CHAPITRE I
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CHAPITRE I
Le
Chant du Silence
Nouvelle
de Robin HOUILLON
AVERTISSEMENT :
Sujet sensible, deuil, suicide.
« On n'est jamais si heureux que quand on a trouvé le moyen de se perdre »
Amélie Nothomb
Chapitre I : Le vide
Théo jeta un regard désespéré sur son cahier de notes. Les lignes blanches, immaculées, se moquaient de lui. Il avait passé des heures à le fixer, le stylo inerte dans sa main, incapable d'inscrire le moindre mot. Les cours de mathématiques, d'histoire, de français... tout lui semblait vain, futile. Quelle était l'utilité d'apprendre tout cela si la vie n'avait aucun sens ? Il se leva et s'approcha de la fenêtre. La ville s'étendait à ses pieds, un océan de toits gris. Les gens allaient et venaient, affairés, comme des fourmis. Et lui ? Où allait-il ? Que faisait-il là ? Théo se sentait
comme un étranger dans sa propre vie. Il avait l'impression de flotter, sans ancrage, sans direction. Les sourires et les rires des autres lui paraissaient faux, superficiels. Lui seul savait à quel point il était vide à l'intérieur. Il se souvenait de son enfance, où il passait des heures à construire des châteaux de sable, à explorer les bois environnants. Il rêvait d'être astronaute, d'explorer l'univers. Mais au fil des années, ses rêves s'étaient évanouis, remplacés par un sentiment de désespoir grandissant.
Les pensées noires le submergeaient. À quoi bon continuer ? Il était une erreur, une tache sur la toile de l'existence. Il se sentait inutile, insignifiant. L'idée de ne plus être là le soulageait. Ce serait comme appuyer sur un bouton "pause" et mettre fin à cette souffrance interminable. Il se dirigea
vers son lit et s'effondra dessus, les larmes aux yeux. Il était seul, vraiment seul. Et il avait peur. Peur de l'avenir, peur de lui-même.
Théo le lendemain se rendit au lycée, ce fut comme tous les jours une action effroyable, et très angoissante, car il était « normal » pour un jeune adolescent de s’instruire. Durant ces heures de cours, il réfléchissait à la vie et bien évidemment à la suite qu’allait-il faire après le cours de français à 16h, allait-il arrêter sa vie là, vraiment ? Il n’était plus sûr de rien, les pensées allaient et venaient comme un pigeon voyageur ne trouvant pas la boite aux lettres, ces jours passés à ne rien faire, à écrire et essayer d’en parler, de ces pensées qui obscurcirent son esprit à longueur de journée. Mais rien n’y faisait, il les avait toujours ces stupides idée noire, qu’allait-il devenir, ce sentiment d’une pesanteur inimaginable pesait sur son corps jours et nuits, mais résistant, il combattait seul, comme toujours.
Bien attiré par l’arrêt de sa souffrance à 16 h 05, le silence autour de lui résonnait provoquant des bourdonnements dans son corps, il avait ces pilules dans la main détachée de l’opercule d’aluminium méticuleusement, il les avala une par une, ce fut d’une douleur terrible chaque gorgée lui provoquait des frissons et à l'abri des regards allât se coucher dans son lit et attendit la sentence, irrévocable. La conscience se faisait de moins en moins claire, les bruits, les odeurs et les paroles ne passèrent même pas le pavillon de l’oreille et donc il ne comprenait rien de ce qui se passait autour de lui, il entendait seulement les bruits répétitifs du moniteur installer près de son lit d’hôpital. Ces parents Lise et Marc pleuraient près de son lit, laissant aux passages des larmes chaudes sur mon bras relié à des produits. L’infirmière passât et lui dit « je préfère te voir comme cela ! » d’un ton monotone, il ne comprit hélas cette phrase bien que plus tard. Théo se réveillait complètement au bout de plusieurs jours en état de semi-conscience sur ce lit d’hôpital. Il pleurait, ressentant ce vide persistant et ce sentiment de désespoir et de perdre le contrôle, de se sentir comme à l’extérieur du monde. Oui pour Théo, c'était à présent sûr, il était bien là sur cette terre pour quelque chose, « le Hasard n’existe pas » !
Quelques heures après, comme à son habitude, il vit d’autres adolescents, mais n’allât point les voir ne serait ce que pour faire rapidement connaissance. Ce fut donc le personnel soignant qui l’oblige à aller voir les autres dans un élan qui parut pour lui effroyable de gène et de honte de lui-même, il fit la connaissance en mangeant sur ce plateau jaune d’hôpital de Léa une belle fille qui avait commis la même faute que lui celui de vouloir s’enlever la vie. Théo pris la parole et dit :
– « Salut, tu vas bien… enfin, je veux dire, je sais que tu vas mal et que...
- Non, ne t’inquiète pas répondit Léa.
– Pardon, comment tu trouves ce pain ? »
Et c’est comme ça qu’il fit la connaissance de Léa avec de telles banalités
Le temps s’écoulait à l’hôpital comme l’attente du bus qui ne vient jamais, autrement dit une éternité. Théo passait son temps à lire ou à aller voir plus souvent Léa et ce jour-là, elle parlait moins que d’habitude, de ces yeux luisants disait un timide bonjour à Théo.