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La littérature moderne est-elle à la hauteur des grands auteurs/autrices du passé ?

La littérature moderne est-elle à la hauteur des grands auteurs/autrices du passé ?

Published Mar 12, 2025 Updated Mar 12, 2025 Culture
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La littérature moderne est-elle à la hauteur des grands auteurs/autrices du passé ?


La littérature moderne est-elle à la hauteur des grands auteurs/autrices du passé ?


Autrefois, la littérature était un art, un souffle, une force capable de briser les chaînes et d’élever les âmes. Aujourd’hui, elle semble parfois s’être muée en un simple produit de consommation, éphémère et formaté. Les romans contemporains ont-ils perdu leur âme ?

Comparés aux chefs-d'œuvre de Victor Hugo, Ernest Hemingway, J.R.R. Tolkien, Anne Rice, Stephen King ou encore le Marquis de Sade, les livres actuels paraissent souvent dénués de profondeur, d’émotions et de richesse stylistique. Dans un monde où l’édition privilégie la rapidité, où les tendances dictent la création, la littérature a-t-elle sacrifié son ambition artistique au profit de la rentabilité ?


L’érosion du style : quand la plume se fait pâle


« Les mots sont les passants mystérieux de l’âme », écrivait Victor Hugo. Pourtant, où sont aujourd’hui ces mots qui transpercent, qui hantent, qui marquent une époque et forgent des générations ?


La simplification excessive du style est l’un des plus grands maux de la littérature contemporaine. Là où les grands auteurs/autrices travaillaient chaque phrase comme un orfèvre polit une pierre précieuse, où chaque virgule était une respiration, chaque silence un cri, beaucoup d’écrivains/écrivaines modernes privilégient une prose fonctionnelle, fluide certes, mais dépourvue d’envergure.

Prenons la fantasy : « Le Seigneur des Anneaux »de J.R.R. Tolkien est un chef-d’œuvre de langue, où chaque description est une fresque, où le récit porte la densité d’un mythe. En comparaison, les sagas modernes s’efforcent souvent de rendre l’univers accessible au détriment de la profondeur, réduisant la prose à une simple transmission d’informations, sans ce lyrisme envoûtant qui faisait la grandeur de Tolkien.


Dans l’horreur et le fantastique, la même tendance s’observe. Stephen King, maître incontesté du suspense et du réalisme psychologique, nous plonge dans des mondes où chaque personnage, chaque détail contribue à une immersion totale. Mais aujourd’hui, nombreux sont les thrillers horrifiques qui sacrifient l’épaisseur narrative à l’efficacité immédiate, où la peur naît plus du choc facile que d’une véritable montée en tension.


Et que dire de l’écriture brute et tranchante d’un Ernest Hemingway, ce style dépouillé mais percutant, où chaque mot est pesé comme un coup de scalpel sur la page ? Ernest Hemingway écrivait dans un silence assourdissant, laissant le lecteur/la lectrice combler les non-dits. Mais ce dépouillement n’était jamais simpliste : il était l’essence même de l’émotion contenue. Aujourd’hui, la tendance à l’écriture minimaliste est souvent une excuse pour éviter la complexitéplutôt que pour la maîtriser.


Des intrigues réchauffées et un imaginaire domestiqué


La littérature contemporaine souffre d’un autre mal : la répétition des mêmes schémas narratifs, en particulier dans la fantasy, où l’originalité semble parfois avoir cédé la place aux formules toutes faites.

Après le succès de Harry Potter, une vague interminable de sagas young adult a suivi, toutes centrées sur un·e jeune héros/héroïne découvrant un monde magique et affrontant un grand mal. La structure reste inchangée : un mentor, une prophétie, un ennemi à abattre, souvent sans la richesse d’un univers aussi détaillé que celui de J.K. Rowling.


Depuis Game of Thrones, de nombreuses sagas ont tenté d’imiter son mélange de noirceur, de politique et de trahisons, mais sans toujours en égaler la complexité psychologique et la profondeur des intrigues.

La fantasy d’aujourd’hui semble enfermée dans un carcan, hésitant entre répéter les recettes du passé ou briser les codes sans véritable vision artistique.


Tolkien, Anne Rice, Stephen King et d’autres n’ont pas bâti leurs œuvres en suivant des tendances : ils ont imposé leur propre univers, unique et inimitable.


L’édition : entre rentabilité et formatage


Les auteurs:autrices d’autrefois prenaient le temps d’écrire, de ciseler chaque phrase, de donner à leur œuvre la profondeur d’un chef-d’œuvre sculpté dans la pierre. Victor Hugo a mis 17 ans à écrire Les Misérables. Les éditeurs actuels poussent à une cadence infernale, où un écrivain/une écrivaine doit livrer un livre par an, voire plus.


Où est passé le souffle du Marquis de Sade ?


Si la littérature contemporaine manque de grandeur, elle manque aussi d’audace. Où sont aujourd’hui les écrivains/écrivaines capables de choquer, de briser les tabous, de défier la morale dominante comme le faisait le Marquis de Sade ?

