La Nature, l'Antisèche du siècle !
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La Nature, l'Antisèche du siècle !
Issu de La Newsletter #18 👩🔬 "On a plagié (pour la bonne cause) ! - 14 mai 2020
On avait trop de mal avec nos exercices, alors la nature a accepté qu’on copie sur elle.
Pour répondre aux enjeux de la transition écologique, la biodiversité et les milieux naturels pourraient bien devenir notre meilleure source d’inspiration.
@Adobe Stock
Déjà x décennies qu’on gaspille à tout va, et qu’on ne sait plus comment se sortir de la crise climatique et sociale dans laquelle on s’est fourrés.
Alors que tranquillement, à nos côtés, cette bonne vieille Mère Nature frime avec son diplôme d’ “Ingénieure Trop Forte Ecolo”.
Puisqu’elle la nature est plus douée que nous pour construire des modèles durables, pourquoi ne pas tout simplement s'en inspirer ?
Cette idée, c'est le biomimétisme, une méthode qui consiste à observer les mécanismes de la nature pour inventer des solutions qui répondent aux défis du développement durable.
Alors, prêts pour cette épopée dans le monde du biomimétisme ?
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LE GRAND LIVRE DE LA NATURE
Quoi de plus simple que de regarder autour de soi pour contrer le syndrome de la page blanche ? Déjà au XVè siècle, Léonard de Vinci a compris le truc et s'est inspiré des ailes des oiseaux pour concevoir ses machines volantes.
Voler, c’est un vieux rêve de l’humanité. En observant la façon dont les oiseaux surfent sur les courants d’air et la structure de leurs plumes, il imagine un harnais doublé d’ailes rétractables censées battre à la force de ses bras : le premier planeur de l’histoire !
Mais pas besoin d’aller aussi loin. Des fois, la bioinspiration permet simplement de se passer de lacets !
Par exemple, les scratch des baskets ont été inventés grâce à … des fleurs. En observant au microscope des fleurs de bardane, George de Mestral remarque que les épines se transforment en petits crochets au contact d’une matière “poilue”.
Et si ce système pouvait servir à attacher des vêtements ? George tente de presser deux bandes, une faite de tissu, l’autre de crochets déformables : bingo, les crochets s’y emmêlent ! En 1948, après des années de perfectionnement, le velours/crochets, le « Velcro », est né.
Le biomimétisme, ça n’a rien de nouveau, donc, mais les chercheurs s’y penchent encore plus depuis que nos connaissances en biologie ont explosé.
Maintenant qu’on est capables d’observer le vivant à l’échelle du nanomètre, la matière à étudier est quasi infinie. Et ça change tout !
En combinant la tech et les sciences naturelles, les entreprises ont pu développer des tissus antibactériens sur le modèle des cellules de peau de requin ou encore des surfaces ultra étanches pour protéger les éoliennes, copiées sur les ailes anti-pluie des papillons.
La nouveauté de ces dernières années, c’est aussi que ces recherches se destinent désormais à résoudre des problématiques de société.
“Le biomimétisme, ce n’est plus seulement faire un avion qui va plus vite !”, rappelle Phil Becquet, organisateur du Biom’Impact Tour chez l’incubateur makesense.
La mission du biomimétisme, c’est donc d’aider la société à devenir plus vertueuse. Pour ça, la nature a plein d’idées pour nous !
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RIEN NE SE PERD, TOUT SE TRANSFORME
Les mécanismes de la nature sont fascinants, mais ils sont surtout complètement optimisés.
Nous ne sommes qu’aux débuts de la science moderne ; la nature, elle, a eu des milliards d’années pour tester des mécanismes et se perfectionner !
Rien n’y est gaspillé, tout est recyclé, le superflu n’existe pas, et on fait tout avec moins ! Quand on voit que la diatomée, micro-algue des fonds marins, peut construire le verre de sa carapace simplement en filtrant l'eau de l'océan, on se dit que Mc Gyver serait jaloux !
@klaudia ekert « La nature est le seul modèle durable »
On fait les malins parce qu’on a inventé le recyclage, mais en matière de circularité, la nature nous bat à plate couture. Pensez à la chaîne alimentaire, qui inclut même les excréments (bravo, le bousier !), ou à la décomposition du vivant pour régénérer les sols.
