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CHAPITRE 3

CHAPITRE 3

Published Jul 20, 2022 Updated Jul 20, 2022 Education and Training
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CHAPITRE 3

 

Ce matin-là, maître Gonzalo a organisé une sortie familiale sur Cotonou. Seule Régina avait pris la contrepartie.

Chacun monta dans le véhicule tout heureux. Régina leur fit au revoir de la main et se retourna au salon. Pendant ce temps, Odile faisait d’intermittents va-et-vient. Elle allait çà et là, les pas pressés. Régina s’était assise dans l’un des divans, tenant en ses mains un magazine. Lorsqu’Odile passa devant elle une fois encore, elle lui demanda d’une voix calme ce qui la faisait presser tant de pas. La jeune fille en sourit et lui répondit que c’était la cuisine qui la faisait faire toutes ces marches.

– D’accord, je vais te rejoindre là-bas tout à l’heure.

 Et immédiatement, Régina abandonna son article de journal pour aller seconder la domestique en cuisine.

– Tu es surprise de me voir ici, à la cuisine n’est-ce pas ? demanda-t-elle à l’adresse de la cuisinière.

– Bien sûr que oui ! Alors, que vaut l’honneur de ta présence dans mon atelier ?

– Atelier ?

 Et les deux jeunes filles, ne pouvant se contenir une seconde, éclatèrent de rire.

– Tu vois Odile, depuis longtemps, je tenais à te parler et franchement, je ne sais par quelle occasion. Je pense que, le seul moment qui nous serait idéal serait celui d’actuel.

A ces mots, une grande peur vint stopper l’enthousiasme d’Odile qui cherchait à demander à son interlocutrice ce qu’elle aurait pu faire pour qu’elle vînt la surprendre.

– Tu n’as rien fait, ma chérie, lui rétorqua Régina, tout sourire.

C’est alors qu’Odile poussa un long soupir et s’intéressa davantage à la discussion.

– Bien, reprit la fille des Gonzalo, observe autour de nous, tu ne verras que nous les deux.

– Oui, oui, acquiesça la domestique de la tête.

– Pour commencer, je voudrais te poser quelques questions lesquelles tu devras me répondre.

– Quelques questions ? questionna la domestique en serrant les lèvres, lesquelles ? ajouta-t-elle.

– Promets-moi que tu me diras la vérité et rien que la vérité.

 Odile baissa la tête, observa quelque instant les carreaux qui étaient dressés dans la salle et, levant la tête au ciel, dirigea enfin son regard vers sa compagne et finit par promettre ce que lui demandait l’autre.

 D’une voix calme, Régina reprit :

– Alors dis-moi, qui parmi mes frères t’a parlé de ses sentiments ?

Une grande expression d’étonnement s’afficha sur le front de la questionnée. Elle s’attendait à tout genre de questions mais pas de celui-là.

– Régina, appela-t-elle doucement, de quoi tu parles ?

– Je suis sérieuse, ma chère. Et sache une chose : à partir d’aujourd’hui, tu pourrais faire de moi ta confidente et crois-moi, je te défendrai comme tu ne l’auras imaginé. Je sais que c’est la peur qui t’empêche de me dire la vérité et n’oublie pas que tu as déjà promis de me dire la vérité. Alors, si tu veux que je te soutienne, dis-moi juste la vérité afin que je sache comment gérer la situat...

– Sœur Régina, je suis énormément désolée. Je vous jure que votre question me paraît nouvelle. Je ne sais d’où vous sortez cette histoire.

– Et c’est pour cela que tu changes de style ? Tu sais bien que je n’aime pas qu’on me vouvoie. Alors, veux-tu me faire croire que ni Onsty ni Pascal ne sort avec toi ?

– Je te le jure. Et en plus, aucun d’eux ne m’a jamais parlé de l’amour.

– D’accord. J’aimerais que tu fasses beaucoup d’attention ces derniers temps. Un d’entre eux viendra te faire les avances. Sache comment gérer l’affaire. Au cas où elle dépasserait tes compétences, n’hésite pas de m’en parler.

– Et qu’est-ce qui t’inspire ce pressentiment ?

– Belle question ! C’est parce que le week-end dernier quand tu étais sortie de la maison pour aller acheter du pain, les deux ont failli se fracasser la gueule ! Maman en était aussi témoin. C’est maman qui m’a demandé de rester à la maison pour t’aménager sur leur sort ; savoir si un d’entre eux t’aurait fait la cour sinon maman a comme l’impression que tu auras peur de lui avouer la vérité si elle t’en demandait.

