PORTE-PALES
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PORTE-PALES
Tout est pâle en ces matins frais.
La lumière rasante des champs,
soleil blanc aux rayons si lents,
que nos sillons rappellent nos plaies.
Au premier œil, piètre photo.
Point de sommets blancs de la neige,
ni plus de bois aux couleurs beiges.
Nos champs si plats ne sont pas beaux ?
Qui ne sait voir notre plateau ?
Il est le nôtre, il est Picard,
et pour beaucoup il inspire l’art,
du champ d’honneur, ou de tableaux.
Dessin pauvre de mère Nature,
mais riches terres pour s’excuser.
Elles furent léguées, puis héritées,
jusqu’au jour d’hui, sans trop d’usure.
Mais de terre pâle et bien vivante,
ses derniers héritiers, bien placés,
y posent des porte-pales, très laids.
Au prétexte qu’Éole la vente !
Non pas une, deux, ou quelques-unes…
Partout ! Où que porte le regard !
Poteau blanc, planté tel un dard,
bétons, ferrailles, lumières nocturnes.
Pourquoi défigurer ? Pour qui ?
Au prétexte du manque d’énergie ?
Ou, qui sait, quelques subventions
ne font-elles pas nouvelles passions ?
Toi, dont les ainés, tes ancêtres,
t’ont confié partie de la terre…
Toi, élu, délégué, expert,
qui fait des choix sur le bien-être…
Écris ton nom ! En lettres grandes,
sur chaque machine à électron,
pour que mémoire de ta demande,
soit gardée pour ceux qui suivront.
Le fils du fils va démonter ?
Son petit-fils va-t-il aimer ?
Lorsque grand père donnait un arbre,
Toi tu lui fais un sol bien macabre.
Modernité, vers l’avenir ?
Il faut trouver des solutions ?
Mais l’avenir, c’est voir venir !
Tu ne vois pas cette pollution ?
Bien sûr, au jour d’hui c’est un oui,
pour un budget, une belle voiture
Mais pour demain, toute cette voilure
Elle sera démontée par qui ?
Alors, notez bien votre nom.
Parce que toutes ces grandes pales,
feront de nous des pères bien cons,
qui n’aiment pas les matins pâles.
Moi je signe mes poésies.
Combattants sur les monuments.
Vos pâles noms, sur chaque machine ?
Joëlito PIECK