Episode 43 : Au point mort
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Episode 43 : Au point mort
Après deux jours de marche dans cet enfer qu’on osait encore appeler Terre, nous voilà coincés dans une putain d’usine désaffectée, ensevelie depuis des décennies sous des tonnes de sable et de merde en tout genre. Et malgré ça, le soleil brûlant arrive à y entrer par deux lucarnes, là-haut. Pas d’air conditionné. Pas d’eau courante. Pas d’accès au réseau. Il faisait une chaleur insupportable et une odeur de cadavre embaumait les lieux… Seul point positif, pas besoin de ma combi. Mais je commençais sérieusement à me demander si je n’aurais pas mieux fait d’affronter Florigan et son armée de sous-offs lèche-cul !
J’étais au point mort. J’avais réussi à comprendre ce qui motivait Florigan, le pourquoi de sa folie et même ce lien qui nous unissait malgré moi. Mais quelque chose clochait. Pourquoi avoir laissé mon demi-frère sortir de prison ? Et pourquoi m’avoir envoyé sauver un groupe de prisonniers à Osaka ? Et Léila dans toute cette affaire ?
– Moridan, je reviens. Je vais installer une antenne pour connecter ces vieilles bécanes au réseau.
Il pointait du doigt des ordis datant d’au moins un siècle ! Une énorme boite rectangulaire avec une toute petite surface vitrée en guise d’écran et un gros boîtier en plastique blanc pour faire fonctionner le tout. Je ne voyais pas trop ce qu’il pouvait faire avec, mais après tout, c’était lui le génie.
– OK, Joe. Besoin d’un coup de main ?
– Pas si vous voulez pas brûler. Les rayons du soleil sont mortels dans le coin… et votre combi commence un peu à fatiguer !
Il n’avait pas tort. Les deux derniers jours avaient été terribles. Nous avions passé la moitié de notre temps à lutter contre une tempête de verre. Typique de la région. Le seul avantage à tout ça, c’était que toutes nos traces avaient été effacées. Impossible pour Florigan ou je ne sais quel autre enfoiré qui me collait aux basques de nous retrouver. Mais ma combi avait pris cher. Le caoutchouc était poreux si bien que les derniers mètres avaient été une véritable torture. Le système de filtration d’air tournait à plein le régime, mais ce n’était pas suffisant pour évacuer les gaz toxiques qui s’infiltraient. J’avais craché mes poumons comme un vieux fumeur pendant des heures…
– Au fait ! La cuisine est tout en bas. Vous y trouverez de quoi vous requinquer. Mais je vous déconseille de boire l’eau sans la faire bouillir avant. Elle vient de là-haut et je suis pas certain qu’elle ne grouille pas de bactéries.
Joe disparut en claquant la porte du sas qui menait vers l’extérieur sans même me laisser le temps de réagir.
Je regardais avec une certaine admiration l’ingéniosité de cet endroit. Une bâtisse incroyable de béton et de métal dont l’objectif, jadis, était de produire de l’énergie. Elle avait tenu debout toutes ces années, malgré les explosions, les tempêtes, etc. et elle fonctionnait toujours ! Joe avait réussi à la remettre en marche à notre arrivée. Elle faisait un boucan du tonnerre, mais avait le mérite de nous fournir de l’électricité et un système de protection pas trop dégueu. Comment, aucune idée et je n’en avais rien à carrer. Tant que je pouvais me reposer, manger et continuer à avancer sur cette affaire.
Texte de L.S. Martins (20 minutes chrono, sans relecture).
Image par Tomasz Pro de Pixabay : Centrale Électrique Usine - Photo gratuite sur Pixabay