– Excuse-moi, si je dois bien te comprendre, ça voudrait insinuer que tes frères me kiffent ?

Régina éclata de rire de plus belle et ne pouvant se maintenir debout, s’adossa contre le mur de la cuisine pour l’achever.

– Si, si, si ! Ils t’aiment tous les deux et peut-être qu’ils ne savent pas comment te l’avouer. Tu es chanceuse, toi.

– Hum ? C’est vraiment incroyable. Avec toutes ces belles femmes qui errent les pavés de la ville, c’est moi que préfèrent-ils ?

– Détrompe-toi, ma chérie ! Ce n’est pas le charme de la femme qui attire les hommes attentionnés en premier mais plutôt ses comportements. C’est après les caractères moraux que viennent ensuite ceux physiques. Et être attirée par un homme, c’est d’abord une chance. Fais un tour sur la ville, tu verras qu’il y a plein de femmes avec lesquelles tu ne peux pas te comparer en beauté mais elles demeurent toujours célibataires. Elles font tout pour plaire les hommes mais c’est peine perdue.

– Mais…je…je…, balbutiait la jeune fille sans savoir comment exprimer sa joie devant ces déclarations que lui déclarait son interlocutrice.

 En fait, Odile n’exprimait pas sa joie pour le fait qu’on la tenait informée de la réaction des enfants de ses patrons, mais elle était plutôt contente des déclarations que venait de lui faire entendre son interlocutrice. C’était une joie pour elle d’être classée à la liste de ces femmes qui ont le privilège d’être désirées par les hommes et encore plus, la liste de celles pour qui les hommes se fracassent des gueules.

– La seule chose que je voudrais te demander davantage ne serait que l’abstinence et la prudence, finit par dire Régina d’une voix autoritaire. Sache comment te comporter au moment où l’occasion te serait offerte.

– C’est compris ! Mais je crains que cette histoire m’apporte le pire.

– Tu n’as pas à t’en faire, c’est surtout à cause de cela que je te demande d’être prudente sinon, tu seras traitée de meurtrière, ce que je ne te souhaiterais pas.

– Merci pour ta dévotion et pour ton attachement à ma personne. Merci pour ta générosité et aussi pour ton aimable considération.

– Je t’en prie ma chérie et sache que tous ces compliments me vont droit au cœur. Vive serait ma joie que tu sois ma future belle-sœur. Et je te jure que tu ne manqueras de rien.

 A ces mots, la jeune fille pouffa un rire.

– Tu m’en veux donc déjà pour un de tes frères ? finit par demander Odile.

– Que veux-tu que j’en dise ? Tu es celle qui gargouille et qui zigzague le cœur de mes frères et tu veux que j’en sois contre ? Mais c’est une joie !

– Merci !

– Et non seulement tu es belle, mais aussi tu as de très bons caractères physiques.

– Merci pour les compliments, dit-elle, émerveillée.

– C’est plutôt moi qui te dois de gratitudes parce que tu seras bientôt pour ma famille.

 Odile darda sa soi-disant future belle-sœur du regard et en rit de plus belle.

– D’accord ! Et dis-moi, quand me montreras-tu ton charmant prince ?

– Mon charmant prince ? interloqua Régina, avec toutes ces surveillances ? En tout cas, j’ai mon plan.

– Ton plan ? en parle-moi.

– Je te le dirai mais pas maintenant !

***

La nouvelle habitude d’Armel devenait de jour en jour irréprochable. Les peines et stress de Monique s’amplifiaient. Ses paupières ne se fatiguaient de gouttes de larmes. Elle ne savait plus quel Dieu ou divinité appelé au secours. 

– Dieu, qu’attends-tu pour agir dans ma vie ? Veux-tu que le monde entier me traite de tous les mots avant que tu ne m’enlèves cette honte ? Je suis devenue la risée de ma belle-famille. Je suis devenue une bonne à rien à mon époux. Pour lui et pour sa famille, j’ai le pouvoir de procréer. Père, aie pitié de moi et épargne-moi de toutes ces moqueries, s’il te plaît.