De quoi inspirer toute une génération d’ingénieurs et entrepreneurs en quête de solutions durables. Voici donc les lampadaires brevetés par des calamars bioluminescents qui s’auto-rechargent !
Pour résumer, imiter la nature, c’est imiter un modèle d’adaptation, de sobriété et de circularité on ne peut plus abouti. Et si ça nous servait à l’échelle de la société ?
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QUAND LA NATURE PARTAGE SES DROITS
Pour ne pas dépenser d’énergie inutilement, les espèces jouent une autre carte maîtresse : la collaboration.
Pensez à la pollinisation. Les fleurs n’ont pas développé des jambes pour aller disperser leur pollen, car elles ont plutôt attendu que les abeilles s’en chargent !
C’est plutôt logique : quand l’information est primordiale pour la survie, la communication est… naturelle. On a par exemple découvert que les arbres alertent leurs confrères d’attaques d’insectes grâce aux racines.
Grâce à cette machine bien rodée, les écosystèmes sont de plus en plus efficaces !
@bees_bill
Certaines sociétés animales, comme les fourmilières ou les ruches, ont d’ailleurs atteint des niveaux de sophistication tels que chaque individu tient son rôle et combine instinctivement ses efforts aux “missions” des autres, en toute fluidité.
Aujourd’hui, les dirigeants d’entreprises s'en inspirent pour diffuser l’information dans les équipes, intégrer le test et l’erreur dans la construction des solutions, au lieu de les condamner, et favoriser l'intelligence collective, à l’image de L’Oréal qui a décidé d’y former tous ses collaborateurs.
Pour la société toute entière, la nature, c’est un modèle de synergie tout prêt-fait qui permet de repenser la place de chacun au sein d’un écosystème.
Avec un potentiel pareil, il serait dommage que la révolution biomimétique s’arrête aux portes des bureaux de direction, non ?
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DIRECTION LE BIOM’IMPACT TOUR
Et si on faisait se rencontrer les entrepreneurs d’innovations sociales et les spécialistes du biomimétisme pour faire émerger des nouvelles idées ?
Le Biom’Impact Tour, c’est une idée géniale née de 3 acteurs : makesense, incubateur d’innovation sociale, le Ceebios, centre d’études référence du biomimétisme en France, et NewCorp Conseil, cabinet de conseil RSE spécialisé dans le biomimétisme.
Pendant 4 semaines, le grand public et les pros peuvent suivre des conférences sur le sujet, mais aussi participer à un “créathon” en ligne, par équipes, pour concevoir une solution bio inspirée à des problématiques de société.
Pour les entrepreneurs, un concours de projets, le Biomim’challenge, permet même de se faire repérer pour développer et financer son idée.
Des entrepreneurs aux étudiants en passant par les organismes d'accompagnement ou les curieux, cette rencontre originale est dédiée à ceux qui veulent explorer la piste biomimétique pour changer le monde. Et pourquoi pas se rencontrer pour collaborer à l'avenir.
L'édition 2020 avait déjà rassemblé 650 personnes et fait émerger 24 projets. L'objectif est de mettre la barre encore plus haute pour l'édition d'octobre 2021 !
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Conclusion : OBSERVER ET PROTEGER
Certaines personnes reprochent à la méthode d'être une énième surexploitation de la nature, qui s'en inspire pour vendre des produits plus efficaces, mais pas plus vertueux.
Le Biomimetisme, ce n’est pas une science, c’est une démarche.
C’est ce que répond Jean-Philippe Camborde, auteur et producteur de la série Nature = Futur ! (La Belle Société Production). Il affirme que cette démarche est avant tout un effort d’humilité. Phil Becquet parle même de “philosophie”.
@jonny lew
La complexité du vivant oblige d’ailleurs les chercheurs à collaborer : le biologiste se fait physicien, et le physicien s’informe auprès d’ingénieurs.
Cette approche transversale s’accompagne surtout d’une prise de conscience vis-à-vis de la biodiversité. L’homme n’est qu’un maillon d’un écosystème plus vaste, où il n’est pas le seul à avoir développé ses potentiels.
Le biomimétisme, ou la “bio inspiration”, est donc une invitation à observer pour apprendre de la biodiversité, et se reconnecter à la nature.
Et à la fin, lui rendre ce qu’elle nous a donné.
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