Sade n’était pas seulement un auteur sulfureux : il était un philosophe du désir et de la transgression, un écrivain qui utilisait la littérature comme un terrain d’expérimentation des pulsions humaines. Son œuvre, profondément subversive, a traversé les siècles précisément parce qu’elle osait confronter le lecteur/la lectrice à l’abîme.

Aujourd’hui, les auteurs/autrices osent-ils/elles encore mettre leur plume au service du scandale et de la réflexion dérangeante ? Certes, la littérature érotique connaît un renouveau, mais combien de romans ont réellement la puissance philosophique d’un « Justine » ou d’un « 120 journées de Sodome » ?

Le politiquement correct et la peur du scandale ont domestiqué une littérature qui se voulait autrefois indomptable.

Bram Stoker et Dracula : l’ombre éternelle du maître du fantastique


Si la littérature d’horreur et du fantastique a connu des sommets, c’est en grande partie grâce à Bram Stoker, dont Dracula (1897) demeure l’une des œuvres les plus influentes de tous les temps. Bien plus qu’un simple roman de vampires, « Dracula » est un chef-d’œuvre gothique, une plongée dans l’épouvante et la fascination, où la figure du vampire incarne à la fois la séduction, la menace et l’étrangeté absolue.

Le comte Dracula de Stoker n’a rien de l’amant éthéré et romantique que l’on retrouve dans bon nombre de romans contemporains. C’est un prédateur, une force surnaturelle et ancestrale, un seigneur de la nuit qui insuffle la peur dans chaque page. L’ambiance du roman, son style épistolaire, sa montée progressive de l’angoisse : autant d’éléments qui démontrent une maîtrise littéraire que peu d’auteurs/autrices modernes égalent.

Aujourd’hui, où est passée cette terreur viscérale ? L’horreur gothique a laissé place à une vision plus aseptisée du mythe vampirique, comme l’ont montré des sagas telles que « Twilight » ou « Vampire Diaries », qui ont vidé la figure du vampire de sa noirceur pour en faire un simple objet de romance. Là où Bram Stoker utilisait le vampirisme comme une métaphore du désir interdit et de la décadence, les œuvres récentes en ont souvent fait un simple ornement narratif, et dénué de profondeur.

Mais l’ombre de Dracula plane encore sur la littérature et le cinéma, preuve que les chefs-d’œuvre authentiques ne meurent jamais. La question est de savoir si, un jour, un auteur/autrice moderne osera à nouveau rendre au vampire sa véritable essence : celle d’un monstre magnifique, terrifiant et inoubliable.


Anne Rice : l’élégance gothique d’une plume éternelle


Si la littérature fantastique a perdu de sa splendeur, c’est aussi parce qu’elle a oublié l’une de ses plus grandes reines : Anne Rice. Avec « Entretien avec un vampire », elle a redéfini le mythe vampirique, lui insufflant une profondeur psychologique et une poésie macabre inégalées. Son style, riche et envoûtant, peignait chaque scène comme un tableau où l’ombre et la lumière dansaient dans une mélancolie somptueuse.

Anne Rice ne se contentait pas d’écrire des histoires : elle créait des âmes immortelles. Lestat, Louis, Armand… autant de personnages qui, loin des vampires fades et aseptisés d’aujourd’hui, étaient magnifiques, cruels, torturés, emportés par leurs désirs et leur damnation.

Où sont, aujourd’hui, ces figures flamboyantes ? Le vampire d’aujourd’hui a perdu de sa noblesse, souvent privé de son essence tragique et sensuelle. L’érotisme gothique, la réflexion sur l’éternité et le fardeau de l’immortalité ont été remplacés par des intrigues adolescentes insipides.

Si Anne Rice nous a quittés, son héritage demeure. Mais encore faut-il que les écrivains/écrivaines osent retrouver cette audace, cette profondeur et cette magnificence gothique qui faisaient la grandeur du fantastique littéraire.


Tout espoir est-il perdu ?


Non.

La grande littérature existe encore. Elle est plus difficile à trouver, noyée dans la masse, éclipsée par des produits calibrés pour le grand public. Mais elle survit, portée par des auteurs/autrices et des lecteurs/lectrices qui refusent la médiocrité.

Conclusion : Exiger plus, lire mieux, écrire avec grandeur

Victor Hugo écrivait : « Là où l’on meurt, on laisse son nom ; là où l’on passe, on laisse sa trace. »

Les grands auteurs/autrices du passé ont laissé leur empreinte, non pas en suivant des modes, mais en créant l’inoubliable.


Alors refusons la fadeur et l’uniformité. Lisons les œuvres qui bousculent, écrivons avec l’exigence de ceux qui savent que chaque mot est un engagement. La littérature ne doit pas se contenter d’être un produit ; elle doit être une empreinte gravée dans l’âme du lecteur/de la lectrice.


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