CHAPITRES VIII ET IX
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CHAPITRES VIII ET IX
CHAPITRE VIII : Où il est question d’une plaque à fixer
Les congés se terminent et les températures baissent, enfin.
A la Mairie, lentement, les contractuels, les agents, les sous-chefs, les chefs et les adjoints reprennent leur rythme, hormis quelques arrêts maladie.
Il en est de même à la Préfecture.
La première réunion post-congés de la commission de gestion des interventions s’ouvre avec un lourd ordre du jour.
Monsieur DUPONT, qui suit le dossier tant au nom de l’association qu’à titre personnel, a appris la date de cette réunion.
Il est donc passé à la Mairie pour déposer une relance.
Il était venu avec la copie de son acte de propriété et de sa CNI, et a ainsi pu éviter le circuit long de sa fiche de demande.
Il a croisé le Maire lors de son passage et est parvenu à l’aborder, malgré l’intervention des services de sécurité du Maire, qui se sont interposés, tel un mur, prévenus qu’ils étaient par l’article de presse écrit par l’Institut et il n’a pas manqué, bien sûr, de lui faire le reproche de manque de suivi des dossiers.
Le danger que représente cette intervention, entrainera une remise en cause des 5 agents en continu des services de sécurité du Maire.
Pas ceux de la Mairie qui sont, eux, chargés de soutenir la Police municipale lors des festivités.
Pas les festivités nationales, dont la sécurité est assurée par la police nationale, mais les festivités municipales.
Pas toutes les festivités municipales. Seulement celles ne dépendant pas d’une association subventionnée[1].
Le Maire, conscient de ses responsabilités, et ma foi, un peu inquiet, demande, avant de partir, à l’agent d’accueil de prévenir sa secrétaire de noter de s’occuper du dossier.
Il décide de se rendre à la réunion de la commission de gestion des interventions.
Après avoir interrompu plusieurs commissions et réunions[2], en cherchant celle où il voulait intervenir, il finit par apprendre le n° de la salle où elle se déroule.
Il y parvient environ une demi-heure après l’heure fixée pour le début et rejoint les adjoints et délégués, qui dégustent les viennoiseries réconfortantes et lui offrent un café.
Après un délai abrégé à quelques minutes, du fait de la présence du maire, les membres s’installent et sortent leurs dossiers.
Le président, sur injonction du maire, et malgré la réticence du secrétaire, s’adresse au délégué voirie qui ne peut que se plaindre du bazar que cela met dans le classement de ses dossiers couleurs, de devoir changer l’ordre des sujets.
Toujours est-il que la réunion s’ouvre avec le dossier de la plaque de la rue Monclar.
- « Où en sommes-nous ? » s’exclame le Président.
Un lourd silence s’installe, pendant lequel se retire l’édile municipal, rassuré sur son autorité naturelle ou électorale.
CHAPITRE IX : Où il est pris une décision difficile pour une mission d’exception
Après 2 heures d’un débat riche et animé, où chacun a pu s’exprimer en toute confiance, et quelques pauses indispensables, le président fait noter par le secrétaire de la commission, que le service technique des véhicules de la Mairie est le seul à disposer de l’outillage nécessaire, à savoir un ensemble de tournevis cruciformes pour pouvoir choisir la bonne dimension et d’une perceuse sans fil.
L’adjoint a cependant émis une réserve relative à l’emploi de tournevis cruciformes. Il se peut, malgré tout, qu’il soit besoin d’un tournevis plat.
De plus, ce service technique étant chargé de l’entretien des véhicules des pompiers et de ceux du service parcs et jardins, il pourra utiliser, sur décision motivée du Maire, l’un de leurs chariots élévateurs ou la grande échelle.
Le délégué souhaite, surtout, ne pas dépendre du matériel du service décorations et de son délégué !
Il est inscrit au compte rendu de la réunion, qu’une demande de budget sera déposée pour l’acquisition d’un chariot élévateur et d’une échelle, au profit du service voirie, pour assurer la continuité des services.
En outre, l’adjoint doit réaliser certains travaux de façade chez lui. Ce qui permettra de rentabiliser ces outils[3].
En contrepartie du prêt encore nécessaire, le service technique des véhicules, qui en est bénéficiaire, assurera une maintenance exceptionnelle, et viendra chercher les véhicules lui-même.
Parallèlement, le service voirie prendra contact avec le service festivités, qui en a la gestion, pour disposer des barrières nécessaires au détournement de la circulation des piétons, sur le carrefour.
Nous verrons ultérieurement que cette décision politique ne manquait pas d’importance…
Cependant, lors de la réunion de coordination hebdomadaire du planning municipal, il est soulevé une difficulté bien réelle.
Le délégué du service technique des véhicules municipaux, indique qu’il ne peut intervenir avant que les barrières soient installées, dès lors que cette installation a été prévue et enregistrée dans les minutes de la réunion de la commission de gestion des interventions.
Tout enregistrement dans les minutes d’une réunion impose son effectivité légale. Cela impose de justifier une fois, chaque année, de la non réalisation des sujets abordés.
Une réunion paritaire des services, qui comprend un délégué et un représentant syndical de chaque service, est organisée d’urgence pour prendre toutes dispositions qui s’imposent.
Tous les délégués présents s’accordent à dire qu’il s’agit, en effet, d’une impossibilité règlementaire d’intervenir, pour le service en charge de cette mission, et qu’il convient, vu l’importance de cette intervention, de convoquer en réunion pré-disciplinaire, le délégué du service festivités.
Ce dernier, présent pour une fois, intervient en surprenant tous les autres délégués qui pensaient qu’il ne venait qu’aux réunions de mi-décembre, pour les pots de fin d’année et d’organisation des festivités.
L’idée de la réunion pré-disciplinaire est, donc, immédiatement abandonnée et il est accordé un délai de 15 jours pour que le maire puisse prendre un arrêté d’autorisation exceptionnelle au profit du service festivités pour installer les barrières, sous la surveillance du service voirie et bien entendu, de la police municipale.
Les 2 délégués de ces services devront remettre un rapport circonstancié avant la fin de l’année au secrétariat de la commission de gestion des interventions.
Cette dernière fera signer, par le Maire, l’ordre de mission pour le service technique des véhicules, en lui accordant un délai de 15 jours, égal à celui accordé au service voirie.
La mission ordonnée fait apparaitre le cruel manque de moyens de la structure municipale, tant en Agents qu’en matériel.
- « Il est évident que le laisser-aller de l’équipe municipale précédente place notre commune au fond des classements en équipement et suivi ! » : soulève le 8ème adjoint qui, juste un mois avant le premier tour, a quitté l’ancienne équipe pour s’opposer aux promesses de dépenses, qu’il jugeait officiellement excessives, d’une équipe que les sondages donnaient perdante[4].
[1] Cette organisation qui peut paraitre compliquée pour « l’administré » moyen a l’avantage de créer des postes de chefs en nombre suffisant pour que les agents puissent les joindre facilement. Et ne vous inquiétez pas, ils assument.
[2] C’est la rentrée. Il est important de recréer les liens distendus par de longues absences.
[3] Nous ne pouvons critiquer le fait qu’un outil soit « rentabilisé » et que les « responsabilités » prises par l’adjoint lui soient compensées.
[4] Le 0.6% de gens qui lui faisaient confiance a pu suffire pour faire basculer la majorité