Seule enfermée dans la chambre, vautrée dans le lit, les larmes comme d’habitude sur tout le visage, Monique se disait beaucoup de choses. Elle n’accusait personne que son créateur. Après chaque parole, les larmes lui descendaient le long des joues.

Soudain, son téléphone portable se mit à retentir. Elle l’arracha du chevet du lit, jeta un clin d’œil sur l’écran puis décrocha l’appel.

– Allô ! répondit-elle.

– Oui allô ma copine, comment ça va ?

– Je suis là.

– Qu’est-ce qui ne va pas encore ?

– Lanette, tu sais bien ce que j’endure depuis tant d’années.

– Mais Monique, je t’ai déjà à plusieurs reprises dit que l’heure de Dieu est la meilleure !

– Et à quand sonnera cette meilleure heure de Dieu ?

– Ne dis pas ça ! Tu sais quoi, c’est Dieu qui donne enfant.

– Je le sais mais le problème, c’est mon mari, il rejette tout le mal sur moi comme si c’est moi la fautive.

– Pourquoi les êtres humains sont si méchants et si ignorants ? Qui peut s’opposer aux ordres du Seigneur ? 

– Ma chérie, je ne fais que pleurer tous les jours.

– Et que disent ses parents ?

– Avec toute franchise, je ne rends plus visite à ses parents. Le week-end passé, sa mère était venue ici. On dit souvent que les belles-mères sont mauvaises et compliquées, je n’y ai jamais cru, c’était en ce jour que j’ai compris.

– Qu’était-elle venue foutre ?

– S’il te plaît Lanette, oublions cette dame. Mon mari qui devrait me consoler, est devenu le pire. Ils ont chacun raison. Mais le jour où le Seigneur me comblera de ses merveilles, ils comprendront que la vie, c’est la patien…

Sur ce, la jeune femme s’éclata en sanglots.

– Ne pleure pas ma chérie, tout ceci sera terminé un beau jour, disait l’autre au bout du fil.

– Lanette, faut-il que j’arrive à la ménopause avant que l’heure de ce Dieu ne soit sonnée ?

– Monique, je comprends bien tes peines et tes soucis. Donne-toi à la prière comme tu le fais déjà ; ne t’en lasse pas.

– Lanette, j’en ai marre. Regarde l’heure qu’il fait maintenant, vingt-trois heures quarante minutes. Pourrais-tu imaginer que jusque-là mon mari n’est pas encore revenu à la maison ?

– Je comprends tes douleurs, ma chérie, mais garde la patience, je t’en prie.

– Ce n’est ni la première ni la deuxième et ni la troisième fois. Parfois il revient à quatre heures du matin. Quelle femme pourrait accepter ça ? Je suis fatiguée, je te le jure.

– Ne l’aménages-tu pas ?

– Lanette, Armel n’est plus comme celui d’avant. Il a complètement changé. Il ne mange plus à la maison. Il ne reste plus à la maison. Il ne me chérit non plus comme auparavant. Lanette, je vie un calvaire dans cette maison.

Au bout du téléphone, Lanette pouvait une fois encore entendre son interlocutrice dans son entrain de larmes.

– Ma chérie, ne pleure plus ! Je vais essayer de le voir moi-même.

– Que comptes-tu lui dire ? Ne cherche même pas à le voir. Au cas où ça dépassera mes compétences, je retournerai voir mes parents.

– Non, ne fais pas ça ; reste plutôt que de partir.

– Sous ces emmerdes ? Je te dis que la personne ne m’aime plus et que veux-tu que je fasse ? Je suis dépassée de ses humiliations.

– Je passerai te voir demain.

– D’accord, je serai là.

– Passe une sublimissime nuit.

– Merci et pareille à toi.

Monique raccrochait le téléphone lorsque la porte claquait et s’ouvrait sur Armel.

– Bonne arrivée chéri, fit-elle en sursaut.

– Qui est ton chéri ? questionna le nouveau venu, mine serrée. Et d’ailleurs, avec qui parlais-tu au téléphone ?

– Lanette !

– Donc, c’était à Lanette que tu racontais ma vie ?

– Je suis désolée !

– Il faut la fermer, d’accord ? Et une chose, plus jamais ne m’appelle plus chéri, c’est clair ?

– Et pourquoi ?

– Parce que tu n’es plus ma femme !

– Et comment ?

– Ne fais pas preuve de naïveté ! Tu sais bien de quoi je parle. Alors, tu ferais mieux de ...

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