Vivre en changeant .
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Vivre en changeant .
Il est de « bon ton » lors de séminaires de conduite des changements de promouvoir en guise d’accompagnement des collaborateurs le modèle de Kübler-Ross, psychiatre spécialisée en accompagnement des mourants.
Ce modèle postule une série d'émotions ressenties par des malades en phase terminale avant leur mort. Les cinq étapes sont le déni, la colere, le marchandage, la dépression et l'acceptation. Il suffit de taper dans un moteur de recherche « changement et deuil » , et vous trouverez pléthore d’articles à ce sujet.
Ce modèle est de prime abord attirant et pourtant je le conteste en management. En effet l’on insuffle l’idée que le changement ne serait que douleur, peine et disparition. Les managers, enceints par cette conception insufflent plus ou moins consciemment ce paradigme mortifère à leurs collaborateurs.
Comment voulez vous faire émerger de l’enthousiasme et de l’implication lors de phases de deuil ?
C’est pourquoi j’ai choisi d’aborder la conduite du changement en transposant les théories de l’engagement, à savoir que les actes engagent plus que les principes , longs discours et idéologies. J’invite donc les managers à penser le changement comme un processus banal, normal et vital. Ils doivent être clairs sur les changements escomptés assortis de critères de validation. Ils doivent être lucides sur les obstacles à surmonter, sur leurs probables alliés et opposants. Et surtout, ils doivent mettre en œuvre les premiers pas constituant une suite d’engagements faciles à réaliser. En d’autres termes, les meilleurs changements commencent par des résultats immédiats.
Jean Louis Muller-Garcia travaille et réfléchit au sein du groupe ECOSYSTEMIC’S avec Eva Matesanz, Minh-Lan Nguyen, Stéphanie Flacher, André de Chateauvieux, également présents sur Panodyssey, Loïc Deconche, Vincent Gascon et Christophe Martel.