bébé exhibitionniste marchait dans le sens contraire de l'indication du panneau vu plus haut.

Mais que faisait la police ?

J'allais de surprise en surprise. Une voiture verte, une Citroën passait près de moi. Je reconnaissais la D.S. bien conservée, et là, au volant, un individu au sexe non déterminé, pas plus âgé que l'autre. Toujours ce sourire figé lorsqu'il me croisait, à croire que ma simple vision les faisait rire. Celui-ci conduisait sans ce soucier des interdits et, semblait-il, il n'avait aucun complexe d'autorité. Mais où étais-je encore tombé ?

Les premiers sons de Klaxon, l'ombre d'une ville de corsaire se dessinait, Saint-Malo ou Concarneau, j'allais revoir la mer. J'allais enfin pouvoir me reposer et cesser de me poser

toutes ces questions, dormir. Au premier abord tout semblait normal, j'avais croisé deux garnements précoces et en fuite. Non. Toute la ville était comme cela, un berceau gigantesque où j'étais le seul adulte. J'avançais de rue en ruelle et en cruelles désillusions, pas de parents dans ce drôle de pays qui me faisait pleurer.

Imaginez le tableau, tous ces bambins, hauts comme quatre pommes, qui sillonnaient la ville, allaient au bistrot et siphonnaient autre chose que de l'eau : du cidre et de la bière, d'autres de la Vodka.

Pas d'innocence, ni de morale, dans ce pays d'essence celtique. Je cherchais une clinique, une base arrière, une maison de repos, une branche non sciée et je les regardais vivre. Simples et heureux, chaussés de chaussures sans marque, ils n’avaient pas froid aux yeux. Je pris un verre, j'avais besoin de vérité et d'alcool puissant pour oublier. L'un de mes compagnons de cuite m'interrogea d'un air grave :

— do, do#re

Bien, il comprenait que j'étais fatigué, je lui répondis en langage d'imbibé :

— Dodo, tout à l'heure.

La bière était bonne, fraîche et pleine de bulles, même que l'on aurait pu croire que c'était ce vin de moines. L'autre me dévisageait et saisit un crayon, une feuille, il semblait furieux de ma réponse. Sans talent il dessinait un chiffre, le trois, puis le « re # », et je ne prêtais aucune attention à l'orange employé.

— Tu veux que je dessine ?

Bien que je n'aime pas mélanger les activités, je pris un crayon, le noir et commençait à couvrir le papier, une maison, des flammes, Agnès, j'imaginais le monde tel que je l'avais toujours entrevu, pour moi les portes des pays invisibles n'étaient que des farces et attrapes.

J'avais chopé le virus de la réalité bien avant la sixième, pris au piège de "cartèse". Et pendant que je dessinais il faisait quoi, le joli môme ? Eh bien! il jouait de la flûte, toutes les notes qu'il connaissait. Quand je tendis mon dessin, fier, le gamin s'était fait la malle. Il dansait au fond de la salle en compagnie d'une couche mauve et lui offrait des dahlias indigo.

Pays de dingue, je continuai à m'abreuver et c'est en titubant que je sortis du bistrot. La lune se faisait rare, on n'en voyait que le quart. Je décidai de m'asseoir et de cuver. Je n'étais pas le seul prêt à dormir sous un banc, la ville était pleine de gens errants. Je m'allongeai attendant gentiment que Morphée m'entraîne dans son dédale et transforme ce cauchemar en rêve.

Le lendemain, je cherchai à trouver un moyen de me faire comprendre. Malgré tout, les citadins ici, étaient chaleureux. Je descendis, ivre de l'avant sommeil et j'allai chercher une méthode Assimil, il devait bien y avoir une librairie dans ce bled. La tête lourde et les idées ayant pris leur envol, je marchai dans ses rues, fatigué, mais curieux.

Les bambins vivaient comme nous tous, l'économie fonctionnait à plein régime puisqu'il n'y avait pas de monnaie. Tout se payait en sourire, le boulanger, où je me fis servir trois croissants, un petit pain, et une tartelette au citron. Un peu gourmand, je sais. J'allai m'asseoir à la terrasse d'un café et commandai du chocolat.

J'appréciais la saveur du cacao. Je dégustais ce lait chaud en observant le paysage et les coutumes du coin me semblaient rassurantes. Pas de sirène d'alarme, pas d'ambulance ou de pompier, quoique pour ces derniers je n'en étais pas certain.

Une ville aux mouvements de foule normaux où chacun avait son activité, piscine, tennis ou dévorer les vitrines des magasins, foulards et couche-culottes. D'ailleurs, ce fait m'interpellait, aucune couche sociale puisque ici tous les biens étaient communs et à profusion, ainsi qu'en libre utilisation. Vous voulez une voiture, il vous suffit d'ouvrir la porte et de tourner le contact, la notion de propriété n'existe pas.

Après mon déjeuner, j'essayai un modèle de voiture, toit ouvrant nécessaire, puisque ma taille dépassait largement la taille moyenne de ces gens. Et je conduisais la tête dépassant du toit peu à l'aise mais la banane aux lèvres, je remarquai que personne n'avait vraiment de cheveux, ni d'âge, comme si le temps était figé.

Toute la population était composée de bambins, pas en culotte courte, ni en jupon, mais des moussaillons, que dis-je, du premier lait. Pourtant, ils étaient très avancés, et se débrouillaient bien dans la vie, ce n'était pas le jeu de l'oie ou les petits chevaux qui attiraient ses petits chauves, non, c'était plutôt le vice et la luxure. Quand je marchais à leur côté, je comprenais qu'ils avaient déjà vu un géant de mon espèce puisque la peur n'existait pas, et je compris pourquoi !

En voyant un chat sauvage, il était vieux, ces mouvements trahissait son âge. J'avais cette certitude que le temps filait dans le sang des animaux et brûlait les cellules, sauf celle de ces enfants. Il était évident que faire comme si je n'étais pas là était leur méthode de protection. Par ce fait, pas d'attache et aucun pleur si d'aventure je venais à disparaître. Dans ce monde-là, les animaux avaient une vie normale, et une évolution de corps de perception, eux semblaient étrangers, hors temps...

Ils avaient tous le ventre arrondi, bien bombé qui sortait de ces couches, quelles soient roses, bleues, vertes, beige crème ou certaines plus originales avaient des suites de rayures, des motifs carrés, des triangles ou de magnifiques bandes.

Qu'ils

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